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L'ARN
L'acide ribonucléique, ou ARN, est une molécule d'acide nucléique principalement impliquée dans le processus de synthèse des protéines sous la direction de l'ADN. L'ARN est généralement un simple brin et est composé de ribonucléotides qui sont liés par des liaisons phosphodiester. Un ribonucléotide dans la chaîne d'ARN contient du ribose (sucre pentose), l'une des quatre bases azotées (A, U, G et C) et le groupe phosphate.

Il existe cinq principaux types d'ARN : l'ARN messager (ARNm), l'ARN ribosomal (ARNr), l'ARN de transfert (ARNt) et le microARN (miARN). 

L'ARN messager.
Le premier, l'ARNm, porte le message de l'ADN, qui contrôle toutes les activités cellulaires dans une cellule. Si une cellule nécessite la synthèse d'une certaine protéine, le gène de ce produit est activé et l'ARN messager est synthétisé dans le noyau.

La sĂ©quence de base de l'ARN est complĂ©mentaire de la sĂ©quence codante de l'ADN Ă  partir de laquelle elle a Ă©tĂ© copiĂ©e. Cependant, dans l'ARN, la base T est absente et U est prĂ©sente Ă  la place. Si le brin d'ADN a une sĂ©quence AATTGCGC, la sĂ©quence complĂ©mentaire de l'ARN  est UUAACGCG. 

Dans le cytoplasme, l'ARNm interagit avec les ribosomes (structures à fonction catalytique, composées d'ARN et de protéines) et d'autres machines cellulaires.

L'ARNm est lu selon des séquences de trois bases appelées codons. Chaque codon code un seul acide aminé. De cette façon, l'ARNm est lu et le produit protéique est fabriqué.

L'ARN ribosomal.
L'ARN ribosomal (ARNr) est un constituant majeur des ribosomes sur lesquels l'ARNm se lie. L'ARNr assure le bon alignement de l'ARNm et des ribosomes; l'ARNr du ribosome a également une activité enzymatique (peptidyl-transférase) et catalyse la formation des liaisons peptidiques entre deux acides aminés alignés.

L'ARN de transfert.
ComposĂ© gĂ©nĂ©ralement de 70 Ă  90 nuclĂ©otides, l'ARN de transfert (ARNt) est l'un des plus petits des quatre types d'ARN. Il transporte l'acide aminĂ© appropriĂ© jusqu'au site de synthèse des protĂ©ines. C'est l'appariement de bases entre l'ARNt et l'ARNm qui permet Ă  l'acide aminĂ© correct d'ĂŞtre insĂ©rĂ© dans la chaĂ®ne polypeptidique. 
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Molécule d'ARN de transfert.
Molécule d'ARN de transfert ajoutant l'acide aminé phénylalanine à une chaîne polypeptidique en formation. L'anticodon AAG se lie au codon UUC sur l'ARNm. La phénylalanine, un acide aminé, est attachée à l'autre extrémité de l'ARNt.

Les microARN.
Les microARNs (miARNs) sont les plus petites molécules d'ARN et leur rôle implique la régulation de l'expression des gènes en interférant avec l'expression de certains messages d'ARNm. Les microARNs sont d'environ 20 à 25 nucléotides de longueur. Contrairement à l'ARN messager (ARNm), qui est utilisé comme modèle pour fabriquer des protéines, les microARNs ne codent pas pour des protéines. Leur rôle principal est de réguler l'expression de certains gènes en bloquant la traduction de l'ARNm en protéines ou en facilitant la dégradation de l'ARNm.

Les microARNs sont produits à partir de séquences spécifiques de l'ADN, transcrites sous forme de précurseurs, appelés pri-miARNs, qui sont ensuite transformés en pré-miARNs puis en microARNs matures. Une fois matures, les microARNs s'associent à un complexe appelé RISC (RNA-induced silencing complex). Ils se lient ensuite de manière spécifique à des régions complémentaires de l'ARN messager cible. Si cette complémentarité est parfaite, cela peut entraîner la dégradation de l'ARNm cible. Si la complémentarité est imparfaite, ils inhibent la traduction de l'ARNm sans le dégrader, ce qui empêche la production de la protéine.

