 |
Follia,
n. f. - Ancienne danse à laquelle on
assigne une origine portugaise et dont le nom, dans cette langue et en
espagnol, désigne encore une « danse fort gaie ». Don
Pedro ler qui régna sur le Portugal
de 1357 à 1367, passe pour l'avoir aimée « avec passion
». On la dansait à deux personnages ou en solo. C'est de cette
façon qu'elle est encore mentionnée, en 1689, par Mme
de Sévigné.
Un ancien air de Follia se trouve dans
un manuscrit italien de 1613 et a été publié par L.
Torchi. Son rythme
ternaire avec note tenue remplissant les mesures paires est reconnaissable
dans une Partita sopra follia de Frescobaldi
(1614) et dans des pièces de Colonna (1627) et de Schmelzer (1667).
Mais sa célébrité est due aux variations
composées par Michel Farinel et par Corelli. Les premières,
connues sous le nom de Farinel's Ground, furent insérées
dans The Division Violin, de Playford (1685). Celles de Corelli
terminent son cinquième oeuvre de Sonates.
Le titre de Folies d'Espagne
reste attaché au thème traité par ces deux violonistes
et conservé longtemps comme timbre de cantique populaire qu'ont
employé accessoirement d'Anglebert et J.-S. Bach;
Cherubini
l'a rappelé dans l'ouverture de
son opéra-comique Hôtellerie portugaise (1798), et
Liszt,
dans sa Rhapsodie espagnole, pour
piano
(op. 48). Mais ce titre ne préjuge pas une provenance espagnole,
et il est bon de remarquer que Farinel avait également composé
ou varié un air Folie d'Angleterre, qui n'a pas été
conservé. |
|