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Symphonie
(du grec sun, avec, et phônè, son), mot qui
signifie proprement réunion de sons, et par lequel on a entendu
tantôt un assemblage de voix ou d'instruments
de différentes natures, tantôt la production simultanée
de plusieurs sons. En ce dernier sens, il a été synonyme
d'harmonie, qui est aujourd'hui d'un usage
général. On l'a encore employé pour désigner
une ouverture d'opéra, par exemple
dans les oeuvres de Caldara. Les Modernes entendent par symphonie un grand
morceau de musique d'orchestre,
qu'on divise d'ordinaire en quatre parties :
1° un Allegro, d'un mouvement
plus ou moins rapide, et divisé en deux sections dont la première
se reprend ; le compositeur y développe toute sa science, au moyen
de modulations, d'imitations, de canons et
de fugues;
2° un Andante ou un Adagio, où
la mélodie doit jouer le premier rôle, et qui s'écrit,
soit dans le mode relatif du morceau précédent, soit dans
le ton de la dominante ou de la sous-dominante de ce morceau; il est divisé
quelquefois en deux, plus souvent en quatre, cinq et même six reprises,
dans lesquelles on développe et varie le motif;
3° un Menuet, c.-à-d. un morceau
écrit dans le style de l'air de danse qui porte ce nom, et composé
de deux reprises d'un mouvement analogue, entre lesquelles se place un
plus petit morceau de même caractère et aussi de deux reprises;
le compositeur traite ici son motif d'une manière un peu scolastique,
et il termine par un épisode appelé trio, sans doute parce
qu'il ne s'écrivit d'abord qu'à trois parties, mais qui ensuite
en a compté quatre, cinq et même six;
4° un Rondeau ou Finale, écrit
d'un mouvement vif, dans le ton de la première partie, et où
le motif reparaît sous toutes sortes de formes.
Une symphonie est dite caractéristique,
quand elle se propose pour but de peindre un caractère moral, comme
le Distratto de Haydn, ou un phénomène physique, comme
une tempête.
La symphonie était en germe dans
les concerti grossi de Corelli, de Gemininiani, de Vivaldi;
on fait figurer, parmi ceux qui la cultivèrent, Jean Agrell, Vanhall,
Toelsky, Van Malder et Stamitz en Allemagne, Palludini et Sammartini en
Italie; mais ses formes régulières ne se sont établies
qu'au XVIIIe siècle. Gossec, l'un des premiers, se distingua dans
ce genre de composition, qui devait être bientôt porté
à sa perfection par Haydn et Mozart; Méhul
et Pleyel y obtinrent aussi des succès, même après
ces deux grands génies. De nouveaux effets ont été
ensuite introduits dans la symphonie par Beethoven,
depuis Beethoven, par Schneitzhoeffer, et à la fin du XIXe
siècle, par Onslow, Mendelssohn, Reber, Berlioz
et Félicien David, qui s'y sont
encore acquis une réputation méritée.
(B.). |
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