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Les Poissons

Pisces, Piscium, Psc

Constellation des Poissons.

Découverte
La constellation des Poissons se trouve au-dessous, ou au Sud, du carré de Pégase. On la voit le soir à l'est en juillet, au sud-est en août, au sud en septembre et octobre, au sud-ouest en novembre, à l'ouest en décembre. Elle n'a aucune étoile brillante, et pour faire connaissance avec elle, il est utile que nous nous servions de Pégase et du Bélier.

Par les deux étoiles supérieures ou boréales du carré de Pégase, menons une ligne et prolongeons-la, vers la gauche ou vers l'est, de presque deux fois sa longueur : elle nous conduit vers l'étoile de deuxième grandeur Alpha du Bélier. Cette ligne forme un angle aigu avec celle de l'alignement de Alpha et Gamma d'Andromède.

Près de l'étoile Alpha du Bélier, on voit Bêta et Gamma, rappelant la figure de la Lyre. Les alignements formés par les trois étoiles du Bélier d'une part, et la direction du carré de Pégase d'autre part, nous conduisent à l'étoile Alpha des Poissons, de troisième grandeur.

C'est le noeud du ruban auquel les Poissons sont attachés. De là partent d'une part vers le nord ou vers Bêta d'Andromède, d'autre part vers l'ouest, deux files d'étoiles, qui aboutissent, la première au Poisson qui va mordre Andromède, la seconde au Poisson étendu sur le dos du cheval Pégase. 

Les Poissons, traversés par l'écliptique, sont l'une des douze constellations du zodiaque traditionnel. Sur les anciennes cartes, la partie orientale de la constellation (à gauche) correspondait au Piscis Boreus, la partie occidentale, au Piscis austrinus (à ne pas confondre avec l'actuel Poisson Austral).

Fum al-Samakah est une étoile massive distante de 350 années-lumière. Magnitude 4,52. Gamma Piscium, l'étoile la plus brillante de l'astérisme baptisé l'Anneau, mais aussi de la constellation, est de magnitude 3,85. C'est une géante rouge, éloignée de 300 années-lumière.

[Les étoiles]

Exploration
Alrisha (Alpha Piscium) est une étoile binaire, assez difficile à dédoubler nettement, éloignée de 650 années-lumière, dont les deux composantes sont de type A2. La plus brillante est de magnitude 4,33. L'autre, écartée de 4", est de magnitude 5,20. Période orbitale : 720 ans.

Dzêta Piscium, à chercher à l'est de Delta et Epsilon, est une autre étoile composée, mais plus facile que la précédente à dédoubler. Le système est situé à 200 années-lumière. La magnitude de l'élément le plus brillant est de 5,60. Celle du suivant (écarté de 23,6") est de 6,50. Une troisième composante de magnitude 11 est observable à 0,9" de l'étoile la plus brillante. Enfin, le spectre de la deuxième étoile révèle qu'elle possède elle aussi un compagnon très serré, dont la période de révolution est de 9 jours.

Psi-1 (près d'Eta d'Andromède) révèle deux composantes d'égale magnitude (5,5), à 30" de distance. Le dédoublement est facile à l'aide du plus faible instrument. Ces deux lointains soleils sont restés à peu près fixes l'un par rapport à l'autre depuis l'an 1755 qu'on les observe; ils n'en forment pas moins un système physique qui vogue dans l'espace, animé d'un mouvement propre assez rapide.

Flammarion signale d'autres étoiles doubles : 

65 i (de 6e et 7e grandeur; quelquefois toutes deux de 6e). Séparation = 4", 5. On la trouvera par Alpha, Delta et Epsilon d'Andromède.

55, au sud-ouest de Eta et Dzêta Andromède. 6e et 9e grandeur. Écartement = 6". Orange et bleu saphir. Couleurs charmantes. Très beau contraste. 

35 : 6e et 8e, à 12". C'est la supérieure des trois petites étoiles, entre Delta et Omega.

51 : à gauche de ce petit groupe de trois étoiles, entre lui et Delta; 6e et 9e,
à 28". Blanc de perle et lilas pâle. Au télescope, ce couple solitaire a un aspect mélancolique.