Les microARNs régulent une grande variété de processus biologiques. Ils interviennent dans la régulation des gènes impliqués dans la croissance et le développement. Ils jouent un rôle central dans la régulation de la division cellulaire et de la mort cellulaire programmée (apoptose). Une dérégulation des microARNs peut entraîner des maladies, notamment le cancer, où certains microARNs peuvent agir comme des oncogènes (favorisant la croissance tumorale) ou comme des suppresseurs de tumeurs.

Gènes et synthèse des protéines

Selon l'hypothèse proposée par Crick dès 1958, il existe une relation entre l'ordre linéaire des nucléotides dans l'ADN et l'ordre linéaire des acides aminés dans les polypeptides (protéines) à la synthèse desquelles il commande via l'ARN messager.

On donne le nom de code gĂ©nĂ©tique Ă  l'ensemble des règles qui dĂ©finissent la manière dont l'information nĂ©cessaire Ă  la synthèse des protĂ©ines est transmise par l'ADN, et partant aux règles qui dĂ©finissent la traduction des sĂ©quences nuclĂ©otidiques en sĂ©quences d'acides aminĂ©s dans une protĂ©ine. 

Ce code est un "langage" qui  repose sur plusieurs "alphabets" : l'alphabet ADN (A, T, C, G), l'alphabet ARN (A, U, C, G), et  l'alphabet polypeptidique (20 acides aminĂ©s). 

Les "mots" sont composĂ©s de trois nuclĂ©otides. Les triplets de l'ARNm sont appelĂ©s codons et ceux de l'ARNt sont appelĂ©s anticodons. Chaque codon dĂ©termine la nature de l'acide aminĂ© qui sera synthĂ©tisĂ©. 

Le code génétique est dit redondant ou dégénéré, car les 4³ = 64 codons possibles dans l'ARNm ne spécifient que 20 acides aminés, un acide aminé donné peut être codé par plus d'un triplet, et il y a en outre trois codons dits codons non-sens ou codons-stop, qui servent seulement à signaler la fin d'une chaîne polypeptidique.

Presque toutes les espèces vivantes de la planète utilisent le même code génétique.
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Code génétique.
Le code génétique. - Ce tableau montre selon quelles règles chaque triplet de nucléotides de l'ARNm est traduit en un acide aminé ou un signal de terminaison dans une protéine en formation. (Source : NIH).

Si l'on poursuit la métaphore grammaticale, on dira que le code génétique mène à la construction de "phrases" : ce sont les gènes. Les gènes sont de petits segments d'ADN qui contiennent une séquence définie de nucléotides contenant toute l'information nécessaire pour fabriquer l'ARNm par un processus nommé transcription. L'ARNm est ensuite utilisé pour synthétiser les protéines par le processus de traduction.

La transcription.
Transcription procaryote.
Chez les procaryotes, la synthèse d'ARNm est initiée au niveau d'une séquence promotrice sur la matrice d'ADN comprenant deux séquences qui recrutent l'ARN-polymérase. La polymérase procaryote consiste en une enzyme centrale de quatre sous-unités protéiques et une protéine sigma qui aide uniquement à l'initiation. L'élongation (allongement) synthétise l'ARNm dans la direction 5 'à 3' à un taux de 40 nucléotides par seconde. La terminaison libère l'ARNm et se produit soit par interaction de la protéine rhô, soit par la formation d'une bribe d'ARNm.

Transcription eucaryote.
La transcription chez les eucaryotes implique l'un des trois types de polymérases, selon le gène transcrit. L'ARN-polymérase II transcrit tous les gènes codant pour les protéines, tandis que l'ARN-polymérase I transcrit les gènes ARNr, et l'ARN polymérase-III transcrit l'ARN, l'ARNt et les petits gènes d'ARN nucléaire. L'initiation de la transcription chez les eucaryotes implique la liaison de plusieurs facteurs de transcription à des séquences promotrices complexes qui sont généralement situées en amont du gène copié. L'ARNm est synthétisé dans la direction 5 'à 3', et le complexe FACT ( = facilitates chromatin transcription) se déplace et réassemble les nucléosomes au fur et à mesure que la polymérase passe. Alors que les ARN-polymérases I et III terminent la transcription par des méthodes dépendant des protéines ou de l'ARN en épingle à cheveux, l'ARN-polymérase II transcrit 1000 nucléotides ou plus au-delà de la matrice du gène et clive l'excès pendant le traitement pré-ARNm.

