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Hôtel Saint-Paul, à Paris (IVe'arrondissement). - Cet ancien hôtel, qui occupait l'espace compris entre les rues Saint-Antoine, Saint-Paul, le quai des Célestins et le fossé de la Bastille, c'est-à-dire plus de trente arpents, se composait d'hôtels divers achetés ou construits par Charles V et réunis entre eux sans ordre et sans plan par douze galeries, huit jardins, six préaux et un grand nombre de cours. Ces hôtels étaient : l'hôtel du Petit-Musc (au coin de la rue du Petit-Musc), l'hôtel du Pont-Perrin (à l'autre coin de la même rue), l'hôtel Beautreillis (rue Beautreillis), les hôtels de la Reine, d'Étampes et Saint-Maur (rue Saint-Paul), les hôtels de Sens, du Roi et des Lions, près de la Seine. On y trouvait de plus l'hôtel neuf d'Orléans, près de l'Arsenal, le couvent des Célestins, etc.

Enfin, outre les hôtels, il y avait des bâtiments pour la conciergerie, la lingerie, la pelleterie, la bouteillerie, la fruiterie, la fauconnerie, la ménagerie, des forges pour l'artillerie, des écuries, celliers, colombiers, chantiers, etc. Ce n'était pas un palais, mais un manoir semblable à ceux qu'avaient les rois francs, une sorte de grande ferme romaine, comme le témoignent les noms des rues ouvertes sur son emplacement (la Cerisaie, le Beautreillis, les Lions, etc.), comme le témoigne le treillage dont étaient garnies les fenêtres

« pour empescher les pigeons de faire leurs ordures dans les chambres. » 
L'hôtel Saint-Paul fut habité par Charles V et ses successeurs jusqu'à Louis XII. Il fut détruit et vendu sous François Ier, et l'on bâtit tout un quartier sur son emplacement. De toutes les maisons qui succédèrent à l'hôtel Saint-Paul, nous ne remarquerons que celle qui fut élevée à la place de l'hôtel du Petit-Musc : elle devint l'hôtel du Petit-Bourbon, qui fut habité successivement par Anne de Bretagne, la duchesse d'Étampes et Diane de Poitiers. Le duc de Mayenne, chef de la Ligue, l'acheta et le fit reconstruire par Ducerceau; après lui, il devint la demeure du comte d'Harcourt, puis
« il fut vendu, dit Sauval, à Montauron (celui-là à qui Corneille a dédié Cinna), partisan si renommé, que la fortune éleva si haut que, se trouvant trop à l'étroit dans la maison d'un prince, il acheta quelques maisons pour être logé plus commodément. » 
A la fin du XVIIIe siècle, cet hôtel appartenait au chancelier d'Ormesson. Aujourd'hui, c'est une maison particulière. (Th. Lavallée).
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Dictionnaire Villes et monuments
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