[Les étoiles multiples]
TV Piscium est une variable semi-régulière. Distante de 300 années-lumière environ, elle voit sa magnitude passer de 4,60 à 5,20 en une période de l'ordre de 70 jours.

Flammarion ajoutait à propos des étoiles variables des Poisssons :

Plusieurs de ces étoiles ont subi des variations d'éclat certaines. La première de toutes, Alpha, qui était anciennement la plus brillante de la constellation et la seule de troisième grandeur, vient aujourd'hui après Eta et Gamma, et n'est que de quatrième grandeur. Plusieurs observateurs (Jacob en 1842, Main en 1845, Webb en 1859, Dembowski en 1866) l'ont même estimée de cinquième. Struve, au contraire, l'a estimée de 2e gr. 1/2 en 1825 et en 1832. La variation est certaine. C'est une étoile double; le compagnon, de 5e grandeur, paraît varier lui-même. Si l'on recommençait actuellement la classification littérale de Bayer, c'est l'étoile Eta qui recevrait la première lettre.

L'étoile Dzêta varie également. Vue de 4e grandeur jusqu'en 1660, elle a été notée de 5e par Flamsteed, de 6e par Piazzi : elle approche en ce moment de la cinquième grandeur.

L'étoile Iota a diminué d'éclat aux XVIe et XVIIee siècles, et est revenue à son éclat primitif. Il en est de même de Xi et Omicron. Les étoiles Psi-1, Psi-2, Psi-3, anciennement de 4e grandeur, sont, la première de 5e, les deux autres de 6e, depuis le XVIe siècle.

L'étoile Omega a augmenté d'une grandeur depuis l'époque de Bayer; elle est actuellement presque égale à Alpha. L'étoile b, anciennement de 4e grandeur, est tombée à la sixième et s'est un peu relevée.

L'étoile 19, notée de 6e grandeur par tous les observateurs du XVIIIe siècle et du suivant, surpasse aujourd'hui les étoiles de la cinquième. Elle offre une nuance rouge bien prononcée, qui plaide en faveur de sa variabilité.

Les variations que nous venons de remarquer dans plusieurs étoiles des Poissons sont lentes, et sans doute irrégulières. Mais nous connaissons déjà dans cette constellation cinq variables régulières, inscrites dans les catalogues sous les lettres R, S, T, U, V ; malheureusement elles ne peuvent être trouvées, identifiées et suivies, qu'à l'aide d'instruments assez puissants et montés équatorialement.

[Les étoiles variables]
M 74 ( = NGC 628) est une (radio) galaxie spirale de type Sc, vue de face et dans laquelle on observe près de 200 nuages d'hydrogène ionisé. Magnitude photographique : 10,50.
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M 74.
Messier  74. (Photo : Nasa / Télescope spatial Hubble).

Cette galaxie s'est signalée par l'explosion d'une supernova de type II, découverte en Australie par un amateur, Robert Evans, en juin 2003, qui utilisait un télescope de 31 cm. La position exacte de l'objet, identifié sous le code SN2003gd, a été aussitôt relevée par le télescope spatial Hubble, ce qui a permis à Stephen Smartt et à son équipe (université de Cambridge en Angleterre, observatoire de Stockholm, et Isaac Newton Group of Telescopes, Espagne) de retrouver le progéniteur de l'explosion sur les enregistrements obtenus en 2001 à Hawaii, à l'aide du Gemini Multi-object spectrograph (GMOS). Après SN1987A, dans le Grand Nuage de Magellan (Dorade),  et SN 1993J, dans M 81 (Grande Ourse), c'était seulement la troisième supernova de ce type dont le progéniteur pouvait ainsi être identifié. Mais alors que les explosions précédentes étaient apparues comme des cas d'espèce (supergéante bleue dans un cas, système binaire dans l'autre), celle-ci a correspondu à ce que prévoit la théorie pour la plupart de tels cataclysmes, à savoir l'explosion d'une supergéante rouge. Il s'agoiissait en l'occurence d'une étoile de masses solaires, avec un diamètre estimé à 500 fois celui du Soleil

Supernova dans M 74.
Localisation de SN2003gd dans un bras de M 74 (en haut). 
Position du progéniteur (à gauche), et de la supernova (à droite).
Composite : Richard Sword, IoA / Gemini Observatory GMOS.

