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Les Proboscidiens
Les Proboscidiens (du latin proboscis, trompe) constituent un ordre de la classe des Mammifères. Cet ordre, démembré de celui des Pachydermes de Cuvier, ou de celui des Ongulés des naturalistes ultérieurs, ne comprend aujourd'hui qu'une seule famille , celle des Eléphantidés (Eléphants) dans laquelle on trouve les plus gros de tous les animaux terrestres actuellement vivants : certains Cétacés tels que les Baleines et les Cachalots, qui sont des animaux marins, atteignent seuls des dimensions supérieures. 

Les Elephantidés se divisent en deux genres : Elephas, l'éléphant d'Asie, avec une seule espèce (Elephas maximus) et Loxodonta, l'élephant d'Afrique, avec deux espèces (Loxodonta africana ou éléphant de savane, et Loxodonta cyclotis ou éléphant de forêt). Les Eléphantidés comptaient aussi dans le passé le genre Mammuthus (Mammouths). D'autres familles, toutes fossiles, sont également rangées dans l'ordre des Proboscidiens : citons les  Mammutidés (ou Mastodontes), les Gomphothéridés, les Stegontidés, les Moerithéridés, les Barytheriidés, les Numidothéridés et les Dinothéridés, parmi lesquel on a le fameux genre Dinotherium.
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Eléphantiformes Eléphantidés Archidiskodon A. imperator
A.meridionalis
Paleoloxodon P. antiquus
P. falconeri
P. namadicus
Mammuthus (mammouths) M.  Primigenius
M. trogontherii
Elephas
(éléphants d'Asie)
E. maximus.
Loxodonta
(éléphants d'Afrique)
L. Africana (éléphant des savanes); 
L. Cyclotis (éléphant des forêts).
Mammutidés (Mastodontes) Mastodon M. americanus
M. angustidens
M. arvernensis
M. borsoni
M. longirostris
M. turicensis
Palaeomastodon P.beadnelli 
Stegomastodon S. arizonae
Platybelodon -
Amebelodon -
Cuvieronius -
Gnathabelodon -
Gomphothériidés Gomphotherium  -
Stegontidés Stegodon S. ganesa
S. trigonocephalus
Autres Moerithéridés (Moeritherium), Dinothéridés (Dinotherium), Barytheriidés (Barytherium), Numidotheridés, Hemimastodontidés, Phiomiidés, Palaeomastodontidae.

Les caractères de ce groupe sont bien connus : nez très allongé, en forme de trompe flexible, terminé par un lobe au appendice digitiforme préhensile; cou très court; membres en forme de piliers, sub-plantigrades, à cinq doigts enveloppés d'une semelle épaisse qui ne laisse voir au dehors que Ies sabots très petits, au nombre de cinq en avant, de quatre ou même de trois seulement en arrière. Corps court et massif. La denture  dans les deux genres d'Éléphants actuellement vivants se compose d'une paire d'incisives supérieures à croissance continue développées en forme de défenses, et ordinairement d'une seule paire de molaires dans chaque mâchoire, l'inférieure étant dépourvue de défenses, de sorte qu'il ne paraît y avoir que six dents (deux incisives et quatre molaires). Mais le mode de remplacement de ces dents et l'étude de la dentition des genres fossiles prouve que le système dentaire des Eléphants est plus compliqué qu'il ne le semble au premier abord.


Squelette de Mammouth.