Traitement de l'ARN chez les eucaryotes.
Les prĂ©-ARNm eucaryotes sont modifiĂ©s avec une coiffe 5' en mĂ©thylguanosine et une queue poly-A. Ces structures protègent l'ARNm mature de la dĂ©gradation et aident Ă  l'exporter du noyau. Les prĂ©-ARNm subissent Ă©galement un Ă©pissage, dans lequel les introns sont retirĂ©s et les exons sont reconnectĂ©s avec une prĂ©cision d'un seul nuclĂ©otide. 

Seuls les ARNm finis qui ont subi un coiffage 5', une polyadénylation 3' et un épissage intron sont exportés du noyau vers le cytoplasme. Les pré-ARNr et les pré-ARN peuvent être traités par clivage intramoléculaire, épissage, méthylation et conversion chimique des nucléotides. L'édition d'ARN est également effectuée, mais rarement, pour insérer des bases manquantes après la synthèse d'un ARNm.

La traduction
Les acteurs de la traduction en protĂ©ine comprennent la matrice d'ARNm, les ribosomes, les ARNt et diverses enzymes. Cette traduction s'effectue par les ribosomes, sur la base de la sĂ©quence nuclĂ©otidique de l'ARNm, en utilisant des triplets nuclĂ©otidiques (codons), qui sont traduits en acides aminĂ©s. 

Chaque triplet de nucléotides de l'ARN messager indique l'acide aminé à incorporer dans la chaîne polypeptidique qui se forme. La longueur de la protéine synthétisée sera donc proportionnelle à la longueur de l'ARNm mature.

L'ARNm entier est traduit par étapes, codon après codon. Lorsqu'un codon non-sens est rencontré, un facteur de libération se lie et dissocie les composants et libère la nouvelle protéine. Le pliage de la protéine se produit pendant et après la traduction.

Les  trois Ă©tapes principales de la traduction sont : l'initiation, l'Ă©longation et la terminaison. 

L'initiation ou démarrage.
La traduction commence au codon ou triplet d'initiation. Chez les eucaryotes, c'est gĂ©nĂ©ralement AUG, codant pour la mĂ©thionine; chez les procaryotes, il peut aussi s'agir des triplets GUG (Val) et UUG (Leu) bien que moins efficacement. La petite sous-unitĂ© ribosomique se forme sur la matrice d'ARNm soit au niveau de la sĂ©quence de Shine-Dalgarno (procaryotes) soit Ă  l'extrĂ©mitĂ© 5' (eucaryotes). 

Une fois attachĂ©e Ă  l'ARNm, cette sous-unitĂ© se dĂ©place vers l'extrĂ©mitĂ© 3' du messager jusqu'Ă  trouver le codon d'initiation. Un ARNt arrive avec l'anticodon UAC (Met), puis la sous-unitĂ© ribosomique principale arrive et, Ă  partir de ce moment, la formation de liaisons peptidiques pourra se produite entre des acides aminĂ©s sĂ©quentiels spĂ©cifiĂ©s par la matrice d'ARNm selon le code gĂ©nĂ©tique. Les ARNt chargĂ©s pĂ©nètrent dans le site ribosomal A (Aminoacyl) et leurs acides aminĂ©s se lient avec l'acide aminĂ© au site P (Peptidyl). 

L'élongation.
L'Ă©longation est le processus de synthèse de la protĂ©ine proprement dit. Cette synthèse s'effectue Ă  partir de la lecture par la petite sous-unitĂ© du ribosome de la succession des codons de l'ARNm. Codon après codon, les acides aminĂ©s sont formĂ©s et ajoutĂ©s Ă  la chaĂ®ne dĂ©jĂ  constituĂ©e (polymĂ©risation). 

À chaque étape, le même scénario se reproduit : le ribosome lit un nouveau codon de l'ARNm exposé sur le site libre A. Un ARNt, disposant à une extrémité de l'anticodon complémentaire vient s'apparier au codon. L'acide aminé que cet ARNt porte à son autre extrémité se lie à l'acide aminé apporté par l'ARNt précédent et qui est lui-même attaché à l'acide aminé ou aux acides aminés déjà liés entre eux lors des cycles précédents. Cette jonction (une liaison peptidique) s'effectue grâce à une enzyme présente sur la grande sous-unité du ribosome. L'ARNt peut maintenant se détacher pour laisser libre le site et permettre la lecture du codon suivant et son appariement avec l'anticodon apportée par un autre ARNt, etc. Ainsi, de proche en proche, la séquence d'acides aminés grandit-elle jusqu'à l'apparition d'un signal d'arrêt.
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Synthčse d'une protéine.
Synthèse d'une protéine. - Un ribosome a deux parties: une grande sous-unité et une petite sous-unité. L'ARNm se situe entre les deux sous-unités. Une molécule d'ARNt reconnaît un codon sur l'ARNm, s'y lie par appariement de bases complémentaires et ajoute le bon acide aminé à la chaîne peptidique en croissance.

