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Fanfare

Fanfare, n. f. - Air de musique de chasse, sonné par une ou plusieurs trompes. Le répertoire cynégétique traditionnel contient une fanfare spéciale pour chaque genre de chasse ou chaque solennité spéciale. La fanfare royale, sonnée pour un cerf dix cors, date du règne de Louis XV; la Petite royale sert  pour les sangliers. On sonne la Saint-Hubert le jour patronymique  de ce saint (4 novembre). Le Recueil de Fanfares pour la chasse, à 1 et à 2 trompes, du marquis de Dampierre (XVIIIe s.), forme le fonds du répertoire des sonneurs de trompe, en France; il a été plusieurs fois réimprimé ou refondu dans des recueils plus récents. 
Une fanfare est aussi un air guerrier, sonné en signe de réjouissance par un ou plusieurs instruments militaires, comme sont les marches à 2, 3 ou 4 trompettes, jouées pendant les revues et défilés des troupes de cavalerie. 
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Flourish

En Angleterre, les fanfares sont appelées flourishes l'une d'elles, qui date du règne de Charles II, retentit à l'ouverture de chaque session du Parlement; son début a inspiré le thème du finale dans le Septuor pour trompette et instruments à cordes, de Saint-Saëns
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(Saint-Saëns, finale du Septuor).
Une fanfare est encore un morceau de musique symphonique ou dramatique, ou un passage d'un morceau ou d'une scène d'opéra, qui est joué par les instruments de cuivre et rappelle les formules des airs de chasse ou des sonneries militaires. Les compositeurs ont souvent tiré de ces formules d'heureux effets descriptifs ou propres à rehausser l'éclat de leur instrumentation, comme ont fait, entre autres, Lulli, dans son Te Deum (1677), Rameau, dans Hippolyte et Aricie (1733) et Castor et Pollux (1737), Berlioz, dans Les Troyens (1867), Wagner, dans Tannhäuser (1845) et Tristan et Isolde (1865), Verdi, dans Aïda (1876), etc. 
On nomme aussi fanfare un orchestre d'instruments de cuivre, qui diffère des corps complets de musique militaire et des orchestres civils appelés harmonies, en ce qu'il ne comprend, que des instruments métalliques, à embouchure, et des. instruments de percussion. Dans l'armée française, les régiments d'infanterie sont pourvus d'orchestres complets, bois et cuivres; les bataillons de chasseurs à pied de fanfares.

Pour remédier aux fluctuations qui règnent dans l'organisation des fanfares civiles et qui entravent les échanges de personnel, d'instruments et de répertoire, le Congrès de musique tenu à Paris en 1900 a proposé un tableau de composition et de répartition uniforme, comprenant  soit 49, soit 41 exécutants, au maximum, divisés en 4 groupes :

I, 8 saxophones, formant une famille complète (ce groupe est supprimé dans les fanfares du second type);

II, 2 trompettes, 2 cornets, 2 cors, 4 trombones;

III, 28 bugles, ou saxhorns;

IV, percussion, 3 exécutants.

La présence des saxophones, qui sont des instruments à anche, dans un orchestre de fanfares, ne le transforme pas en orchestre d'harmonie; leur utilité y est, d'ailleurs, contestée. On pose en principe que le nombre des bugles et saxhorns doit comprendre la moitié au moins du total des exécutants. Selon leur importance numérique, les fanfares civiles sont qualifiées grandes, moyennes et petites; ces trois classes correspondent respectivement à un personnel de 60 à 100, de 30 à 45, et de 15 à 25 exécutants. Il y avait en France, en 1912, environ 5 000 fanfares civiles.

Le nom de ces orchestres est tiré du genre de musique qu'ils exécutent, et celui-ci a pour étymologie les onomatopées par lesquelles on imitait autrefois les sonneries de trompettes. Dans les chansons imitatives de Janequin sur la bataille de Marignan (1515) et de Mattheus Le Maistre sur la bataille de Pavie (1525) on trouve de longs passages chantés sur les syllabes « fan, fan, fan, feyne» ou « fa, ri, ra, ri, ra ».  (Michel Brenet).

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Dictionnaire Musiques et danses
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