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Rue des Tournelles, à Paris. - Cette rue du IIIe et du IVe arrondissement, près de la place des Vosges, relie  la rue Saint-Antoine et le Boulevard Beaumarchais. On peut la diviser en deux parties :

La première partie est comprise entre les rues Saint-Antoine et Saint-Gilles (anc. rue Neuve-Saint-Gilles). - Cette voie publique portait en 1546 le nom de Jean Beausire; quelques années après elle changea cette dénomination pour prendre celle des Tournelles, parce qu'elle longeait le palais des Tournelles. Une décision ministérielle du 3 thermidor an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 8 juin 1834, ont fixé la moindre largeur de cette partie de rue à 10 m.

La deuxième partie est comprise entre la rue Saint-Gilles et le boulevard. - Ouverte en 1637, on la nomma petite rue Neuve-Saint-Gilles, elle dut cette dénomination à la rue Neuve-Saint-Gilles. Une décision ministérielle du 3 thermidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette rue à 9 m. Cette largeur a été portée à 10 m, en vertu d'une ordonnance royale du 8 juin 1834. Conformément à un arrêté préfectoral du 15 juillet 1839, cette voie publique reçut le nom de rue des Tournelles. Ce même arrêté a prescrivait la régularisation du numérotage de cette partie de rue.
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La rue des Tournelles, à Paris (3e et 4e arrondissements).La La rue des Tournelles, à Paris.

Aujourd'hui si obscure et si bourgeoise, cette rue était au XVIIe siècle la plus illustre, la plus fréquentée de Paris, à cause des personnages célèbres qui l'habitaient. On y trouvait en effet, au nº 32  (ou 28?), l'hôtel de Ninon de Lenclos, mélange d'esprit, de raison, de décence, de caprice, de dérèglement, personnage étrange qui fut recherché, dans sa vieillesse comme dans l'éclat de sa beauté, par tous les gens d'esprit, de goût et de naissance; c'est là qu'elle recevait madame de Sévigné et madame de Maintenon, Condé et Molière; c'est là qu'elle devina Voltaire et qu'elle mourut en 1706. Son salon, où Molière lut le Tartufe en présence de Racine, de La Fontaine, de Chapelle, existe encore.
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La façade de la Synagogue des Tournelles. (© Photos : S. Jodra, 2009).

On y trouvait de plus l'hôtel de Jules Hardouin Mansart, où ce grand architecte mourut; la maison de Mignard; celle de madame de Coulanges, cette amie si vive, si spirituelle de madame de Sévigné; celle de madame de la Fayette, où mourut mademoiselle Choin en 1741. Enfin, on y trouvait une maison où, en 1666, la veuve de Scarron se retira dans un petit appartement, où elle vécut solitaire, occupée de bonnes oeuvres et de dévotion, 

« ayant disait-elle, pour principales lectures le livre de Job et celui des Maximes. » 
C'est là qu'on vint la chercher, en 1669, pour élever les enfants du roi et de madame de Montespan

On peut également voir dans la rue des Tournelles une belle synagogue achevée en 1875. (L. / Th. Lavallée).

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Dictionnaire Villes et monuments
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© Serge Jodra, 2008. - Reproduction interdite.