La terminaison.
Le processus se termine  lorsque le site A du ribosome est au-dessus d'un codon de terminaison (l'un des trois triplets qui ne codent pour aucun acide aminĂ© : UAA, UAG  et UGA). Les protĂ©ines appelĂ©es facteurs de terminaison qui se trouvent au site A entrent en scène, et la chaĂ®ne protĂ©ique formĂ©e est libĂ©rĂ©e; tous les Ă©lĂ©ments qui ont contribuĂ© au processus sont sĂ©parĂ©s. 

Les protéines primaires se replient pour atteindre des structures secondaires, tertiaires ou quaternaires et acquièrent une fonctionnalité biologique.

L'expression des gènes.
À quelques exceptions près - les globules rouges qui ne contiennent pas d'ADN dans leur état mature et certaines cellules du système immunitaire qui réorganisent leur ADN en produisant des anticorps -, chaque cellule du corps contient le même ADN. En général, cependant, les gènes qui déterminent par exemple si un individu a les yeux verts, les cheveux bruns, et à quelle vitesse il métabolise les aliments sont les mêmes dans les cellules de ses yeux et de son foie, même si ces organes fonctionnent très différemment. Si chaque cellule a le même ADN, comment se fait-il que les cellules ou les organes soient différents? Pourquoi les cellules de l'oeil diffèrent-elles si radicalement des cellules du foie?

Alors que chaque cellule partage le mĂŞme gĂ©nome et la mĂŞme sĂ©quence d'ADN, chaque cellule n'exprime pas le mĂŞme ensemble de gènes. Chaque type de cellule a besoin d'un ensemble diffĂ©rent de protĂ©ines pour remplir sa fonction. Donc, seul un petit sous-ensemble de protĂ©ines est exprimĂ© dans une cellule. Pour que les protĂ©ines s'expriment, l'ADN doit ĂŞtre transcrit en ARN et l'ARN doit ĂŞtre traduit en protĂ©ine. Dans un type de cellule donnĂ©, tous les gènes codĂ©s dans l'ADN ne sont pas transcrits en ARN ou traduits en protĂ©ines car des cellules spĂ©cifiques de notre corps ont des fonctions spĂ©cifiques. Les protĂ©ines spĂ©cialisĂ©es qui composent l'oeil (iris, cristallin et cornĂ©e) ne sont exprimĂ©es que dans l'oeil, tandis que les protĂ©ines spĂ©cialisĂ©es du coeur (cellules du stimulateur cardiaque, muscle cardiaque et valves) ne sont exprimĂ©es que dans le coeur. Ă€ un moment donnĂ©, seul un sous-ensemble de tous les gènes codĂ©s par notre ADN sont exprimĂ©s et traduits en protĂ©ines. L'expression de gènes spĂ©cifiques est un processus hautement rĂ©gulĂ© avec de nombreux niveaux et  Ă©tapes de contrĂ´le. Cette complexitĂ© garantit une bonne expression du gène dans la cellule appropriĂ©e au bon moment.

Pour qu'une cellule fonctionne correctement, les protéines nécessaires doivent être synthétisées au bon moment et au bon endroit. Toutes les cellules contrôlent ou régulent la synthèse des protéines à partir des informations codées dans leur ADN. Le processus d'activation d'un gène pour produire de l'ARN et des protéines est appelé expression génique. Que ce soit dans un organisme unicellulaire simple ou dans un organisme multicellulaire complexe, chaque cellule contrôle quand et comment ses gènes sont exprimés. Pour que cela se produise, il doit y avoir des mécanismes chimiques internes qui contrôlent quand un gène est exprimé pour produire de l'ARN et des protéines, quelle quantité de protéines est produite et quand il est temps d'arrêter de produire cette protéine parce qu'elle n'est plus nécessaire.

