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Géographie physique de l'Asie
La faune de l'Asie
Par suite de sa vaste étendue, l'Asie présente une grande variété de climats dont sa faune, ou plutôt ses faunes, sont le reflet exact. A ce point de vue,  du reste, il n'existe aucune limite précise entre l'Asie et l'Europe, qui n'est qu'une sorte de presqu'île de la Sibérie, non plus qu'entre l'Asie et l'Afrique : en effet l'Arabie méridionale appartient par sa faune à la région éthiopienne. Au Sud-Est, la limite est plus facile à établir, la faune de l'Australie se distinguant par des caractères bien tranchés de celle de l'Insulinde; c'est entre Bornéo et Sulawesi, et entre Bali et Lombok, qu'il faut placer cette limite appelée ligne de Wallace du nom du naturaliste qui l'a le premier indiquée. Le grand massif central de l'Asie forme la limite entre les deux grandes régions zoologiques (Région paléarctique et région orientale) qui se partagent l'Asie.

Région Paléarctique

Les hautes terres de l'Asie centrale sont le point vers lequel rayonnent les huit sous-régions que nous admettons dans la faune asiatique. Trois appartiennent à la région paléarctique (sous-région sibérienne au Nord; sous-région méditerranéenne à l'Ouest; sous-région mandchourienne à l'Est); quatre à la région orientale (au Sud de Himalaya), elles tirent leur nom des contrées principales qu'elles occupant : l'Inde, Sri Lanka; l'Indochine et la Malaisie. Quant à la faune éthiopienne, représentée dans le Sud de l'Arabie, nous n'y reviendrons pas ici. Nous allons passer successivement en revue les sept autres sous-régions, en indiquant les particularités qui les caractérisent essentiellement au point de vue zoologique.

Sous-région sibérienne.
Cette sous-région, la plus vaste de toutes en latitude et en longitude, s'étend de l'océan Glacial Arctique au plateau central de l'Asie, et des monts Oural au Kamtchatka, à la rive gauche de l'Amour et au désert de Gobi en Mongolie. Sa limite méridionale, dans le Tibet, est assez difficile à préciser, car la plateau central est à la fois la limite entre toutes les faunes asiatiques et la point où ces faunes se touchent et se confondent : c'est là un phénomène commun à toutes les grandes chaînes de montagnes. Jusqu'à une époque relativement récente, la Sibérie a dû être couverte par une mer en communication plus ou moins directe avec l'océan Glacial Arctique, et dont les lacs Baïkal, Lob-nor, Koukou-nor, Balkhach et la mer d'Aral, reliés à cet océan par de nombreux cours d'eau coulant vers le Nord, peuvent être considérés comme les derniers restes. On trouve en effet dans le lac Baïkal, à une altitude de 600 m au-dessus du niveau de la mer, une espèce de Phoque (Phoca siberica) qui n'est en réalité qu'une variété du phoque marbré (Phoca faetida) de l'océan Arctique. Il en  est de même du Phoque de la mer d'Aral et de la mer Caspienne (Phoca caspica), qui diffère beaucoup plus du Phoque de la Méditerranée (Phoca vitulina); on doit donc supposer que ces grandes mers intérieures, de même que le lac Baïkal, étaient encore en communication directe avec l'océan Glacial Arctique, vers la fin de l'époque tertiaire, ou même à une époque plus récente encore. Si l'on considère en outre combien le rude climat de la Sibérie est peu favorable au développement de la vie animale, on ne s'étonnera pas du peu de variété que présente sa faune. Cette faune se fond insensiblement vers l'Ouest avec celle de l'Europe arctique, vers l'Est avec celle de l'Amérique septentrionale, ou plutôt ces trois régions zoologiques se ressemblent tellement qu'on a proposé de réunir les deux régions paléarctique et néarctique ou une seule (région Arctique), occupant tout le nord du globe et s'étendant sur les deux continents, qui se trouvent reliés du reste pendant une partie de l'année par une épaisse calotte de glace.

On trouve en Sibérie le Loup commun, l'Ours brun, la Renard, le Lynx, l'Once (Felis irbis ou uncia), le Glouton, la Loutre, la Castor, l'Elan, le Renne, le Cerf, le Chevreuil, le Saïga : tous ces Mammifères à l'exception de l'Once se trouvent déjà dans le Nord-Est de l'Europe. Le Sanglier et l'Ecureuil commun revêtent ici un pelage d'un gris argenté (Petit-Gris). Le Lièvre (Lepus variabilis) et l'Hermine y ont eu hiver un pelage d'un blanc de neige, comme sur les hautes montagnes d'Europe, et la Zibeline présente une fourrure plus belle encore que celle de la Marte d'Europe. Tout à fait au Nord sur les rivages de l'océan Arctique, on rencontre le Renard polaire (Canis lagopus) et l'Ours blanc, dont la robe se confond par sa couleur avec la neige des toundras qu'ils habitent. Plus rarement, la fonte des glaces, à la suite d'un été plus chaud que d'ordinaire, laisse à découvert le cadavre conservé par le froid de quelque Mammouth (Elephas primigenius) ou de quelque Rhinocéros (Rhinoceros tichorhinus), encore couverts de leur épaisse fourrure. Ces animaux ont vécu pendant l'époque quaternaire, et leur extinction semble due  à l'action de l'humain et au froid intense  qui, vers la fin de cette période, a dû régner en Sibérie. 

