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Rue des Innocents, à Paris (Ier' arrondissement). - La rue, qui relie la rue de la Lingerie à la rue Saint-Denis,  a été ouverte en 1786 sur l'emplacement de l'église et du cimetière des Innocents. L'église paroissiale des Saints-Innocents avait été fondée en 1150 et était devenue paroisse en 1223. Elle s'étendait sur le territoire des Champeaux, entre la fontaine et la rue Saint-Denis, sous le vocable primitif de Saint-Richard, innocent martyr. Elle subsista jusqu'en 1700. Depuis, son territoire, formé de trois rues, fut enclavé dans la paroisse Saint-Eustache. 

Le cimetière, qui datait de Philippe-Auguste, a dévoré en sept siècles 1 200 000 cadavres. Eudes de Mézerai y fut inhumé. Le cimetière fut enclos sous Philippe-Auguste, d'un mur sur lequel fut construit dans la suite le célèbre charnier qui ne fut détruit qu'en 1785. Il fut remplacé, en 1780, par le marché des Innocents qui, supprimé en 1855, subsista jusqu'en 1865. Par exception, on y enterra un grand nombre de citoyens tués pendant la Révolution de 1830 : les ossements furent transportés plus tard sous la Colonne de Juillet. 

Le marché des Innocents a été remplacé par le square des Innocents. La très belle fontaine qui s'y trouve fut construite en 1550 par Pierre Lescot et Jean Goujon à l'angle de la rue Saint-Denis et de l'ancienne rue aux Fers. Elle a été transportée en 1830 sur son emplacement actuel. On a reconstruit dans le square, en 1902, le joli portail de l'ancien bureau des Marchandes lingères qui se trouvait 6, rue Courtalon.

Maison à 52 fenêtres de façade construire par le Chapitre de Saint Germain l'Auxerrois en 1669. Le rez-de-chaussée, comme tous ceux de la rue des Innocents, se compose d'une série de cryptes voûtées, nommées charniers, où on déposait les ossements du cimetière. Jadis tout le cimetière était entouré de charniers qui avaient été construits en partie par Nicolas Flamel. On y voyait, peinte sur les murs, la danse macabre (XVe siècle). Cette fameuse danse macabre était peinte sur la face intérieure du côté des charniers, qui longeait à droite la rue de la Ferronnerie. (F. de Rochegude).

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Dictionnaire Villes et monuments
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