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Nuraghi
ou Nuraghes (Grec Tholoï, italien Noraga, Nuracu,
Nurhag). - Monuments d'architecture militaire, véritables tours
fortifiées aujourd'hui ruinées, mais dont environ trois mille
ont été reconnues avoir été élevées
en Sardaigne
avant l'époque de la conquête romaine
(259 à 176 avant notre ère). Ces monuments, d'abord décrits
par Della Marmora (Voyage en Sardaigne, Turin, 1839-60, t. II, in-8),
occupent généralement les sommets de montagnes naturelles
ou de collines artificielles créées en vue de la protection
des plaines environnantes; ils affectent la forme de tronc de cône
et, à l'origine, ils devaient être entourés de murs
de circonvallation formant une enceinte à leur pied, de même
qu'ils étaient surmontés de tourelles de guet. En outre,
lorsque, ce qui était assez fréquent, deux de ces ouvrages
étaient rapprochés, ils étaient reliés par
une muraille.
Leur maçonnerie se compose d'assises
de pierres non taillées, assemblées sans liaison, et dont
les pierres des rangs inférieurs atteignent parfois de très
grandes dimensions : aussi, de temps immémorial, ces monuments ont-ils
servi de carrières de matériaux pour la création des
édifices des centres de population les avoisinant. Quelques-unes
de ces tours ont de 10 à 20 m de hauteur, et le diamètre
de leur base varie de 10 à 30 m. Dans l'intérieur se distinguent
deux ou trois étages, et des niches sont aménagées
dans l'épaisseur des murs.
On a reconnu de semblables constructions
à Malte
et dans les îles Baléares ,
et cet, ensemble de monuments d'une antiquité reculée présente
quelque analogie avec les
duns d'Ecosse
et les clochans d'Irlande ;
mais c'est dans l'île de Sardaigne
que l'on peut en observer le plus grand nombre et aussi la plus grande
variété de forme et de groupement. (Charles
Lucas). |
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