A. mesure que l'on s'avance vers l'Est et vers le Sud, la faune sibérienne s'enrichit de types nouveaux qui manquent à l'Europe. 

La faune du Kamtchatka est plus semblable à celle de l'Alaska qu'à celle de l'Europe arctique. Plus au Sud, dans la Daourie, au pied du haut plateau de la Mongolie, se montrent les premiers Mammifères qui donnent à cette région un caractère asiatique. Le Tigre étend son domaine jusque sur la rive occidentale de l'Amour et dans le Sud de l'île Sakhaline : il revêt dans cette région une fourrure beaucoup plus épaisse que dans le Sud de l'Asie (Felis tigris longipilis Fitzinger).

La faune ornithologique de la Sibérie est presque identique à celle de l'Europe septentrionale. Les Reptiles et les Amphibiens sont rares dans un pays où le froid règne pendant la plus grande partie de l'année : cependant un genre voisin des Crotales (Halys) et un Saurien de la famille des Agames (Phrynocephalus) se montrent dans le Sud de cette sous-région où le climat est plus tempéré. Les Poissons d'eau douce du lac Baïkal présentent quelques rares types qui sont propres à la Sibérie (Brachymystax, etc.), mais la plupart des espèces d'Europe s'y retrouvent. Il en est de même des Mollusques d'eau douce. Pour les Insectes, l'abondance des Coléoptères Carabiques caractérise la Sibérie aussi bien que le Nord de l'Europe.

Sous-région mandchourienne.
La faune des bouts plateaux de la Mongolie et du Tibet se rattache à cette sous-région plutôt qu'à la sous-région sibérienne, depuis surtout l'on a révélé dans ces montagnes la présence de Singes et d'une faune mammalogique bien distincte de celle de l'Europe septentrionale. C'est dans le Sichuan et le Qinghaï Hu, régions montagneuses de la Mongolie chinoise situées entre le désert de Gobi et le Tibet, qu'on peut étudier cette faune. Trois Singes habitent cette région : deux sont des Macaques (Macacus thibetanus et M. tcheliensis), le troisième constitue un genre à part (Rhinopithecus Roxellanae) et se fait remarquer par sa fourrure épaisse qui lui permet de vivre sur les arbres couverts de neige des forêts les plus élevées. Avec l'Ours du Tibet on y trouve un Carnivore plus voisin du Panda, l'Ailuropode (Ailuropus melanoleucus); le Panda lui-même (Ailurus fulgens), le Tigre, la Panthère, le Felis Diardi (ou macroscelis), un Lynx et plusieurs espèces de Chats sauvages, un Blaireau, des Martes, des Belettes et une Loutre habitent cette région. Deux Viverridés (Viverra civetta et Paradoxurus larvatus) indiquent le voisinage de l'Himalaya et se rattachent à la faune de la région orientale. Il en est de même des Ecureuils volants (Pteromys), représentés par deux espèces propres à ces montagnes. La Marmotte et le Lagomys sont également d'espèces nouvelles, ainsi que la plupart des Rongeurs. Les Insectivores sont encore plus intéressants : ils constituent dès genres nouveaux qui font le passage des Musaraignes aux Taupes et aux Desmans (Anourosorex, Scaptochirus, Uropsilus, Nectogale, etc.).
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Panda du zoo de Chongqing.
Un Panda du zoo de Chongqing (Chine) mâchant des pousses de bambou
Source : World Factbook.

Les herbivores ne sont pas moins nombreux : le Yack (Bos grunniens) ou Boeuf à queue de cheval, a été domestiqué, et présente plusieurs variétés dont une sans cornes; les Chinois se servaient de sa longue queue touffue et soyeuse pour orner leurs étendards. Une Antilope dont les formes lourdes rappellent le Boeuf (Budorcas taxicolor), le Mouflon du Tibet (Ovis naghor), et des Antilopes à formes légères comme celles de notre Chamois (Nemorrhaedus), habitent les sommets les plus inaccessibles. Le Chevrotain porte-musc (Moschus moschiferus) est devenu rare par suite de la chasse incessante qu'on lui fait. Les Cerfs sont représentés par une grande espèce à longue queue, le Milou (Elaphurus davidianus), qui ne se trouve plus que dans les parcs zoologiques, par d'autres espèces plus voisines des Cerfs d'Europe (Cervus xanthopygus et C. mandarinus), et par des types de plus petite taille, le Muntjac (Cervulus lacrymans), l'Elaphodus cephalophus à bois très court, caché par une touffe de poils, comme chez les Antilopes du genre Céphalophe; enfin l'Hydropotes inermis complètement dépourvu de bois dans les deux sexes. 

Les Mammifères domestiques sont représentés par le Yack, le Boeuf ordinaire, et dans le Sichuan par le Zébu et la Buffle arni, qui servent à labourer les rizières, mais dont les Chinois n'utilisent pas le lait. Le Cheval, l'Ane et le Mulet sont très rares dans cette région montagneuse, et généralement remplacés par le Boeuf, au moins comme bête de somme. Le Mouton domestique appartient à une variété à queue longue et mince, dont le mâle porte des cornes spirales très divergentes. Le Chien, la Chat, le Porc et la Chèvre, appartiennent aux variétés qu'on élève d'ordinaire en Chine.

