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Branle

Branle, ancienne danse en vogue aux XVIe et XVIIe siècle. C'était une sorte de farandole fort vive et animée qui se dansait en rond en chantant. Le nombre des danseurs n'y était pas limité. Quiconque voulait y prendre part s'avançait tenant sa dame de la main droite et se plaçait à la suite des couples déjà formés. Celui qui conduisait gardait ce rang jusqu'au bout. On jouait des airs différents, d'une allure plus ou moins vive. Les musiciens commençaient d'ordinaire par le branle double et le branle simple pour les gens âgés; ensuite ils jouaient le branle gai pour les jeunes mariés et gens d'une trentaine d'années ; enfin le branle bourguignon. pour les tout jeunes danseurs, les plus souples et les plus agiles. On terminait le branle par une ronde générale. 

Dans le branle du Haut-Barrois on mouvait non seulement les pieds mais les bras et les épaules marquant la mesure par de petits sauts; réservé communément aux domestiques, ce branle était dansé encore par les cavaliers et les dames dans les bergeries lorsqu'ils étaient déguisés en paysans ou en bergers. 

Chaque province avait son branle particulier. Les Bretons appelaient le leur passepied. De plus, pour les ballets et les mascarades, on en inventait sans cesse de nouveaux, et ces branles mimés étaient introduits dans les salons et dansés concurremment avec les autres, avec les gestes et toute la musique qui constituait leur originalité : tels furent le branle maltais, le branle des blanchisseuses où l'on frappait dans ses mains imitant le bruit des battoirs; le branle des ermites où l'on se déguisait en moines; le branle des torches ou des flambeaux sur le pas de l'allemande, etc. 

Tabourot, dans son Orchésographie publiée en 1588, imprime de grands détails sur tous ces branles et donne leur musique. Ils ont un réel intérêt au point de vue de l'histoire de la chanson populaire ; beaucoup de chansons ont été à l'origine des accompagnements de ces danses dont elles ont conservé l'air, composé en dehors des règles de l'ancienne liturgie; ainsi Marlborough s'en va-t'en guerre où la mesure trois-quatre s'est, il est vrai, changée en six-huit. Une danse enfantine reproduit encore le branle des ermites, celle où les enfants dansent rangés sur deux lignes, se faisant vis-à-vis, croisant les mains sur la poitrine et s'inclinant en avant. 

Plusieurs de ces chansons, de ces airs et de ces danses sont restés populaires, non seulement en France, mais dans la région rhénane. Par contre, le branle des flambeaux empruntait son pas à l'allemande, ainsi que nous venons de le dire. Un cavalier s'avançait un flambeau ou une torche à la main, faisait un ou deux tours dans la salle, choisissait une dame, dansait avec elle un moment, puis lui remettait le flambeau et regagnait sa place en dansant. La dame cherchait à son tour un cavalier, lui passait le flambeau et ainsi de suite. (GE).

(Autrefois, à Marseille, on nommait branle de Saint-Elme une fête célébrée la veille de la Saint-Lazare, et durant laquelle des jeunes garçons et des jeunes filles, avec des costumes mythologiques ou empruntés aux autres nations, se promenaient par la ville au son des instruments.)

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Dictionnaire Musiques et danses
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