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Aperçu | Premières inspirations | La pression barométrique |
Les propriétés de l'air | L'air et les gaz | La température atmosphérique |
![]() Jalons | Les propriétés de l'air Tandis que certains physiciens s'occupaient, au moyen du baromètre ( La machine pneumatique de Guericke. En passant en revue ces controverses stériles, Otto von Guericke, bourgmestre de Magdebourg , conçut, dans les années 1640, l'idée, aussi simple que lumineuse, d'en appeler à l'expérience. Seulement, au lieu de s'égarer, comme l'avaient fait les philosophes, dans des sphères inabordables, il restreignit la question à notre atmosphère « Là, disait-il, aucun espace ne reste vide : la place qu'un corps abandonne est aussitôt remplie par l'airPartant de là , il pose le théorème suivant : la nature admet le vide, vacuum in natura datur. Voici les démonstrations qu'en a le premier données le célèbre physicien. Dans sa première expérience, Otto von Guericke se servit d'un tonneau assez solidement fermé pour que l'air du dehors n'y pût entrer; puis il le remplit d'eau et adapta à la partie inférieure une pompe, pensant qu'à mesure qu'il en retirerait ainsi l'eau par en bas, il se produirait en haut un espace vide. Trois hommes robustes étaient employés à manoeuvrer la pompe; mais pendant ce travail on entendait, sur tous les points du tonneau, des sifflements aigus : c'était l'air Guericke ne se laissa pas décourager : il refit l'expérience, en mettant un baril rempli d'eau dans un autre baril plus grand et également plein d'eau, et il opéra sur le premier vase comme dans l'expérience précédente. Mais cette fois encore il fut déçu dans son attente : le petit baril se remplit d'eau. Instruit, mais non découragé, par tous ces insuccès, le patient et sagace physicien perfectionna son appareil et parvint ainsi, vers l'année 1650, à réaliser un mécanisme qui reçut le nom d'Antlia pneumatica, et qui porte aujourd'hui celui de machine pneumatique. En voici le dessin, copié d'après celui que l'inventeur a donné lui-même dans son ouvrage (Experimenta nova Mageburgica, 1672, p. 76). Pour rendre la machine portative et plus facile à manier, l'auteur l'avait munie d'un trépied en fer. Le corps de pompe gh est en laiton, assujetti verticalement, par son extrémité supérieure amincie en tuyau n, avec la partie inférieure du vase arrondi L, en verre, où doit se faire le vide. Le piston s, fixé à une tige recourbée t, est mis en mouvement par le levier wu. Le fluide soutiré est rejeté en dehors par l'ouverture zo pratiquée en haut et sur le côté du corps de pompe. Le vase xx, où plonge le bec du globe-récipient L, est rempli d'eau, pour assurer la fermeture exacte du robinet qr. Cet appareil primitif présentait encore bien des imperfections. Son inventeur s'ingénia de son mieux à les faire disparaître par des modifications nombreuses, dont les détails peuvent être ici passés sous silence. Mais nous ne saurions nous dispenser d'exposer sommairement le résultat de ses expériences. Otto von Guericke se fit dès le début une idée exacte du genre de vide obtenu par la machine pneumatique. « La division de l'air ne se fait pas, disait-il, comme celle d'une matière solideL'inventeur lui-même ne devait donc pas, comme on voit, croire à la possibilité d'obtenir un vide absolu. Sous le récipient, où il faisait le vide, - vide relatif - il vit des liquides ![]() ![]() ![]() « Nous ne percevons pas, ajoutait-il, l'odeur de l'air, parce que nous y sommes constamment plongés depuis notre naissance; mais si quelqu'un venait de la LuneIl est une expérience qui, depuis Otto de Guericke, est répétée dans tous les laboratoires de physique pour démontrer l'élasticité de l'air, c'est celle d'une vessie fermée et aplatie, qui, placée sous le récipient, se gonfle à mesure qu'on fait le vide, et finit par y éclater. D'autres expériences, bien connues, sur la combustion et la respiration ![]() « que le feu reçoit de l'air un aliment, qu'il le consomme, et qu'il ne peut plus vivre lorsque cet aliment vient à manquer (ignem ex aere aliquid alimenti accipere, ac proinde aerem consumere et sic propter defectum ulterius vivere non posse). »C'était clairement entrevoir l'existence de