Les Oiseaux sont surtout remarquables par l'abondance des Gallinacés appartenant à la famille des Faisans (Phasianidae), qui est presque exclusivement asiatique : les genres Lophophorus, Thaumalea, Tetraophasis, Crossoptilon, Ceriornis, Pucrasia, Ithaginis, etc., sont représentés par des espèces aux brillantes couleurs, dont la plupart déjà domestiquées en Chine sont susceptibles de s'acclimater en Europe et vivent très bien dans les jardins zoologiques. Près de Chegdu, par 32° de latitude Nord, on trouve, en été, une grande Perruche à poitrine violette (Palaeornis Derbyanus), qui est probablement de tous les Perroquets de l'Ancien monde l'espèce qui s'avance le plus vers le Nord.

Les Reptiles et les Batraciens sont peu nombreux dans les montagnes du Tibet. Le plus remarquable de ces animaux est la grande Salamandre (Sieboldia davidiana) du lac Qinghaï Hu (Koukou-nor), du Tibet et du Yunnnan, qui atteint un mètre de long et appartient à un genre qui n'était encore connu que dans le Nord du Japon. Une autre Salamandre, de plus petite taille (Dermadactylus Pinchonii), appartient à un genre considéré jusqu'alors comme exclusivement américain. Les Grenouilles sont représentées par le genre Polypedates, les Serpents par un Coryphodon de 2 à 2,5 m de long, un Bothrops très venimeux, mais rare, et un genre particulier (Isodoution). 

Parmi les Poissons assez rares des torrents des montagnes, il faut signaler un Silure  qui, semblable à d'autres espèces du Nord de la Birmanie, possède une plaque ventrale lui permettant de se fixer aux pierres et de résister ainsi au courant le plus rapide. 

Les Mollusques sont peu nombreux. Un Crabe d'eau douce (Telphusa sinensis) est le seul Crustacé qui s'y trouve. La faune entomologique se distingue de celle de la Sibérie par la rareté des Carabiques; les Lamellicornes sont, par contre, très nombreux. Les Lépidoptères ont plusieurs types nouveaux (Armandia Thaï tina), avec des Papilio identiques à ceux d'Europe (P. alcinoüs, P. protenor, P. machaon, P. xuthus). Les Satyridae comptent 22 espèces toutes étrangères à l'Europe.

Les plaines de la Chine, au Nord du fleuve Bleu (ou Yangtzi) se rattachent à la sous-région mandchourienne tandis que le Sud de ce pays appartient à la région orientale. Outre les animaux de la Mongolie que nous avons déjà signalés, on y trouve le Tigre, une variété particulière de Panthère (Félis Fontanieri), le Nyctereutes procyonoides), petite espèce de Chien qui habite aussi le Japon, un Porcs Epic (Hystrix brachyura), plusieurs Gerboises et Gerbilles despèce particulière et enfin un Pangolin (Manis Dalmanni) que l'on doit considérer comme un immigrant de la région orientale. 

Le Japon , en raison de sa vaste étendue en latitude, présente, du Nord au Sud, un climat très varié, et l'on peut y reconnaître trois faunes distinctes : les îles du Nord de l'archipel possèdent la faune de la Sibérie; celles du centre se rattachent à la région mandchourienne; enfin celles du Sud appartiennent par leur faune à la région orientale. Le même fait se présente déjà dans la presqu'île coréenne : le Nord de cette presqu'île possède une faune mandchourienne, le Sud, une faune orientale. Plusieurs des types zoologiques que l'on trouve au Japon présentent des relations avec la faune de l'Amérique du Nord.

