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Sicyone

Sicyone est une importante cité de la Grèce antique, au Nord du Péloponnèse, à 4 kilomètres du golfe de Corinthe, sur une colline, entre l'Asopos et l'Helisson. Au pied de cette colline, occupée par l'Acropole (village moderne de Vasilika), était la ville basse, au Nord la ville maritime, également fortifiée. L'ensemble renferma 50.000 habitants.

Sicyone fut d'abord appelée Mécorie, Aegialée, Telchinia. Si l'on en croit les légendes, aux origines de l'époque historique, elle était peuplée d'Ioniens, passa sous la domination d'Adraste venu d'Argos, puis d'Agamemnon. Lors de l'invasion dorienne, les Ioniens ou Aegialéens formèrent, à côté des trois tribus doriennes, une quatrième tribu avec droits politiques égaux. Sicyone continua d'être vassale d'Argos jusqu'au VIIe siècle. Elle fut ensuite régie par les tyrans de la dynastie des Orthagorides, appuyés sur la population ionienne : Orthagoras, son fils Myron, vainqueur à Olympie en 648 av. J.-C. Aristonyme, Clisthène. Ce dernier, célèbre pour sa richesse et sa magnificence, fut l'ennemi acharné d'Argos et des Doriens. II mourut sans laisser d'enfants (560), et une réaction dorienne et oligarchique se produisit, appuyée par les Spartiates, dont les Sicyoniens furent les fidèles alliés contre Athènes, contre Corinthe, contre Thèbes; en 417, les Spartiates restaurent l'oligarchie.

En 368, Epaminondas tint garnison dans la ville à laquelle Enphron, aidé par les Argiens et les Arcadiens, donna une constitution démocratique. Elle dégénéra bientôt en tyrannie, et les tyrans de Sicyone s'allièrent à Philippe de Macédoine. En 303, Démétrius Poliorcète l'ayant enlevée à Ptolémée, qui l'occupait depuis cinq ans, obligea les habitants à se concentrer dans l'acropole, plus facile à défendre. Puis reparurent des tyrans, Cléon, Euthydème, Timoclide; le démocrate Clinias les évinça, mais fut assassiné par Abantidas (264), lequel eut le même sort et fut remplacé par son frère Paseas; il fut égorgé à son tour par Nicoclès, qui ne garda la tyrannie que quatre mois. Aratus, fils de Clinias, délivra sa Cité (251), l'agrégea à la ligue achéenne. Après le sac de Corinthe (146), Sicyone la remplaça momentanément dans la direction des jeux Isthmiques et l'administration des pays voisins. Mais elle participa à la décadence de la Grèce et fut ruinée et dépeuplée par un tremblement de terre. Elle existait encore à l'époque byzantine et prit le nom d'Hellas.

Sicyone dut à l'excellence de son argile plastique, aux mines de cuivre de l'Asopos, à l'industrie de ses habitants, notamment dans la cordonnerie et la métallurgie, d'être une des plus opulentes cités grecques au VIe siècle av. J.-C. C'est l'époque des tyrans orthagorides qui fut celle de sa splendeur glorieuse. Sicyone fut alors le centre d'une école de sculpteurs et de fondeurs en bronze, ville d'origine de Canachos et de Lysippe; elle eut aussi son école de peinture, illustrée par Eupompe, Pamphile et Apelle. Ses tableaux lui furent enlevés par M. Scaurus qui en orna son théâtre à Rome.

On voit à Vasilika les ruines de Sicyone : théâtre, stade, aqueduc, enceinte romaine, etc. (A.-M. B.).

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Dictionnaire Villes et monuments
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