l'oxygène, qui reçut d'abord le nom d'aliment du feu et de la vie, pabulum ignis et vitae. Il remarqua en même temps la forme de la flamme, qui de pyramidale devenait arrondie, ce qu'il attribuait à la pesanteur de l'air. « Si l'air, disait-il, n'était pas pesant, aucune flamme ne serait pyramidale; les flammes seraient toutes rondes ou orbiculaires comme le SoleilLe premier animal qui servit à l'expérience de la respiration ![]() ![]() ![]() ![]() Le même expérimentateur constata que des grappes de raisin peuvent se conserver longtemps dans le vide, qu'elles n'y changent pas de couleur, mais qu'elles perdent toute leur saveur. Enfin, des expériences faites avec des clochettes et divers instruments de musique le mirent à même d'établir que là où il n'y a pas d'air, il ne se produit pas de son. L'élasticité est de toutes les qualités de l'air celle qui exerça le plus l'esprit investigateur de Guericke. Il y revint souvent, et varia fort ingénieusement ses expériences pour montrer, entre autres, comment une bulle d'air peut, par sa seule élasticité, faire équilibre à tout le poids de l'atmosphère. Deux hémisphères en cuivre, d'environ un tiers d'aune de diamètre, parfaitement adaptés l'un à l'autre, et dans lesquels il avait fait le vide, ne furent disjoints que par la force de seize chevaux et avec un bruit semblable à celui d'un mousqueton. Cette expérience, connue sous le nom d'hémisphères de Magdebourg, a été souvent répétée depuis. Le P. Gaspard Schott (1608-1666) fit le premier connaître, dans ses Mechanica hydraulico-pneumatica (1657, soit 15 ans avant la publication de l'ouvrage de Guericke), cette expérience à grand spectacle sous le nom de Mirabilia Magdeburgica. On parla avec admiration de la série de ces expériences, dites donc, de Magdebourg, comme on parlait avec épouvante de la prise et du sac de Magdebourg pendant la guerre de Trente Ans. Le célèbre bourgmestre de la ville qui venait de renaître de ses cendres reçut, en 1654, l'invitation de faire fonctionner la machine pneumatique devant l'empereur Ferdinand III et les princes allemands reunis à la diète de Ratisbonne. La publicité faite à ses expériences eut aussi un écho en Angleterre, où, avec Boyle, elle déboucheront non pas sur une compréhension approfondie du vide ou sur la mise en évidence du poids de l'air L'élasticité et la compressibilité. Boyle ne se borna pas seulement à répéter les expériences magdebourgeoises, il en imagina de nouvelles. Pour faire bien comprendre l'élasticité de l'air, il comparait ce fluide à une éponge qui, après avoir été réduite, par l'effet d'une compression, à un très petit espace, vient, dès que la compression a cessé, reprendre l'espace plus grand qu'elle occupait d'abord. Le nom même d'élasticité signifie force de ressort, si on le fait venir, avec Boyle, du grec elater = ressort ou moteur. Le physicien fit particulièrement mettre en lumière l'importance du fait, fort étrange, qui montre qu'une petite portion d'air, emprisonnée dans un vase, peut faire équilibre à une colonne de 28 pouces de mercure. Il l'explique très bien en disant que cette petite portion d'air avait, au moment où on l'emprisonnait, la même densité et la même élasticité que l'air extérieur, libre, et que c'est par son élasticité, équipollente à la pression Un tube de verre de 40 pouces de longueur, ouvert aux deux bouts, peut être complètement rempli de mercure par le bout supérieur, tandis qu'on ferme le bout inférieur avec le doigt. Mais si ensuite on tient le bout supérieur fermé avec le doigt, tandis qu'on retire le doigt du bout inférieur, on verra la plus grande partie du mercure sortir du tube, pendant que le reste du métal liquide s'y maintient à 28 pouces; en même temps on sentira le doigt qui bouche l'extrémité supérieure, vivement tiré ou pressé en dedans du tube. Linus expliqua ce phénomène par l'action d'une espèce de cordonnet mystérieux, funiculus, et il prétendait que ni par sa pression Pour réfuter la théorie imaginaire de Linus, Boyle fit une série d'expériences intéressantes sur la diminution du volume de l'air à mesure que son élasticité augmente par la compression. Ces expériences le conduisirent à la découverte d'une loi, que Mariotte allait trouver, indépendamment, presque en même temps. | |||