Sous-région méditerranéenne asiatique.
Les steppes, qui s'étendent à l'Ouest du plateau central de l'Asie jusqu'à la mer Caspienne et jusqu'au désert de Syrie, et se continuent sans interruption à travers l'Arabie et la mer Rouge jusqu'au Sahara africain, constituent cette région de plaines arides et dépourvues de végétation, mais passablement élevées, surtout en Asie, où elles forment le vaste plateau du Turkestan. Cette contrée nous intéresse surtout comme étant le berceau de deux Mammifères d'une grande utilité pour l'humain : le Chameau et le Cheval. Le Chameau sauvage (Camelus bactrzanus) se trouve principalement à l'Est du lac Lob-nor, dans le Turkestan oriental; pendant les grandes chaleurs il s'élève dans les montagnes jusqu'à une altitude de 3300 m. Cette espèce, domestiquée par les Kirghizes et employée comme bête de somme, s'est étendue, à l'Ouest, sur toute la région méditerranéenne. Le Dromadaire ou Chameau à une bosse n'est pas connu à l'état sauvage, et n'est probablement qu'une race domestique, obtenue par sélection, et dressée spécialement à la course. On ne le trouve pas dans le Turkestan, mais seulement en Mésopotamie, en Syrie, en Arabie, dans tout le Nord de l'Afrique (où le genre existait du reste à l'époque quaternaire, en Algérie), et de là jusque dans le Soudan et la Sénégambie. Le Tarpan ou Cheval sauvage (Equus Caballus), que l'on rencontre dans les steppes asiatiques, est généralement considéré comme le descendant d'individus domestiques redevenus sauvages. Powakof en a distingué, sous le nom d'Equus Prjevalskii, une race de plus grande taille découverte par Prjévalski dans les déserts du Turkestan, et qui ressemblerait beaucoup plus que le Tarpan à aux grandes races domestiques et notamment au Cheval de l'Âge de pierre trouvé fossile en Europe. Une autre espèce bien distincte et qui se rapproche des Anes se trouve réel lement à l'état sauvage dans toute la région qui s'étend au Nord du massif central de l'Asie, du Turkestan à la Mongolie, surtout entre le Ladakh et Lhassa dans le Nord-Ouest du Tibet : c'est l'Hémione ou Mulet sauvage de Pallas, le Koulan des Kirghizes, le Dziggetai des Mongols et le Kiang des Tibétains (E. hemionus Pallas), dont les formes plus légères et plus élégantes que celles de l'Ane rappellent les Mulets. Une autre espèce, plus voisine de l'Ane et que l'on a souvent confondue avec la précédente, est le Gourkour (E. Onager), l'Onagre : elle habite plus au Sud et à l'Ouest, l'Afghanistan, l'Iran, le Nord de l'Arabie et les déserts de l'Anatolie.

Cette dernière espèce est probablement, avec l'Ane aux pieds rayés (E. toeniopus) de l'Afrique Nord-Est, une souche des différentes races d'Anes domestiques. Les autres Mammifères sauvages du Turkestan sont, dans les plaines, ceux du Sud de la Sibérie; dans les montagnes, ceux du Tibet, représentés tout au moins par des espèces voisines : deux Gazelles (Pantholops Hodgsoni et Gazella picticauda) ne se trouvent que dans le Nord-Ouest du Tibet; le Saïga habite les plaines de la Tartarie, et d'autres espèces (Gazella subgutturosa, G. fuscifrons, etc.) habitent l'Afghanistan et l'Iran.

Région orientale

Cette région est, par rapport à l'Asie Paléarctique, dans les mêmes conditions que la région éthiopienne l'Afrique au Sud du Sahara, par rapport à l'Europe et au Nord de l'Afrique. Sa faune est une des plus riches et des mieux caractérisées du globe, ayant beaucoup plus de rapports avec la faune éthiopienne qu'avec celle de l'Asie septentrionale; ces rapports sont indiqués par la présence des grands Singes anthropoïdes, des Lémuriens et des grands Herbivores tels que les Rhinocéros et les Eléphants, de telle sorte que cette faune a conservé, comme celle de l'Afrique, un faciès ter tiaire.

Sous-région indienne. 
Cette sous-région comprend tout le Nord de l'Hindoustan, depuis le versant des monts Himalaya au Nord, jusqu'aux environs de Srirangapatna au Sud, et du Cachemire à l'Ouest au delta du Gange à l'Est. Cette contrée a été, jusqu'à une époque récente, une de celles où les deux grands félins, le Tigre et le Lion, se trouvaient à la fois, bien que, par une loi naturelle de concurrence vitale, ces redoutables carnivores semblaient s'exclure mutuellement des districts qu'ils avaient choisis pour y exercer leurs ravages. Le Tigre habite encore toute la région orientale à l'exception de Sri-Lanka (où il a sans doute été détruit par l'humain), et nous avons vu qu'il pénètre largement, à l'Est, dans la région maudchourienne (Chine, Corée, Mongolie), et jusque dans la vallée de l'Amour sur la limite de la région sibérienne. A l'Ouest il a pénétré jusqu'au XIXe siècle également dans la région méditerranéenne jusqu'au Sud de la mer Caspienne, dans la Géorgie; et plus au Nord dans la Boukharie, jusqu'au Sud de la mer d'Aral. Il ne se trouve ni sur le plateau du Tibet, ni dans l'île de Bornéo. Le Lion a été beaucoup plus répandu que le Tigre en Anatolie et en Iran. On ne le retrouve plus que dans une petite région du Nord-Ouest de l'Inde (forêt de Gir, péninsule de Saurashtra) : il appartient à une sous-espèce que le Lion d'Afrique (Panthera leo persica ou Panthera leo sinhaleyus). 

Les Singes sont représentés en Inde par les genres Semnopithèque et Macaque; les Chiroptères par de grandes Chauves-Souris frugivores, les Roussettes (Pteropus); les Civettes par les genres Viverra et Paradoxurus; tes Chiens par le genre Cuon, une des souches probables du Chien domestique; les Ruminants par les Chevrotains (Tragulus), des Cerfs d'espèces variées (Cervus, Cervulus), des Antilopes, parmi lesquelles il faut signaler le Nilgaut (Portax) et l'Antilope à quatre cornes (Tetraceros), et enfin des Boeufs, qui sont de genres plus variés que partout ailleurs : tels sont le Gaour (Gavaeus ou Bibos gaurus), le Buffle arni (Bubalus arni), domestiqué dans certaines régions de l'Inde, et le Zébu ou Boeuf à bosse (Bos indicus), race domestique qui remplace le Boeuf européen dans toute la région orientale. L'Eléphant (Elephas maximus), domestiqué également depuis la plus haute antiquité, est employé comme bête de somme, notamment dans les montagnes, et l'on utilise son intelligence pour lui faire exécuter tous les travaux qui exigent à la fois de la force et de l'adresse, et pour lesquels il se sert de sa trompe comme d'une main. Les Pangolins (Manis) font ici leur première apparition, mais toute cette faune mammalogique se montre beaucoup plus riche dans la région indo-chinoise. 

