 |
Téguments
(zoologie, botanique),
du latin tegere, couvrir. - On donne ce nom aux couches membraneuses
formées d'une ou plusieurs couches de cellules, destinées
à recouvrir et à protéger les parties sous-jacentes,
et qui recouvrent extérieurement les corps des animaux.
Les botanistes l'ont aussi adopté pour désigner l'enveloppe
extérieure des plantes.
On insistera ici sur le tégument
des plantes. Le tégument de la feuille s'appelle épiderme;
outre les poils, les glandes et les épines qu'il peut porter, il
est toujours muni de stomates. Quant aux téguments de l'ovule et
de la graine, il importe seulement de dire quelques mots de leurs variations.
Suivant la conformation des cellules épidermiques, la surface du
tégument est tantôt lisse et même luisante (haricot,
fève, etc.), tantôt soulevée de verrues, comme dans
le Corydalis, de crêtes ondulées, comme dans le tabac, ou
d'aréoles polygonales, comme dans le pavot, le muflier, etc. Il
n'est pas rare de voir ces cellules se prolonger en poils, tantôt
répartis uniformément sur toute la surface, comme dans le
cotonnier, tantôt localisés en certains points où ils
constituent l'aigrette. Chez quelques plantes, comme le lin et le cognassier,
les cellules épidermiques du tégument ont leurs membranes
gélifiées : en se gonflant au contact de l'eau, ces membranes
enveloppent la graine dans une couche gélatineuse qui la fixe au
support.
Les variations ne sont pas moins grandes
en ce qui concerne le parenchyme des téguments de la graine; elles
sont alors en rapport avec celles des enveloppes du fruit. Ce tégument
peut être charnu comme dans le grenadier ou l'opuntia, ou bien de
consistance papyracée (chêne, noyer, amandier) ou ligneuse
(vigne, pin). Il peut encore se différencier en deux couches faciles
à séparer; quelquefois l'externe est molle et charnue, l'interne
dure et ligneuse (cycadées); mais le plus souvent c'est la couche
externe qui est dure, tandis que l'interne est plus molle. Enfin le parenchyme
du tégument peut s'accroître en certains points limités
de façon à constituer des expansions de diverses formes :
telles sont les caroncules des euphorbes, situées autour du micropyle,
les arillodes des polygalas, du fusain, de la noix muscade, les crêtes
ou strophioles de la graine de chélidoine. Le rôle physiologique
de ces expansions n'est pas toujours connu; elles sont vraisemblablement,
de même que les poils et les sculptures des graines, en rapport avec
les procédés de dissémination de celle-ci.
(Dr L. laloy). |
|