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Le livre des
trois Imposteurs, petit livre latin, dirigé contre les religions
de Moïse, de Jésus,
et de Mahomet, et dans lequel l'auteur s'attache
même à démontrer que toutes les preuves de l'existence
de Dieu
sont fausses ou ridicules. On a commencé à parler d'un livre
de ce titre au commencement du XVIIe siècle,
sans qu'on en eût jamais vu un seul exemplaire, et la reine Christine
de Suède offrit en vain 30 000 livres à qui le lui procurerait.
Il fut attribué à l'empereur Frédéric Il ou
à son chancelier Pierre des Vignes, qui s'en seraient fait une arme
contre le Saint-Siège vers la fin de la guerre du Sacerdoce et de
l'Empire, à Campanella, à Guillaume
Postel, à Machiavel à Rabelais,
à Érasme, à Étienne
Dolet, au Poggio, à Ochino, à Muret,
à Pomponace, à Cardan,
à Ramus, à Giordano
Bruno, à Vanini, etc. Le fait est que
le livre n'existait pas : telle était l'opinion de La Monnoye, de
Richard Simon, de Grotius, du P.
Mersenne, et de Bayle. On ne saurait dire par
quelle méprise la réalité du traité De tribus
impostoribus fut acceptée : mais il est admis généralement
aujourd'hui qu'un penseur à la fois audacieux et prudent l'écrivit
au XVIIIe siècle, en imitant avec
assez d'art la latinité du Moyen âge, et que Straub, libraire
de Vienne, en fut le premier éditeur en 1753. (A19).
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En
bibliothèque - La Bibliothèque
nationale de Paris en possède un exemplaire qui a appartenu au duc
de La Vallière, et où on lit la date de 1598, date évidemment
fausse, car le livre parle des Védas de l'Inde avec une connaissance
que l'on ne possédait pas au XVIe siècle. D'autres éditions
du livre Des trois imposteurs ont été publiées
en 1792, 1833, 1846, et 1861. |
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