Les Oiseaux les plus caractéristiques sont le Paon (Pavo), le Coq sauvage (Gallus), des Perruches (Palaeornis), des Soni-Mangas (Arachnothera), qui sont les Oiseaux-Mouches et les Colibris de l'Inde, des Couroucous (Trogon), etc. 

Parmi les Reptiles, les Serpents sont très nombreux et représentés par des types variés (Oligodontiae, Homalopsidae, Dendrophidae, Dryiophidae, Dipsadidae, Pythonidae, etc.), et parmi les Serpents venimeux, par des Elapidae ou « Cobras » et des Crotales (Crotalidae) des plus dangereux. Les Sauriens présentent des Varans, des Scinques, des Geckos et des Agames, ces derniers remplaçant les Iguanes de l'Amérique chaude. Les Crocodiliens sont nombreux dans les fleuves et les lacs, et le genre Gavialis est spécial au Gange. 

Les Poissons d'eau douce sont très intéressants par leurs moeurs dont nous parlerons à propos de la région indochinoise. 

Les Insectes sont remarquables par leur abondance, la beauté de leurs formes et leurs couleurs éclatantes : citons parmi les papillons les Ornithoptères, de magnifiques espèces appartenant aux Morphida, Nymphalidae, Pieridae, etc. Parmi les Coléoptères carnassiers le genre Collyris, de brillantes Cétoines (Heterorhina, Macronota, Chiloloba), des Buprestes gigantesques (Catoxantha, Sternocera), mais ce sont les Longicornes qui sont surtout abondants. Parmi les Scarabées il faut signaler le genre Chalcosoma, remarquable par sa grande taille.

Sous-région sri-lankaise.
Cette subdivision de la faune orientale comprend le Sud de la péninsule cis-gangétique et l'île de Sri-Lanka, deux contrées qui devaient faire partie d'un même continent, à l'époque tertiaire, comme le prouve l'étude de la faune des monts Nilgiris. Les Mammifères qui caractérisent cette sous-région sont : le genre Loris, appartenant aux Lémuriens; plusieurs Singes du genre Semnopithèque; un genre de Rats épineux (Platacanthomys); enfin des Tupaias qui ne se retrouvent que dans les régions suivantes. 

Parmi les Oiseaux, au moins 80 espèces sont spéciales, ou ne se retrouvent que dans les régions indochinoise et malaise (Buceros, Loriculus). 

Les Reptiles sont encore plus caractéristiques : une famille de Serpents, (Uropeltidae) avec 5 genres et 18 espèces, est propre à cette sous-région (Rhinophis et Uropeltis à Sri-Lanka, Silybura, Plecturus et Melanophidium dans le Sud de l'Inde). Les genres Eryx, Echis et Psammophis permettent de rapprocher la faune de Sri-Lanka des faunes éthiopienne et paléarctique; trois genres seulement se retrouvent dans la sous-région indienne.

Les Insectes ont plus de rapport avec la faune malaise qu'avec celle de l'Inde, comme le montre la présence des genres Hestia, Tricondyla, etc.

Sous-région indochinoise.
C'est la faune la plus riche de toute la région orientale; cette subdivision comprend la péninsule transgangétique, y compris le Sud de la Chine avec Taïwan, mais à l'exclusion de la presqu'île de Malacca; on doit y rattacher la chaîne de l'Himalaya, jusqu'au Népal à l'Ouest. C'est en Birmanie que l'on peut le mieux étudier cette faune. Le Tapir à schabraque (Tapirus malayanus) lui est commun avec la Malaisie; quatre espèces de Rhinocéros (Rhinocéros indices, Rh. sondaicus, Ceratorhinus sumatrensis, C. Crossii ou lasiotis, ces deux derniers à deux cornes), une espèce de Dauphin d'eau douce (Orcella fluminalis), différente de celle qui habite le Gange (Platanista gangetica), sont propres à cette région. Les Gibbons (Hylobates) représentent les Singes anthropoïdes que nous trouverons plus nombreux et de plus grande taille en Malaisie. Les Loris sont représentés par un genre voisin (Nycticebus), et un type tout à fait spécial, le Galéopithèque, forme le passage des Lémuriens aux Insectivores. 

