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Rue Michel-le-Comte, à Paris. - Cette rue du IIIe'arrondissement relie la rue du Temple à la rue Beaubourg. Des actes de 1250 indiquent que cette rue était bordée de constructions à cette époque, et qu'on l'appelait vicus Micaëlis comitis. Elle avait été alignée près des fossés de l'enceinte de Philippe-Auguste.

De 1793 à 1808, cette rue était nommée Michel-Lepelletier en l'honneur de Michel Lepelletier de Saint-Fargeau, assassiné, au commencement de la Révolution, par un garde-du-corps appelé Pâris. D'Alembert passa une partie de son enfance dans cette rue, chez un vitrier.
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Rue Michel-le-Comte, à Paris (3e arrondissement).
La Rue Michel-le-Comte, à Paris.

Dans la rue Michel le Comte, était, disent les frères Lazare, le Jeu de paume de la fontaine « dans lequel Jacques Avenet avait établi en 1632 un théâtre de comédies, mais sur les plaintes des habitants de cette rue qui se plaignaient du grand nombre (le carrosses qui obstruaient la rue, de l'insolence des laquais et des pages, cette salle fut fermée en 1633. » 

En 1660, les comédiens de l'hôtel de Bourgogne s'étant séparés, une partie conserva le premier théâtre, l'autre troupe, après avoir été rue de la Poterie à l'Hôtel d'Argent, puis rue Vieille du Temple, et ensuite rue Michel le Comte s'y installa sous le nom de théâtre du Marais, mais pour empêcher le renouvellement des discordes de 1632, il fut enjoint aux acteurs de ne jouer que pendant la journée : le théâtre ouvrait à 2 heures et fermait pour le dîner qui avait lien a 4 heures. - En 1673, le théâtre fut démoli et la troupe du Marais alla occuper la salle de la rue Mazarine en face de la rue Guénégaud.

Au n°36 se trouvait un cabaret fameux au XVIIe siècle, qui, dit-on, était fréquenté par Mezeray. Ce cabaret a disparu en 1906 et la curieuse enseigne : "Au bon puits" en a été transportée au musée Carnavalet. Au 21 était la maison de l'architecte Verniquet (1774), auteur d'un grand plan de Paris qui demanda 28 années de travail et fut terminé en 1796, à l'hôtel d'Angivillers, près de l'Oratoire, où Verniquer avait transporté le bureau du Plan. Au n°22, était la maison de Dubois-Crancé, qui vota la mort de Louis XVI et fut ministre de la guerre sous le Directoire.

Une décision ministérielle du 23 Frimaire an VIII, signée Laplace, avait fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Elle a été portée à 12 m par une ordonnance du 16 mai 1833. 

C'est par allusion à cette rue qu'on entend parfois dire : "ça fait la rue Michel"; ce qui signifie : "ça fait le compte"  (Michel-le Comte).

Plusieurs hôtels particuliers y subsistent : l'hôtel Verniquet, l'hôtel Beaubrun (n°° 17-19), l'hôtel de Mézières et  l'hôtel d'Hallwyl (n° 28), de la fin du XVIIIe siècle et qui fut la maison natale de Mme de Staël. Ce dernier hôtel s'est d'abord appelé hôtel Bouligneux, puis hôtel du prince Estherhazy (ambassadeur de Hongrie). Colonnes Fronstispice et sculptures intéressantes. Bas-reliefs sous la voûte d'entrée.
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Hôtel d'Hallwyl, à Paris (3e arrondissement).
L'hôtel d'Hallwyl, rue Michel-le-Comte. Ci-dessous, la cour de l'Hôtel de Mézières.
 (© Photos : Serge Jodra, 2009 - 2010).
Hôtel de Mézières, à Paris (3e arrondissement).

On peut encore noter, au n°13, une boutique assez caractéristique de l'époque Restauration; on pense qu'il s'agissait alors d'un débit de boisson. La devanture présente un coffrage de bois simple composé de panneaux rectangulaires et d'un jeu d'arcature. L'entrée se compose d'une large baie encadrée par deux pilastres de bois ornés de chapiteaux en fonte de fer représentant des feuilles d'acanthes, des raisins et des têtes de Bacchus. Le n° 7 a été la propriété d'Antoine-Louis Lefebvre de Caumartin, qui fut prévôt des marchands entre 1778 et 1784.

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Dictionnaire Villes et monuments
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