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Katmandou

Katmandou, Kathmandou ou Kathmandu (anc. Kantipur) est la ville la plus grande en même temps que la capitale du Népal. Elle a été bâtie à gauche de la Vichnumati (Bishnumati), sous-affluent du Gange et affluent de la Bagmati, dans une vallée située près du centre du pays, à 1340 m d'altitude; population : 980 000 habitants (agglomération : 1,5 million d'habitants). 

Des indications archéologiques suggèrent que le développement humain de Katmandou, ainsi que des « villes jumelles » proches de Patan (Lalitpur; 130-000 hab.)  et de Bhaktapur (Bhadgaon; 80 0000 hab.), a commencé il y a près de 2000 ans. Aujourd'hui, les trois villes constituent le coeur culturel, économique et administratif du Népal, ainsi que le point d'accès principal à l'Himalaya pour le tourisme.
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Katmandou.
Panorama de Katmandou.

L'ancienne ville de Katmandou est une vieille cité de briques aux rues tortueuses et étroites, qui entourent Durbar Square (Basantapur Durbar ou Hanuman Dhoka), formé d'édifices  richement décorés, d'époque et de style différents; nombreux temples à toits de bronze ou de cuivre doré. Tout autour de ce noyau pittoresque s'est construite une ville  moderne, à la circulation anarchique (le voitures roulent à droite ou à gauche selon l'inspiration du conducteur), et très polluée. L'agglomération a fini par englober les localités voisines, à commencer par Patan, au Sud, et les sanctuaires de Swayambunath, à l'Ouest, de Pashupatinath  et de Bodnath (Boudhanath), à l'Ouest.
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Kathmandu depuis l'espace.
La vallée de Katmandou vue depuis l'espace. Outre la capitale du Népal, on trouve dans cette cuvette d'une trentaine de kilomètres de diamètre et entourée de montagnes de 2000 à 2700 m, l'aéroport international de Tribhuvan, près de la bordure orientale de la ville, qui est le seul aéroport international du pays, et les villes de Bhaktapur (Bhadgaon), de Patan (Lalitpur), celles de Kirtipur, de Madhyapur-Thimi, ainsi que de nombreuses petites communautés villageoises. Source : Nasa.
Carte de la vallée de Kathmandou.
Carte de la vallée de Katmandou.

La géologie et la paléontologie montrent que la vallée de Katmandou a été couverte par un grand lac entre environ il y a 2,8 millions d'années et il y a 10.000 ans. Ce paléo-lac semble s'être asséché à cause des variations climatiques régionales et des évolutions tectoniques (surrection de l'Himalaya) qui ont créé un système de drainage naturel en ouvrant le passage à huit cours d'eau, dont les principaux sont les rivières Bagmati, Vishnumati, Dhobi Khola (Dhobikhola), Manohara, Hanumante et Tukucha (Tukucha Khola).
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Katmandou : ghats de crémation à Pashupatinath.
Katmandou : la Vishnoumati.
Crémations sur les berges de la Bagmati,
à Pashupatinath.
La Vishnumati, affluent de la Bagmati,
entre Katmandou et Swayambhunath.

La vallée de Katmandou est située dans la zone tempérée chaude. Les hivers sont secs, ensoleillés et doux (température moyenne autour de 10°C); les étés sont chauds ( températures entre 28 et 30 ° C) et pluvieux; les deux tiers des précipitations, qui peuvent être très variables d'une année sur l'autre, ont lieu pendant les mois de mousson, de juin à août). 

Les forêts qui entourent l'agglomération sont composées  d'arbres à feuilles caduques. Les essences dominantes sont le chêne, l'orme, le hêtre, l'érable; les conifères font leur apparition dans les parties les plus élevées. 

Histoire de Katmandou

Origines. Histoire ancienne.
La mythologie népalaise donne plusieurs origines à Katmandou, se référant probablement à l'origine de plusieurs localités distinctes; l'archéologie atteste d'ailleurs l'existence de plusieurs villages très anciens dans la vallée. Des fouilles menées à Hadigaon et Lubhu, dans la partie Sud, ont mis au jour des murs  de briques et des outils remontant au Néolithique. Les sites de Katmandou et de deux autres villages voisins ont révélé des vestiges remontant au IIe siècle avant notre ère. La plus ancienne inscription connue remonte à 185 av. J.-C. 

Selon une tradition rapportée par un texte bouddhique, le Swayambhu Purana, qui au moins sur un point s'accorde avec les données géologiques, la vallée de Katmandou était autrefois un lac appelé Nagdaha. Celui-ci aurait été drainé à l'aide d'un lotus (déposé à l'endroit où se dresse l'actuel stupa de Swayambunath) par le bodhisattva Manjushree (Manjusri). Il y aurait établi une ville nommée Manjupattan, dont il aurait confié le gouvernement à un certain Dharmakar. Le Gopalraj Vansawali, une généalogie des rois du Népal, ajoute que plusieurs dynasties, les Mahispala, les Aabhir et les Kirati, se sont ensuite succédé dans la vallée.