Parmi les Carnivores, le Tigre, la Panthère ou Léopard, les Paradoxures, l'Ours malais, etc., appartiennent à des espèces largement dispersées sur toute la région orientale. L'Eléphant, plusieurs espèces de Cerfs, le Chevrotain kanchil, un Nemorrhaedus (N. sumatrensis ou rubida), des Sangliers, dont une petite espèce type d'un genre à part (Porcula salviana), puis dans l'Himalaya, des Mouflons, Bouquetins et Chèvres d'espèces particulières, l'une d'elles constituant un sous-genre à part (Hemitragus Jemlaïcus), enfin des Pangolins (Manis), complètent cette faune. Un curieux Sirénien, le Dugong (Halicore), habite les côtes de l'océan Indien et se montre à Sri Lanka, dans l'archipel du Mergui et aux îles Andaman

Parmi les Oiseaux signalons le faisan Argus (Argusanus), le Paon éperonnier (Polyplectron), et beaucoup d'autres types intéressants. 

Les Reptiles sont nombreux : 4 sortes de Crocodiles, 70 espèces de Serpents, dont un Python de 10 m de long, et 15 espèces des plus venimeuses appartenant aux genres Naja, Callophis, Hydrophis, Daboia.

Les Poissons d'eau douce représentés par des genres nombreux appartenant aux familles des Nandiae, Labyrinthici, Ophiocephalidae, Siluridae et Cyprinidae, sont presque tous organisés pour vivre assez longtemps hors de l'eau, et plusieurs accomplissent par terre de véritables voyages. Cette conformation spéciale, cette très remarquable adaptation de leur appareil respiratoire est la conséquence du régime des eaux très variable qui caractérise cette contrée; tel fleuve, aujourd'hui débordé ou coulant avec l'impétuosité d'un torrent, sera tari demain; aussi n'est-il pas rare de trouver, en creusant le sol, des poissons enterrés dans la vase ou même dans la terre sèche, et attendant dans une sorte de sommeil (estivation) le retour des pluies torrentielles qui doivent les remettre à flot. Tels sont le curieux Anabas, qui sort de l'eau et monte jusque sur les arbres à la poursuite des insectes dont il se nourrit; les Trichogaster et Ophiocephalus, qui meurent asphyxiés dans l'eau quand on les empêche de venir à la surface respirer l'air en nature; ces derniers passent d'un étang à l'autre en se glissant dans l'herbe, et un autre Poisson, l'Amphipnous, se repose à terre, ne sautant à reau qu'à l'approche d'un danger. 

Les Mollusques sont riches en Gastéropodes terrestres (Cyclostomidae), remarquables par la grandeur, la forme et des belles couleurs de leur coquille (Cyclophorus). A côté de formes paléarctiques et même européennes, on trouve deux espèces d'un genre (Nenia) presque exclusivement sud-américain. 

La faune des Insectes est encore plus riche que celle de l'Inde et n'est surpassée que par celle de la sous-région suivante.

Sous-région Malaise.
Cette sous-région, la plus rapprochée de l'équateur, est celle qui présente les caractères les plus accusés, quand on la compare aux autres subdivisions de la région orientale. En dehors des particularités qui lui sont propres, en effet, la faune de l'Insulinde offre des rapports soit avec l'Afrique au Sud du Sahara, soit avec Madagascar; malgré sa situation insulaire, cette faune est très riche. On doit comprendre d'ailleurs dans cette sous-région la presqu'île de Malacca (au Sud du Tenasserim), puis les trois grandes îles de Sumatra, Java et Bornéo, enfin les Philippines. La limite entre la sous-région malaise et la région australienne est assez nettement indiquée par la ligne de Wallace qui passe entre Bali et Lombok, la première de ces petites îles n'étant qu'une dépendance de Java dont elle a la faune, tandis que Lombok se rattache à Timor et possède déjà les caractères de la faune australienne.

Bornéo et la partie orientale de Sumatra sont la patrie de l'Orang-outang (Simia satyrus), et les Gibbons. (Hylobates) y sont plus nombreux que sur le continent, car ce genre a huit espèces malaises, tandis que six seulement, dont plusieurs communes aux deux sous-régions indochinoise et malaise, se trouvent en Asie. Les Semnopithèques sont également plus nombreux que sur le continent. Les Macaques, au contraire, n'ont que trois espèces à Bornéo et Sumatra, et une quatrième formant un petit genre à part (Cynopithecus niger), dans Sulawesi. Les Chiroptères frugivores et insectivores sont très abondants. Les Carnivores sont ceux du continent indien : la Panthère noire, variété méIanienne de la Panthère ordinaire, est assez commune à Java et à Sumatra : de petits Carnivores voisins des Civettes et des Blaireaux constituent les genres Gynogale, Hemigalea, Aretogale, Mydans. La faune des hautes montagnes de Sumatra et de Bornéo est presque identique à celle de l'Himalaya. A Sumatra on trouve Ursus malayanus, Felis Temmincka (ou Moormensis), Meles (Arctonyx) collaris, Nemorrhaedus rubidus, à Bornéo, Chimarrogale hirnaloyica, Musaraigne aquatique du plateau central de l'Asie, et beaucoup de types analogues mêlés à des espèces spéciales à cette région. Les Herbivores sont représentés par l'Eléphant dont la variété de Sumatra a été décrite comme une espèce spéciale (Elephas sumatranus), les Rhinoceros sondaicus et sumatrensis, le Tapir (Tapirus malayanus), type tertiaire qui ne se trouve qu'ici et en Amérique, des Sangliers (Sus verrucosus, S. vittatus, S. celebensis), et un genre distinct, le Babiroussa (Babyrousa babyrussa), qui se trouve dans toute l'Insulinde jusqu'à Sulawesi, et même à la Nouvelle-Guinée et à la Nouvelle-Irlande où il a dû être transporté par l'homme.

