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Fierabras

Fierabras est une chanson de geste du XIIe siècle, qui appartient au cycle des romans carolingiens. Elle compte plus de 6200 vers de 12 syllabes. 

Le sujet se rattache à la guerre que Charlemagne fit aux Sarrasins d'Espagne pour reconquérir les reliques de la Passion, et l'action se passe trois ans avant la journée de Roncevaux. Le champion de l'émir Balan est son fils le géant Fierabras d'Alexandrie, qui porte pendus aux arçons de sa selle deux barils contenant du baume dont fut oint Jésus; ce baume guérit instantanément toutes les blessures. Olivier, compagnon de Roland, triomphe de Fierabras, qui consent à recevoir le baptême : mais il tombe, ainsi que les autres pairs de Charlemagne, entre les mains de Balan. Tous sont délivrés par l'armée de l'empereur, que seconde la fille de Balan, Floripas éprise de Gui de Bourgogne. Balan est mis à mort, et Floripas, devenue chrétienne, épouse son amant, qui partage avec Fierabras le royaume d'Espagne.

Un texte provençal du roman de Fierabras ayant été publié par Bekker à Berlin en 1829, d'après un manuscrit du XIIIe siècle qui avait appartenu à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, et qui faisait partie de la bibliothèque du prince de Wallerstein depuis 1814, Raynouard et Fauriel soutinrent que c'était le texte primitif, et que la composition, était bien réellement provençale. Mais il résulte de la comparaison des manuscrits en langue d'oïl que possèdent la bibliothèque nationale de Paris, le British Museum de Londres et la bibliothèque du Vatican, avec la version provençale, que celle-ci est une traduction, non de l'un de ces manuscrits, qui sont du XIVe et du XVe siècle, mais d'un autre du même genre que nous ne possédons plus.

Les manuscrits de Paris surtout ont servi de base à la publication du Fierabras en dialecte picard que Kroeber et Servois ont faite dans la collection des Anciens poètes de la France, Paris, 1860, in-16. Une version en prose parut à Genève en 1478, et fut souvent réimprimée dans diverses villes. 

Fierabras eut aussi du succès à l'étranger. Au commencement du XVIe siècle, Nicolas de Piamonte le traduisit en prose castillane; Calderon en fit un drame chevaleresque qui a pour titre le Pont de Mantible, et au XVIIIe siècle, Juan José Lopez le mit en romances. Fierabras a encore été traduit en portugais au XVIIIe et au XIXe siècle, en prose allemande dès 1533, en vers anglais à la fin du XIVe ou au commencement du XVe siècle. Les Italiens ont un poème en 13 chants, El cantare di Fierabraccia e Ulivieri, imprimé à la fin du XVe. (B.).

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