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![]() | L'église métropolitaine de Rouen, une des plus importantes de la France![]() ![]() ![]() - ![]() La cathédrale Notre-Dame, à Rouen. L'oeil ne peut embrasser aisément l'extérieur de la cathédrale de Rouen, dont les flancs sont bordés de rues étroites, et à laquelle s'adossent des maisons particulières; l'abside est enclavée dans les bâtiments de l'archevêché, et les abords de l'édifice ne sont dégagés quelque peu qu'en avant du portail occidental. Ce portail, dont les travaux durèrent de 1509 à 1530, serait un modèle du style ogival de la dernière époque dans toute la richesse de son ornementation, si le temps et les hommes n'y avaient exercé d'effroyables ravages : c'est un assemblage étonnant de galeries à jour, de statues, de bas-reliefs, de feuillages découpés, de colonnettes, de dais, de pinacles, d'aiguilles, de fleurons, sculptés avec une grande finesse, mais mutilés par les calvinistes en 1562, ou rongés par l'humidité du climat. Trois portes, qui correspondent aux nefs intérieures, sont percées à la base de cette façade : la porte centrale, qui est la plus grande et la plus riche, offre un tympan où l'on a sculpté l'arbre de Jessé La tour qui termine la façade au Nord porte le nom de Tour Saint Romain : elle est surmontée d'une pyramide de charpente, recouverte d'ardoise, qui fut placée en 1477; les cloches et le mécanisme de l'horloge y sont placés. La tour méridionale, comptée parmi les plus belles et les plus grandes constructions de ce genre, fut élevée de 1485 à 1507; elle a 77 m de hauteur : on la nomme Tour de beurre, parce qu'elle fut bâtie avec le produit des aumônes faites par les fidèles, auxquels avait été accordée la permission de faire usage de beurre pendant le Carême
Le Portail des Libraires, à l'extrémité du croisillon septentrional, emprunte son nom à des libraires dont les boutiques en occupaient jadis les abords : commencé en 1280, il ne fut achevé qu'en 1478, et Desmarest et Barthélemy l'ont habilement réparé au milieu du XIXe siècle. Il est décoré d'un nombre très grand de bas-reliefs, qui représentent, les uns des traits de l'histoire sainte, les autres des sujets bizarres et même grotesques. Le bas-relief du tympan de la porte n'a jamais été complété; on n'a exécuté que les deux compartiments inférieurs, qui ont pour sujet la Résurrection des morts. Cette entrée, accompagnée de deux tours carrées, ajourées de grandes fenêtres ogivales, est précédée d'un avant-portail, construit en 1481, et que couronne une claire-voie fort curieuse. Du côté droit se trouve un cloître du XIIIe siècle, le plus beau qui nous soit conservé possédant un premier étage. Les travées inférieures sont larges, percées à la base par 4 arcades libres qui portent des colonnettes monolithes et au-dessus desquelles la claire-voie est vitrée. Une épaisse archivolte soutient un grand talus sur lequel pénètrent les piles et trumeaux des fenêtres jumelles du 1er étage, et celui-ci est couronné par une corniche et une balustrade. Le cloître forme, avec les bâtiments de la maîtrise, la Cour de l'Albane, ainsi appelée de l'archevêque Pierre de Colmieu, cardinal d'Albe. Le portail méridional, dit de la Calende, fut bâti vers la même époque que celui des Libraires, et présente à peu près la même disposition. Des deux côtés de la porte sont de grandes statues plus ou moins mutilées, et de petits bas-reliefs à profusion. Le bas-relief du tympan, divisé en trois compartiments, représente Joseph La cathédrale de Rouen est un des monuments gothiques dont la vue intérieure cause le plus d'impression , bien qu'elle ait été reblanchie en 1778. Le plan est en forme de croix latine, avec deux collatéraux jusqu'au transept, et quatre jusqu'aux chapelles absidales. Les bas côtés se prolongent dans les croisillons du transept. L'axe de l'édifice présente, au chevet, une inclinaison très sensible. Les dimensions générales sont : longueur, 136 m; largeur, 32,30 m; longueur de la croisée, 54,60 m; hauteur de la grande nef sous voûte, 28 m; hauteur des collatéraux, 14 m; hauteur de la lanterne au centre de la croisée, 53,30 m. Des chapelles, au nombre de 25, règnent dans toute la longueur de l'église; celle de Saint Étienne, au pied de la tour méridionale, a des proportions exceptionnelles; elle servait à une paroisse de même nom, supprimée en 1791. Les fenêtres, dont on ne compte pas moins de 130, offrent des formes et des compartiments variés, suivant l'époque où elles furent construites; celles à lancette, la plupart géminées, se remarquent particulièrement au pourtour de l'abside, et sont garnies d'éblouissants vitraux du XIIIe siècle; les fenêtres rayonnantes et flamboyantes ne sont pas toutes pourvues de verrières, mais on distingue celles de la chapelle Saint-Romain, peintes au temps de la Renaissance Le choeur, long de 36 m, a des stalles sculptées en 1467, et dont les consoles sont décorées de sujets très curieux, pleins de naïveté et de verve. Il contenait aussi jadis les tombeaux de Richard Coeur de Lion, de son frère Henri, de leur oncle Guillaume, et du fameux duc de Bedford; mutilés par les calvinistes en 1562, ils disparurent quand on exhaussa le choeur en 1736. Des fouilles ont amené, en 1838, la découverte du coeur et d'une statue de Richard, et, en 1862, celle du coeur du roi Charles V. A la droite du choeur, dans le collatéral, on remarque la clôture en maçonnerie et la porte en fer de la sacristie, ouvrages estimés, de la fin du XVe siècle. ![]() Le Portail des libraires (portail septentrional de la cathédrale de Rouen). Les monuments funéraires sont encore nombreux dans la cathédrale de Rouen, et plusieurs méritent de figurer parmi les chefs-d'oeuvre de l'art. Dans la chapelle dite du Petit Saint Romain, la première du collatéral droit, près du transept, on voit sous un enfoncement cintré le tombeau de Rollon, premier duc de Normandie La chapelle de la Vierge, où l'architecture gothique a étalé toutes ses richesses, est une des plus belles qui existent à l'abside des grandes cathédrales; elle n'a pas moins de 29 m de longueur. Au fond, un retable tout doré encadre une Adoration des bergers, par Philippe de Champaigne. Sur le côté gauche de la chapelle on remarque trois tombeaux. Le premier, en pierre, sans inscription, sans statue, et néanmoins remarquable par ses gracieuses proportions, par l'élégance et la délicatesse de son architecture, est celui de Pierre de Brézé, comte de Maulevrier, grand sénéchal de Normandie La corniche se termine par deux chèvres portant les armoiries du sénéchal. Toutes les frises sont en albâtre, les architraves et les corniches en marbre noir. Ce beau mausolée est attribué à Jean Cousin ou à Jean Goujon. Le troisième tombeau, ouvrage de Barthélemy, a été érigé en 1857 au cardinal prince de Croy, mort en 1844. Sur le côté droit de la chapelle de la Vierge s'élève le magnifique monument funéraire élevé de 1518 à 1525 aux deux cardinaux d'Amboise. La Renaissance |
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