Les Ruminants ont un type très intéressant, l'Anoa (Anoa depressicorne) des Philippines et de Sulawesi, que l'on a considéré longtemps comme une Antilope, et qui semble représenter le type primitif du genre Boeuf. Le Buffle Bantang (Bibos sondaicus) est l'espèce qui vit à l'état sauvage dans les trois grandes îles de la Sonde, et qui a été domestiquée par les Malais. Le genre Nemorrhoedus occupe la niche écologique des Chamois européens sur les hautes montagnes de Sumatra comme au Tibet. Les Chevrotains (Tragulus), les plus petits et les plus primitifs de tous les Ruminants, ont leur centre de dispersion dans l'Insulinde. Les Cerfs de la même région semblent des variétés insulaires, c.-à-d. de taille amoindrie, des espèces d'Asie (Cervus philippensis, C. mariannus, C. molucensis), et cette dernière a été importée par les Malais jusqu'à la Nouvelle-Guinée. On trouve à Bornéo une race de chevaux domestiques (poneys), dont la taille ne dépasse pas celle d'un chien de montagne. La présence d'un Pangolin (Manis javanica) à Java est un lien de plus entre la faune de cette région et celle de l'Afrique.

Les Oiseaux nous offrent les types les plus caractéristiques de la faune orientale. Au premier rang se placent les Calaos (Bucerotidae) qui sont très variés et renferment les plus gros de tous les Passeriformes percheurs. Parmi les Galliformes, l'Argus (Argusanus giganteas) est propre à l'Insulinde, et les Gallus ferrugineus et G. Temmincki, de Java, sont probablement les progénileurs sauvages de des Coqs et Poules domestiques qu'on trouve en Europe. Mais, comme on le conçoit facilement, la ligne de Wallace n'a pas ici l'importance qu'elle présente pour les Mammifères ou les Poissons d'eau douce. Des types australiens tels que les Mégapodes, une espèce de Cacatoès, se trouvent jusqu'aux Philippines; un genre de Pigeon australien et océanien (Ptilopus) se répand jusque dans la Malaisie. En résumé, la faune ornithologique de cette sous-région relie la faune australienne à la faune de l'Afrique.

Les Reptiles et les Batraciens diffèrent peu de ceux de l'Inde, et les Poissons d'eau douce se rattachent à la faune indochinoise. La limite est ici très nette entre la région orientale ou indienne et la région australienne, comme on peut le constater en passant de Bali à Lombok. Les Cyprinidae ont encore vingt-trois genres à Java et à Bornéo, tandis que cette famille fait complètement défaut à Sulawesi et aux Moluques, à partir de Lombok, comme dans toute la région australienne. Le fait est d'autant plus frappant que les Mollusques terrestres different très peu de Bali à Lombok. ces Mollusques, très intéressants par leur grande taille et la variété de leurs formes, sont surtout abondants aux Philippines qui ne possèdent pas moins de 400 espèces: les genres Cochlostyla, Cyclophorus, Leptopoma sont les plus remarquables.

L'Insulinde est, après le Nord du Brésil (Amazonie), la région du globe la plus riche en Insectes de tous les ordres. Les Papillons les plus caractéristiques sont les genres Euploea, Hestia, Elymnias, Thamantis, Zeuxidia. etc. Les grands Ornithoptères aux couleurs brillantes s'étendent jusqu'au Nord de l'Australie. Les Coléoptères sont représentés par le genre spécial Mormolyce, des Buprestes géants (Catoxantha), des Lucanidae dont Odontolabis est le plus caractéristique, des Cétoines et surtout des Longicornes qui sont ici très abondants et de terme élégante comme dans toutes les régions de forêts (Euryarthrurn, Coelosterna, Agelesta, Astathes). En résumé, si la ligne de Wallace existe pour les Mammifères, les Poissons d'eau douce et même jusqu'à un certain point pour les Oiseaux, elle n'a plus la même importance pour les Reptiles, les Mollusques et les Insectes. Pour ces trois groupes, la faune de la l'Insulinde s'étend jusqu'à la Nouvelle-Guinée et au Nord de l'Australie. 

Paléontologie de l'Asie

On notera, pour l'Asie septentrionale,  que la faune quaternaire des cavernes de l'Altaï qui se rapproche de celle de l'Europe à la même époque. Dans les cavernes à ossements du Sichuan, en Chine, Owen a reconnu la présence de deux Eléphants (Stegodon sinensis, St. orientalis), d'une Hyène, d'un Rhinocéros, d'un Tapir (Tapirus sinensis), et d'un Chalicotherium (Ch. sinensis); le faciès de cette faune est plutôt  pliocène que quaternaire. 

