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Targoum.
- Nom appliqué aux traductions juives
de la Bible
en araméen. Le dialecte araméen occidental (appelé
à tort chaldéen) s'étant propagé au Nord de
la Palestine, il devint nécessaire pour les lectures de la synagogue
de traduire en langage usuel c.-à-d. araméen, les livres
sacrés. Ce travail fut l'oeuvre des interprètes (mé-tourgemanin),
lesquels alternaient dans la synagogue avec les lecteurs, de sorte que
le lecteur lisant un verset, l'interprète le répétait
en araméen.
Le Pentateuque
et les Prophètes furent ainsi traduits; plus tard, dans les
écoles de la Babylone Juive, on rédigea
par écrit ces traductions orales en se rapprochant autant que possible
de la rédaction hébraïque. Le Targoum d'Onkelos
représente la version du Pentateuque; le Targoum de Jonathan,
fils d'Ouzziel, la version des Prophètes; Jonathan; disciple
d'Hillel, est à peine postérieur au à Jésus ;
on donne aussi dans le Talmud
à ce Targoum le nom de Rab Joseph, savant du IVe
siècle ap. J.-C.
Les Targoumin palestiniens ne furent
pas effaces par cette première rédaction babylonienne et,
après les avoir à leur tour rédigés, on les
opposa aux autres sous le nom de Targoum de Jérusalemou
d'Israël. On en a conservé deux recensions; la première
incomplète et la seconde complète; cette dernière
est dénommée d'ordinaire Targoum du pseudo-Jonathan.
On trouve ces textes imprimés dans les Bibles rabbiniques
ou polyglottes. Le Targoum présente des variantes très
marquées avec le texte classique de l'Ancien Testament ;
variantes souvent anciennes. Les Evangiles
de Marc et de Mathieu font citer le psaume 22 par Jésus crucifié,
conformément au texte du Targoum.
Il existe plusieurs Targoum du livre
d'Esther ,
aucun pour Daniel ,
Esdras
et Néhémie, un pour la Chronique (retrouvée
au XVIIe siècle).
(E.
B.). |
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