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NGC 676, également de magnitude 10,50 est une galaxie spirale vue par la tranche.
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NGC 676.
NGC 676.  Source : The STScI Digitized Sky Surveycompositage : Imago Mundi, © 2011.

NGC 383 est une spirale de type SA0 située à 240 millions d'années-lumière. Comme radiosource elle est cataloguée 3C 31.

[Les galaxies]

Curiosités
En dehors des objets du ciel profond que l'on vient de mentionner, cette constellation des Poissons ne renferme aucun autre amas, aucune nébuleuse, qui soit accessible aux instruments de moyenne puissance. Toutefois la distribution de ses étoiles met en évidence, à l'intérieur de notre propre galaxie, des systèmes sidéraux formés par des étoiles associées entre elles, quoique réellement très éloignées les unes des autres. En général, les alignements naturels de certaines étoiles entre elles sont difficiles à reconnaître sur les cartes, à cause des lettres, des noms, des tracés qui les surchargent plus ou moins. Mais si l'on supprime toutes les indications utiles pour les recherches et qu'on examine ces alignements sur une carte muette, on ne peut s'empêcher de penser que ces files d'étoiles ne sont pas un simple effet du hasard et que quelque phénomène ancien et d'ampleur a présidé à cette distribution.

On éprouvera la même impression à l'examen d'un petit rectangle pris dans les cartes écliptiques faites par Chacornac à l'Observatoire de Paris (position = 23° 26 mn et 4° 1/2 de déclinaison sud, dans les Poissons également). On voit là une série d'étoiles alignées de telle sorte, et séparées par des vides relatifs si obscurs, que l'on ne peut s'empêcher de penser que ce sont là de véritables systèmes sidéraux, que la plupart des soleils qui dessinent cet immense cirque céleste sont associés par leur origine même dans une commune destinée. 

Le groupe des quatre étoiles 27, 29, 30 et 33, situé au sud de la constellation, était formé anciennement de quatre étoiles de la quatrième grandeur; elles sont bien moins apparentes aujourd'hui. Regardez avec une attention toute spéciale ce losange de quatre étoiles : c'est là, un peu au-dessus de 29, que passe le Soleil le jour de l'équinoxe de printemps (dans l'hémisphere nord), qui sert aux astronomes à définir le point vernal, ou point d'intersection de l'écliptique et de l'équateur céleste. La position de ce point se déplace lentement du fait du phénomène de précession des équinoxes (équivalent au déplacement du pôle céleste tout au long d'un cycle de 25 800 ans).

Menez une ligne de là à Alpha d'Andromède et à l'étoile polaire, c'est l'origine des ascensions droites : les étoiles situées sur ce méridien céleste sont à 0 heure; celles situées 15 degrés plus loin à l'est sont à I heure, les suivantes à II heures, III heures, et ainsi de suite. (C.F.).

La constellation renferme les radiants de plusieurs essaims d'étoiles filantes. Les piscides sont actives du 6 au 10 mai, avec un maximum relativement important (ZHR = 30) vers le 8 mai. Les nu-piscides sont actives du 11 au 14 mai avec un maximum (ZHR = 20) vers le 12 mai. Quant aux piscides d'automne, elles sont actives du 9 septembre au 14 octobre, avec un ZHR compris entre 10 et 20.

Un autre intéressant essaim est celui des andromédides (dont le nom tient à ce que son radiant a été d'abord identifié dans la constellation d'Andromède, mais s'est déplacé depuis), actives 6 novembre au 1er décembre (avec actuellement un maximum les 16 et 17 novembre), restent aujourd'hui assez discrètes (ZHR = 5)  et passent le plus souvent inaperçues. Mais elles ont donné lieu en 1872 à une spectaculaire averse. La raison : cet essaim correspond aux poussières semées le long de son orbite par la comète de Biela, dont le noyau s'était peu de temps auparavant scindé en deux parties. 
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Les andromédides du 27 novembre 1972.

Repérages
Le tableau ci-dessous donne les coordonnées (époque J2000,0) des objets du ciel profond mentionnés dans cette page : [Les systèmes de coordonnées]
Nom Ascension droite Déclinaison
M 74 01h36m35s 15°46'14"
NGC 676 01h48m54s 05°52'47"
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© Serge Jodra, 2004. - Reproduction interdite.