Cuvier donnait pour caractères généraux aux Proboscidiens :

Les proboscidiens ont 5 doigts à tous les pieds, bien complets dans le squelette, mais tellement enroulés dans la peau calleuse qui entoure le pied, qu'ils n'apparaissent au dehors que par les ongles attachés sur le bord de cette espèce de sabot. Les dents canines et les incisives proprement dites leur manquent, mais dans leurs os incisifs sont implantées deux défenses qui sortent de la bouche et prennent souvent un accroissement énorme. La grandeur nécessaire aux alvéoles de ces défenses rend la mâchoire supérieure si haute et raccourcit tellement les os du nez que les narines se trouvent dans le squelette vers le haut de la face; mais elles se prolongent dans l'animai vivant en une trompe cylindrique, composée de plusieurs milliers de petits muscles diversement entrelacés, mobiles en tous sens, douée d'un sentiment exquis et terminée par un appendice en forme de doigt. Cette trompe donne à l'éléphant presque autant d'adresse que la perfection de la main peut en donner au singe. Il s'en sert pour saisir tout ce qu'il veut porter à sa bouche et pour pomper sa boisson qu'il lance ensuite dans son gosier en y recourbant cet admirable organe et y supplée ainsi à un long cou qui n'aurait pu porter cette grosse tête et ses lourdes défenses. Au reste, les parois du crâne contiennent de grands vides qui rendent la tète plus légère; la mâchoire inférieure n'a point d'incisives du tout; les intestins sont très volumineux, l'estomac simple, le caecum énorme; les mamelles au nombre de deux seulement, placées sous la poitrine. (Règne animal, t. I, p. 237. 1829). 
 
Le Dinothérium

Le Dinothérium (ou Dinothère)était un animal gigantesque, dont le classement a été longtemps douteux et difficile à établir. Cuvier d'abord, qui n'avait eu à sa disposition que ses dents molaires et un radius mutilé, l'avait placé dans le genre Tapir sous le nom de Tapir giganteus. Mais plusieurs parties plus importantes découvertes en 1837 dans les sablières de Eppelsheim, duché de Hesse-Darmstadt (une mâchoire inférieure, des mâchoires entières, un crâne tout entier), avaient éclairé les zoologistes, et ils avaient généralement pensé que cet animal était un Pachydernre voisin des Hippopotames, lorsque Larlet découvrit dans le département de la Haute-Vienne une partie du squelette d'un dinothérium; les os longs sont d'une forme semblable à celle des éléphants. 

L'animal devait être d'une taille très élevée; son tibia mesure 0,67 m de long, tandis que celui de l'éléphant est de 0,54 m. La tête n'a pas moins de 1,10 m de l'extrémité de l'os de la trompe jusqu'aux condyles. D'après Gaudry, il devait avoir 4,43 m aux épaules et 4, 96 m au sommet de la tête, dépassant ainsi les plus grands éléphants vivants ou fossiles actuellement connus. La mâchoire inférieure est terminée par deux énormes défenses dirigées en bas. Les dents molaires sont au nombre de 20 : cinq paires à chaque mâchoire, portant chacune une double colline transversale qui rappelle les dents des Lamantins, des Tapirs et même des Kangourous. La mâchoire supérieure était dépourvue de canines et d'incisives, mais l'inférieure portait deux puissantes défenses recourbées vers le bas, de sorte que la denture comprend en tout vingt-deux dents. Ils devaient avoir une trompe assez développée, mais plus courte que celles des Eléphants actuels.
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Un dinothérium.

Le Dinotherium giganteum (Kaup), type du genre, habitait la plus grande partie de l'Europe centrale et méridionale pendant le miocène moyen et supérieur : on trouve ses débris en France, en Allemagne, en Suisse, en Grèce (à Pikermi), en Russie, et l'espèce asiatique (D. indicum) qui a vécu jusqu'au pliocène des monts Siwaliks, au Nord de l'Inde, diffère très peu de l'espèce européenne. Outre le D. giganteum, Kaup en a établi plusieurs autres espèces : le D. Cuvierii, d'un tiers plus petit: le D. medium. etc.

Les Dinotheriums ont dû vivre dans les lacs et les grands fleuves, se nourrissant de racines et de plantes aquatiques qu'ils arrachaient à l'aide de leurs défenses, dont ils se servaient aussi probablement pour s'ancrer sur le rivage. 

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