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Le nom de Gnomes
(du grec gnômé, pensée, esprit,
intelligence) est donné aux génies
des entrailles de la Terre ,
dans les écrits cabalistes du Moyen âge .
Les gnomes président à la terre, de même que les sylphes
président à l'air, les ondins à l'eau et les
salamandres au feu.
Ce sont des génies de très petite stature ( Nains)
qui ont la faculté de se rendre visibles ou invisibles, généralement
bienfaisants, quoique laids, habitant les limbes, les grottes, les cavernes
et toutes les fissures de l'écorce terrestre; ils sont les gardiens des
mines d'or, d'argent, de diamant et de pierres
précieuses. Comme les anges gardiens de la
théologie-chrétienne
et comme le démon de Socrate,
ils protègent l'humain à son insu, chaque fois que Dieu
le leur commande; ils aiment et protègent surtout l'ouvrier mineur. D'après
la doctrine cabbaliste, les gnomes sont mortels,
mais ils vivent plusieurs siècles; ils peuvent acquérir l'immortalité
en s'alliant Ă un homme ou Ă une femme.
Il y a les gnomes masculins et les gnomes
féminins ou gnomides; celles-ci, à l'encontre des gnomes, sont d'une
grâce et d'une beauté merveilleuses, et elles apparaissent vêtues de
costumes étranges, couvertes d'or, de pierreries, de bijoux et de toutes
les richesses que recèlent les entrailles de la Terre, leur demeure. Il
y a un gnome qui vit dans chaque animal et dans
chaque plante. D'après le Talmud ,
un gnome, sous la forme d'un ver de la grosseur d'un grain d'orge; rendit
à Salomon les plus signalés services en fendant
les rochers et en ébauchant les blocs de granit qui furent extraits des
montagnes pour la construction du temple.
La sorcellerie
moderne a fait des gnomes des démons incubes
et succubes, et les contes
populaires de Musaeus ont donné une grande renommée,
en Allemagne, à un gnome nommé Rubezahl. De la cabbale
juive, les légendes des gnomes ont pénétré
en Europe au milieu du XVe siècle, grâce
aux doctrines pythagoriciennes préconisées
par Raymond Lulle, Pic
de La Mirandole, Marcile Ficin, Paracelse,
Cardan et Reuchlin.
Les Européens, à leur tour, ont répandu en Amérique et en Inde les
légendes des gnomes; des gnomides se pressent en foule dans les mines
du Chili, du Mexique, dans les sables aurifères de Visapour; on entend
parfois leurs rondes nocturnes dans les fondements
des palais des rajas opulents de l'Inde. Une gnomide est reine de Golconde.
La littérature moderne a exploité ces contes populaires, et Shakespeare
a mis un gnome en scène dans son personnage hideux de Caliban. (E.
Babelon).
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En
librairie - Dominique Besançon, Gnomes,
lutins et korrigans, Terre de Brume,
2003. - Edouard Brasey, Nains et Gnomes,
Pygmalion, 2001. - Suckling, Gnomes et jardin, Hors collection,
2001. - Gérard Leser, Le monde merveilleux et inquiétant des gnomes,
nains et lutins en Alsace, Bastberg, 2001. - Poortvliet et Wil
Huygen, Les Gnomes, Albin Michel, 2000. |
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