Au Sud de l'Himalaya, les faunes antérieures au tertiaire ne sont indiquées que par des fragments isolés. Au carbonifère on signale quelques Poissons dont les plus remarquables sont des Requins Cestraciontes. Au Triassique et au Jurassique se montrent des types d'eau douce (Ganoïdes et Dipnoïques), dont les plus remarquables sont les genres Dapedius, Lepidotus, Tetragonolepis, Ceratodus, ce dernier encore vivant en Australie. Au Crétacé on trouve des Elasmobranches. A l'Eocène une grande espèce de Diodon et un Sparoïde (Capitodus), allié au genre vivant Largus. Enfin, au Miocène-pliocène des Siwaliks on trouve des Téléostéens, notamment de grands Siluroïdes plus ou moins voisins de ceux qui vivent actuellement dans l'Inde. 

Les Amphibiens sont représentés par des Labyrinthodontes triassiques et jurassiques (Archegosaurus, Brachyops); les Reptiles par des Dicynodontes triasiques (Ptychognathus), voisins de ceux trouvés en Russie et dans l'Afrique australe, des Dinosauriens (Ankistrodon), des Crocodiliens (Parasuchus), des Sauriens (Hyperodapedon), alliés au curieux genre Hatteria qui vit encore en Nouvelle-Zélande, enfin des Plésiosaures. Au Crétacé les genres Megalosaurus, Titanosaurus et Ichthyo saurus sont représentés. Signalons enfin, dans le tertiaire, de gigantesques Tortues terrestres très voisines du genre actuel Testudo (Colossochelys atlas).

Les Oiseaux, à la même époque, sont représentés par deux Pélicans, une Cigogne gigantesque (Megaloscelornis), un Argala, enfin par une Autruche probablement identique à l'espèce actuelle d'Afrique et un Emeu (Dromaeus siva lensis), genre confiné, à l'époque actuelle, en Australie, fait très intéressant, car il semble indiquer une origine commune aux deux faunes éthiopienne et australienne, aujourd'hui si distinctes. 

La faune mammalogique du mio-pliocène de l'Inde est plus remarquable encore par sa richesse et sa variété. Elle comprend notamment : un grand Singe anthropoïde (Palaeopithecus) et d'autres singes dont un Cynocephalus, genre exclusivement africain à l'époque actuelle; de grands Carnivores (Machoerodus, Felis cristata voisin du Tigre, etc.), des Hyènes, et un genre voisin Lepthyoena, des Civettes (Viverra), des Chiens (Amphicyon et Canis), des Ours (Hycenaretos, Ursus), des Hyanodon, etc., généralement distincts des espèces de même genre vivant en Europe. à la même époque. 

Les Herbivores sont représentés par 7 espèces d'Eléphants (sous-genres Loxodon, Stegodon et Elephas proprement dits), 6 de Mastodontes et 2 Dinotherium, 8 Rhinocéros, dont 2 sans cornes (Acerotherium); 1 Chalicotherium (qui remplaçait le genre européen Anoplothère); 3 Hipparion et 2 Chevaux (Equus); 2 Listriodon, 4 Hippopotames (s. g. Hexeprotodon et Tetraprotodon), 6 Sangliers (Sus) et plusieurs genres voisins (Hippohyus, Sanitherium, Hyotherium, Tetraconodon), des Anthracotherium et Hyopotamus; enfin les genres Agriochaerus, Sivameryx, Coeromeryx, Merycopotamus, etc.

Les Ruminants sont plus nombreux et plus intéressants encore : on y trouve les genres Chameau (Camelus sivalensis), Chevrotain (Tragulus), Dorcatherium, Moschus; 4 espèces de Cerfs, une Girafe (Camelopardalis sivalensis), et 5 genres de Ruminants gigantesques appartenant à la même famille (Bramatherium, Sivatherium, Hydaspitherium, Helladotherium et Vishnutherium), des Antilopes des genres Alcelaphus, Gazella, Boselaphus ou Portax, Palaeoryx, Oreas, des Chèvres (Capra), et surtout des Boeufs qui ne comptent pas moins de 13 espèces réparties dans les genres Bucapra, Leptobos, Hemibos (on Anoa), Bubalus, Bison et Bos. 

Cette faune présente des rapports multiples, à la fois avec les faunes tertiaires d'Europe et de l'Amérique du Nord, et avec la faune actuelle de l'Afrique au Sud du Sahara. La présence des genres Helladotherium, Hipparion, Paleoryx, Lepthyaena, etc., rappelle la faune miocène de Pikerani (en Grèce), de Baltavar (Hongrie), et du mont Léberon (en France). Les genres Chalicotherium, Aceratherium, Agriochaerus, Camelus, etc., rappellent les faunes miocène supérieure et pliocène des Etats-Unis. A l'époque actuelle, les genres Girafe, Oréas, Alcélaphe, Hippopotame, Cynocéphale, etc., ne se trouvent plus qu'en Afrique, et semblent indiquer une émigration de la faune éthiopienne dans la direction du Sud-Ouest. Enfin l'Asie a gardé pour elle, au moins en partie, les genres Elephant, Rhinocéros, Portax, Hemibos, Equus, et les Boeufs, qui sont restés plus nombreux dans la région orientale que partout ailleurs; mais les genres voisins de la Girafe, qui ne se trouvent qu'aux monts Siwaliks, paraissent s'être éteints sur place vers la fin de l'époque tertiaire. (E. Trouessart).

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