La rĂ©gulation de l'expression des gènes  demanderait une quantitĂ© importante d'Ă©nergie si un un organisme devait exprimer chaque gène Ă  tout moment. Il est donc plus Ă©conome en Ă©nergie de n'activer les gènes que lorsqu'ils sont nĂ©cessaires. De plus, l'expression d'un sous-ensemble de gènes dans chaque cellule permet d'Ă©conomiser de l'espace car l'ADN doit ĂŞtre dĂ©roulĂ© de sa structure Ă©troitement enroulĂ©e pour transcrire et traduire l'ADN. Les cellules devraient ĂŞtre Ă©normes si chaque protĂ©ine Ă©tait constamment exprimĂ©e dans chaque cellule.

Le contrôle de l'expression des gènes est extrêmement complexe. Les dysfonctionnements de ce processus sont préjudiciables à la cellule et peuvent conduire au développement de nombreuses maladies, y compris à celui du cancer.

L'ARN interférent et l'intérférence par ARN.
On parle d'ARN interférent non pas comme un type particulier d'ARN, mais pour désigner un ARN qui intervient, en interférant avec un ARN messager, dans un processus de régulation génique qui se produit dans les cellules eucaryotes. Cette interférence est un mécanisme cellulaire sophistiqué que les cellules utilisent pour "éteindre" ou "silencier" des gènes spécifiques. Il s'agit d'une sorte de système de censure moléculaire très précis dans la cellule.

L'ARN double brin (dsARN).
L'interférence par ARN est déclenchée par la présence d'ARN double brin (dsARN) dans la cellule. Normalement, l'ARN dans nos cellules est simple brin (ARN messager, ARN ribosomique, etc.). L'ARN double brin est un signal inhabituel pour la cellule et peut provenir de différentes sources :

• ARN viral. - De nombreux virus utilisent l'ARN double brin comme matériel génétique ou le produisent pendant leur cycle de réplication. L'interférence par ARN est donc une défense naturelle contre les virus.

• ARN endogène. - Les cellules peuvent également produire des ARN double brin endogènes à partir de régions répétées du génome ou de la transcription de gènes spécifiques. Ces ARN endogènes sont impliqués dans la régulation normale de l'expression des gènes.

• ARN introduit artificiellement. - En laboratoire, les scientifiques peuvent introduire des ARN double brin synthétiques dans les cellules pour déclencher l'interférence de manière contrôlée et étudier la fonction des gènes.

Les étapes clés de l'interférence par ARN.
Une enzyme appelée Dicer reconnaît et coupe l'ARN double brin en petits fragments d'environ 20-25 nucléotides. Ces petits fragments double brin sont appelés petits ARN interférents (siARN) ou microARN (miARN) (selon leur origine et leur mode d'action précis, bien que les miARN soient souvent impliqués dans une régulation plus fine et moins dans la dégradation directe de l'ARNm comme les siARN).

Les siARN sont ensuite chargés dans un complexe protéique appelé RISC (RNA-induced silencing complex). L'une des deux brins du siARN (le "brin guide") est conservée et incorporée dans RISC, tandis que l'autre brin ("brin passager") est généralement dégradée. Une protéine clé de RISC est Argonaute (Ago), qui possède une activité "slicer" (couteau moléculaire) dans certains cas.

Le brin guide du siARN au sein de RISC guide le complexe vers les molécules d'ARN messager (ARNm) qui ont une séquence complémentaire à ce brin guide. L'ARNm est la molécule qui porte l'information génétique du gène à partir du noyau vers les ribosomes, où les protéines sont synthétisées.

Une fois que RISC a trouvé un ARNm cible, il peut induire le silencieux génique de deux manières principales :

• Dégradation de l'ARNm. - Si la complémentarité entre le siARN et l'ARNm est parfaite ou presque parfaite, la protéine Ago de RISC peut couper (cliver) l'ARNm cible. L'ARNm coupé est alors rapidement dégradé par les enzymes cellulaires. Résultat : l'ARNm n'est plus disponible pour la traduction en protéine, et l'expression du gène correspondant est réduite ou complètement supprimée.

• Répréssion de la traduction. - Si la complémentarité est moins parfaite (comme souvent avec les miARN), RISC peut se lier à l'ARNm cible et bloquer physiquement la traduction de l'ARNm en protéine par les ribosomes. Dans ce cas, l'ARNm n'est pas dégradé immédiatement, mais sa capacité à produire des protéines est inhibée.

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