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L'Illusion comique, de Corneille

L'illusion comique est une comédie de Corneille, qui fut représentée en 1636 au théâtre du Marais, un peu avant le Cid. L'action dramatique reste irrégulière, et l'on ne sait ce que deviennent les personnages principaux de la pièce. Cependant, l'Illusion comique obtint un succès considérable. On doit à cette comédie une consécration définitive et magistrale du rôle de Matamore. Si ce personnage était connu depuis longtemps dans la farce, ce n'était que la seconde fois seulement qu'il parlait en vers, après le Railleur de Mareschal (1636). D'après Charles Martin, Corneille se serait mis en scène avec son acteur aimé, Mondory, sous les noms d'Alcandre et de Clindor; l'hypothèse paraît sans fondement. Quoi qu'il en soit, le succès se poursuivit durant plus de trente années. Mais il n'a pas survécu ci l'auteur.
ACTE Ier. - Pridamant, père de Clindor, regrette les sévérités qu'il eut pour son fils, qui a depuis longtemps abandonné le toit familial. Il vient consulter le magicien Alcandre, qui lui promet d'évoquer devant lui la vie du jeune homme.

ACTE II. - On voit alors Clindor dans ses fonctions de valet auprès du capitaine Matamore. Il aime la jeune Isabelle, qui lui rend son amour, quoique recherchée par le gentilhomme Adraste.

ACTE III. - Courtes et nombreuses scènes où Matamore est bafoué tour à tour par le père d'Isabelle et par Clindor, où Clindor et Lyse se querellent, où Clindor blesse enfin mortellement son rival Adraste.

ACTE IV. - Lyse, s'étant fait aimer du geôlier de la prison où Clindor a été enfermé, réussit â organiser l'évasion du jeune homme. Isabelle s'enfuit avec lui.

ACTE V. - Pridamant voit son fils accusé d'infidélité par Isabelle, puis poignardé sur l'ordre d'un mari lésé. Mais il s'aperçoit bientôt que ce n'est là qu'une feinte, et le magicien lui apprend que dans un panégyrique assez emphatique du théâtre et de ses interprètes, que Clindor est à Paris, dans une troupe de comédiens : c'est une scène de tragédie qui vient de se terminer par ce meurtre simulé. 

(NLI / H. Clouard).
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Matamore

« Les feux que mon fer jette en sortant de prison, 
Auraient en un moment embrasé la maison, 
Dévoré tout à l'heure ardoises et gouttières,
Faîtes, lattes, chevrons, montants, couches, litières, 
Entretoises, sommiers, colonnes, soliveaux, 
Pannes, soles, appuis, jambages, traveteaux. 
Portes, grilles, verrous, serrures, tuiles, pierre, 
Plomb, fer, plâtre, ciment, peinture, marbre, verre,
Caves, puits, cours, perrons, salles, chambres, greniers, 
Offices, cabinets, terrasses, escaliers... 
Juge un peu quel désordre aux yeux de ma charmeuse. »
 

(Corneille, l'Illusion comique).
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