La loi de Boyle-Mariotte. C'est dans son traité de la Nature de l'air, publié à Paris en 1676, qu'Edme Mariotte exposa les recherches relatives à la découverte de la loi dont le nom rend hommage aux deux physiciens qui l'ont énoncée les premiers. Après quelques notions préalables, qui s'accordaient entièrement avec les idées de Boyle sur l'élasticité de l'air, Mariotte était arrivé à poser nettement le problème. « La première question qu'on peut, dit-il, faire là-dessus, est de savoir si l'air se condense [= se comprime] précisément selon la proportion des poidsPour s'assurer de l'exactitude de son raisonnement, Mariotte fit, avec le concours d'Hubin, habile constructeur de baromètres, l'expérience suivante : | [1] Faire l'expérience du vide, c'était comme l'avait montré Torricelli remplir un tube de mercure de plus de 28 pouces de long, fermer avec le doigt le bout ouvert, et plonger ce bout, après avoir retiré le doigt, dans un récipient plein de mercure : le liquide sort, en partie du tube pour se maintenir à la hauteur d'environ 28 pouces, ma partie supérieure restant vide. | |||
« Nous nous servîmes, dit-il, d'un tuyau de 40 pouces, que je fis remplir de mercure jusqu'à 27 pouces et demi, afin qu'il y eût 12 pouces et demi d'air, et que, étant plongé de 1 pouce dans le mercure du vaisseau, il y eut 39 pouces de reste, pour contenir 14 pouces de mercure et 25 pouces d'air dilaté au double. Je ne fus point trompé dans mon attente; car le bout du tuyau renversé étant plongé dans le mercure du vaisseau, celui du tuyau descendit, et, après quelques balancements, il s'arrêta à 14 pouces de hauteur, et par conséquent l'air enfermé, qui occupait alors 25 pouces, était dilaté du double de celui qu'on y avait enfermé, qui n'occupait que 12 pouces et demi. » (De la Nature de l'air, La Haye, 1740).Mariotte varia singulièrement ses expériences pour montrer que la condensation [= compression] de l'air se fait selon la proportion des poids dont il est chargé. En voici une qu'il présente lui-même comme très facile il l'accompagne de la figure que nous reproduisons ici. « Prenez, dit-il, un tuyau de verre recourbé ABC, fermé au bout C, et ouvert à l'autre A; versez-y un peu de mercure jusqu'à la hauteur horizontale DE, afin que l'air enfermé CE ne soit ni moins ni plus dilaté que celui qui est dans l'autre branche; car si le vif-argent était un peu plus haut dans une des branches que dans l'autre, l'air y serait moins pressé. Il faut que la hauteur EC soit médiocre, comme de 12 pouces, telle qu'on l'a supposée en cette figure; et l'autre DA, tant grande qu'on pourra.Telle est la fameuse expérience de Mariotte, décrite par Mariotte lui-même. Le fait général qu'elle devait servir à démontrer : « la condensation de l'air proportionnellement au poids qu'il supporte. »C'est ce qu'il appelle une règle de la nature. Non seulement il se garde bien de lui donner le nom de loi, mais il est loin de lui supposer l'extension qu'on lui a prêtée par la suite. Mariotte n'appliquait cette règle de la nature qu'à l'air. Et bien que l'on ait rapidement reformuler sa loi en disant, que sous une même température ![]() ![]() Les expériences de Mariotte et de Boyle furent répétées avec le même succès par Amontons, 'S Gravesande, Shuckburg, Fontana, Roy et d'autres : ils trouvèrent tous qu'un volume d'air, soumis à des pressions égales à 2, 3, 4, 5... atmosphères, se réduit à 1/2, 1/3, 1/4, 1/5, etc. de son volume. Parent, Maraldi, Cassini le jeune refusèrent d'admettre « que l'air se condense à proportion des poids dont il est chargé ». Parent alla jusqu'à nier l'élasticité de l'air. « Cette élasticité, disait-il, n'est qu'apparente : elle ne dépend que des particules d'éther, qui se trouvent dans les interstices des particules de l'air ».Avec le progrès de la physique, le fait général que Mariotte avait présenté, d'une façon assez restreinte, comme une règle de la nature, est devenue la loi de Mariotte, sous cette forme beaucoup trop générale : La température restant la même, le volume d'une masse donnée d'un gaz ![]() Van Marum reconnut l'un des premiers que l'on s'était trop empressé d'étendre aux autres gaz
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