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Bréviaire, Breviarium (da latin brevis, court), livre à l'usage des prêtres catholiques, divisé en 4 parties correspondant aux saisons de l'année. On l'appelait primitivement Cursus (cours), parce que le moment de le réciter était réglé par le cours du Soleil. II tire son nom de ce qu'il est en quelque sorte le résumé, l'abrégé des livres qui servent au choeur pour l'office divin. II renferme les Heures canoniales (Matines, Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies), et est composé de psaumes, antiennes, répons, hymnes, versets, oraisons, etc., ainsi que de rubriques qui marquent la différence des fêtes et règlent les rites à suivre. Primitivement, on y inséra aussi des Vies de saints.

On croit trouver l'origine du bréviaire dans ces petits livres que les moines portaient en voyage, et qui contenaient, sur des feuillets pliés en trois et écrits d'un côté seulement en caractères très fins, les psaumes, leçons et oraisons qu'on disait su choeur. L'usage du bréviaire en Orient remonte, dit-on, au temps de St Jean Chrysostome; en Occident, il ne daterait que du pape Gélase (fin du Ve siècle). La coutume de lire chez soi le bréviaire, quand on ne pouvait assister à l'office divin; fut d'abord générale pour les fidèles; puis les ecclésiastiques seuls l'observèrent et le concile de Latran, tenu sous les papes Jules II et Léon X, leur en fit une loi expresse. Au Moyen âge, on voyait souvent, aux portes et dans les nefs des églises, pour l'usage des prêtres pauvres, des bréviaires sous des treillis de fer, qui permettaient de passer la main pour tourner les feuillets.

Avant le XVIe siècle, le Bréviaire n'était pas uniforme dans l'Église : il y en avait de distincts pour chaque diocèse et pour chaque ordre religieux. Sur l'invitation de Clément VII et de Paul III, le cardinal Quignon publia un Bréviaire, dont il avait retranché le petit office de la Ste Vierge, les versets, répons et autres pièces de chant tardivement introduites, ainsi que les détails fabuleux ou hasardés des Vies de saints : ce bréviaire, autorisé par Jules III et Paul IV, fut longtemps récité par les ecclésiastiques de France comme un véritable Bréviaire romain, malgré la critique qui en fut faite, en 1535, par la Faculté de théologie de Paris. 

Le Bréviaire romain, à l'usage universel de l'Église, a été publié par Pie V, conformément à un décret du concile de Trente; il a subi quelques modifications sous Clément VIII et Urbain VIII. En France, plusieurs évêques réformèrent les bréviaires de leurs diocèses : d'après les lois canoniques, les changements de ce genre ne pouvaient être faits sans le concours des Chapitres, et l'ancien Droit français, dont les Parlements surveillaient l'application, exigeait que des lettres patentes en autorisassent la publication. Un prêtre n'est dispensé de dire chaque jour son Bréviaire que dans le cas de maladie grave, d'impossibilité physique, ou d'empêchement résultant de fonctions prolongées et imprévues; la suspense, l'interdit, l'excommunication, la déposition ne dispensent pas du bréviaire. (Bachelet).

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