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On
appelle pléonasme, soit une surabondance de termes qui donne
à l'expression plus de force on plus de clarté, soit une
redondance, et l'emploi de mots inutiles pour l'expression de la pensée;
on appelle quelquefois cette seconde sorte de pléonasme périssologie.
Voici des exemples
du premier cas dans lesquels on emploie des mots inutiles pour le sens,
mais qui ajoutent à la phrase de la force ou de la grâce :
Je
l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu,
Ce
qu'on appelle vu.... Molière (Tartuffe ,
V, 3).
Eh!
que m'a fait, à moi, cette Troie où je cours? (Racine).
La périssologie
est un défaut que l'on a reproché souvent à Massilon;
son Petit Carême offre souvent dans la même page une
seule idée, variée par toutes les richesses de l'expression,
mais qui ne masque pas assez le vide de la pensée et la monotonie
de la répétition. Voici un exemple du second cas de pléonasme
:
En
vain la plus triste vieillesse m'accable de son poids pesant (Alexandre
Duval, Joseph).
L'usage a admis un grand
nombre de pléonasmes d'expression comme monter en haut, ou
de pléonasmes de mots comme aujourd'hui (hui avait
primitivement le même sens); l'article
s'est aussi confondu parfois avec le mot comme pour lierre (au Moyen
âge ,
on disait l'ierre et maintenant le lierre).
(Ph. B.). |
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