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Les funérailles
Chez tous les peuples, le culte des morts a été consacré par la religion et les lois. Les funérailles correspondent à l'ensemble des cérémonies qui s'accomplissent à l'occasion de la mort d'une personne et de sa sépulture. Les funérailles ont toujours eu les caractères qui les font ranger parmi les fêtes, même si dans ce cas on parlera de fêtes tristes. Nécessairement, les cérémonies auxquelles les funérailles donnent lieu ont varié, selon les temps, avec l'état des idées. 

Chez un grand nombre de peuples préhistoriques et quelques populations actuelles, l'abandon du corps des morts aux bêtes de la terre, de l'air et des eaux, fut d'abord la règle générale. Certains avaient des chiens sépulcraux, destinés à faire disparaître les morts; d'autres allaient jusqu'à tuer les malades et les vieillards et à les manger, espérant s'incorporer leurs vertus en même temps que leur chair. Des préjugés religieux, entretenus par le fait matériel de la corruption des corps, tirent adopter l'idée de l'impureté du contact des morts par les brahmanes et les mazdéens et eut pour résultat abandon des corps, encore pratiqué aujourd'hui par certaines sectes hindoues, qui les jettent aux crocodiles du Gange, et par les Parsis, qui les livrent aux vautours dans les tours du Silence. C'est par l'adoption du même préjugé que s'explique l'usage de l'incinération, usité depuis une haute antiquité par une partie des Hindous

Très tôt aussi, dès le Paléolitique supérieur - peut-être en relation avec la croyance à une âme individuelle distincte du corps et, par suite, immortelle - on chercha à conserver les corps de ceux qui n'étaient plus. Selon les temps et les pays, les corps étaient desséchés au feu ou au soleil. En Egypte, les corps étaient préservés de la corruption par l'embaumement, qui les réduisait à l'état de momies. La mise dans son tombeau d'une momie égyptienne, pour les classes nobles au moins, réclamait l'intervention d'un grand nombre de prêtres. Les monuments figuratifs nous font connaître le luxe des cortèges comme les fouilles ont révélé les objets, meubles et même aliments, dont l'intérieur de la tombe était garni, car elle était considérée, à la lettre, comme la maison de l'âme ou du double. 
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Convoi funèbre.
Convoi funèbre, d'après une plaque en terre cuite du Pirée.

Chez les Grecs et les Romains qui croyaient à l'immortalité des âmes, mais non à la résurrection des corps, les funérailles étaient faites suivant un cérémonial invariable. En Grèce, dès qu'une personne avait rendu le dernier soupir, on lui mettait dans la bouche une pièce de monnaie, afin qu'elle pût payer son passage dans la barque de Charon; puis les femmes lavaient le corps, le revêtaient d'une robe blanche et formaient autour du lit funéraire un choeur de lamentations. Le lendemain, le mort, accompagné processionnellement à sa dernière demeure par les parents et des pleureuses à gages, était déposé sur des piles de bois ou bûcher, et, quand le bois était consumé, on éteignait les charbons avec du vin, puis les parents ou amis recueillaient les os, les lavaient avec du vin et de l'huile et les enfermaient dans des urnes, qui prenaient place dans le columbarium de la famille. Les corps qu'on ne brûlait pas étaient déposés dans des cercueils qui le plus souvent, étaient en terre cuite. Parfois, lorsque les funérailles étaient faites, aux frais de I'Etat, à quelque mort illustre, on prononçait un éloge funèbre. Les funérailles à Rome ne différaient pas beaucoup de celles de la Grèce; tout au plus se distinguaient-elles par un luxe plus grand. Aux pleureuses à gages se joignaient des joueurs de flûte, des bouffons, dont le chef, archimimus, représentait le mort et imitait ses gestes et ses paroles.

Avec l'apparition du christianisme l'inhumation, qui seule a été sanctionnée par la religion nouvelle, est devenue la règle en Occident et l'embaumement l'exception. Cependant, depuis 1875, la crémation des corps a été autorisée dans plusieurs Etats de l'Europe, et en France, notamment, par une loi du 31 mars 1886. La pratique de la crémation a beaucoup tardé à entrer dans les moeurs, mais elle est aujourd'hui très répandue. (NLI).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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