Les Kirati.
Les Kirati (Kirats), peut-être originaires de l'Est du Népal, sont les plus anciens rois de la vallée auxquels on puisse accorder un caractère historique certain. Ils ont régné de 800 à 300 av. J.-C. On leur doit d'avoir transformé le noyau urbain qui commence à se constituer au confluent de la Bagmati et de la Visnumati (considéré comme sacré pour pour avoir été le lieu d'une incarnation de Vishnou) en un pôle commercial prospère sur la route trans-himalayenne entre l'Inde et la Chine. On attribue aux Kirati les vestiges d'un ancien palais de Patan retrouvés près de Hiranyavarna Mahavihara.
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Pashupatinath : le temple d'or et le taureau Nandi.
Nandi, le taureau de Shiva, dans le Temple d'or de Pashupatinath.

Histoire médiévale.
C'est par facilité de langage que l'on adopte ici la catégorie toute occidentale de Moyen âge. On note cependant la période qui correspond, dans la vallée de Katmandou, les règnes de deux dynasties, celles des Lichchavi-Thakuri et des Malla, entre le IVe et le XVIIe siècle, recouvre une réalité : c'est à cette époque que remontent la plupart des temples, des monastères et des bâtiments de la vieille ville. C'est l'âge d'or de l'architecture et des autres arts à Katmandou. Beaucoup de ces édifices ont fortement souffert par la suite des tremblements de terre, très fréquents au Népal, et sont aussi confrontés aujourd'hui à la pollution.
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Bodhanath : le Stupa.
Le Stûpa de Bodhnath et ses "chevaux de vent" (fanions). 

Les Lichchavi et les Thakuri.
Au début du IVe siècle, le pouvoir tombe entre les mains de la dynastie Lichchavi, originaire de l'Inde. Ils apportent avec eux le système des castes et l'hindouisme, qui se mêle et supplante progressivement l'ancienne religion newar des habitants de la vallée.  Au début du VIIe siècle, le règne des Lichchavi cède la place à celui des Thakuri, une dynastie qui lui est d'ailleurs étroitement apparentée, mais qui sera le vecteur, plus tard, d'un regain du bouddhisme et même son expansion au Tibet

Les deux villages de Yangala  (Yengal / Kone) et Yambu (Thane), qui existent alors au confluent de la Bagmati et de la Vishnumati finissent, vers le Xe siècle, par ne plus constituer qu'une seule entité. On attribue cette réunion au roi Gunakama Deva (Gunakamadeva), qui aurait été inspiré par la déesse Mahalakshmi. Le culte, toujours en vigueur, des diverses divinités tutélaires de la Katmandou (Chandesvari, Maheshvari, Lomri, Pacali Bhairava, Indrayani, etc.) remonterait aussi à cette époque. 
 

Katmandou : Bouddha à Swayambunath.
Katmandou : Ganesh à Pashupatinath.
Bouddha au pied de Swayambunath.
Divinité hindoue (Ganesh) à Pashupatinath.

La nouvelle ville est protégée par huit casernes, placées sous la protection des déesses du panthéon newar, les ajimas. Les stupas de Bodhnath et de Swayambunath semblent aussi dater de cette époque. En tout cas, il existe déjà un édifice, situé au sud-ouest de l'actuel Durbar square, rendez-vous des voyageurs et des négociants, le Kaasthamandap, dont on fera dériver le nom de Katmandou.

Parmi ces voyageurs, certains venant de Chine, tels Xuanzang  (Hiouen-Tsang), au VIIe siècle, décrivent d'autres édifices de la ville tels que le Managriha, le Kailaskut Bhawan ou le Bhawan Bhadradiwas. Ils attestent aussi de la coexistence pacifique, au Népal, du bouddhisme et de l'hindouisme. 

Après une longue période d'instabilité, les Thakuri sont remplacés par la dynastie des Malla.
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Durbar square de Patan.
Durbar Square, à Patan. A droite, le temple de Krishna (Chyasin Deval), de plan octogonal; 
au centre, une fontaine, la cloche de Taleju et, au fond, l'un des pavillons du Palais royal; 
à gauche, le temple de Taleju (partie du Palais royal) et le temple, plus petit, d'Hari Shankar. 

Les Malla.
Entre le XIIeet le XVIIe siècle, la dynastie Malla, fondée à Katmandou, va prendre la tête d'une confédération d'Etats. En 1382, sous Jayastithi Malla, toute la vallée est sous la domination des Malla. A cette époque la vallée de Katmandou abrite quatre villes fortifiées : Kantipur, Lalitpur, Bhaktapur et Kirtipur. Trois générations plus tard, le royaume est divisé entre trois frères et une soeur, chacun avec pour capitale l'une de ces cités. Ces Etats en compétition politique et commerciale, devenus extraordinairement prospères, rivalisent alors aussi dans les arts et l'architecture. 
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Pratap Malla.
Yoganarendra Malla.
Bhupatindra Malla.
Pratap Malla
(Katmandou, 1624-1674)
Yoganarendra Malla
(Patan, 1684-1705)
Bhupatindra Malla
(Bhaktapur, roi de 1696 à 1722)

La plupart des édifices des Durbar squares de Katmandou, de Patan et de Bhaktapur remontent à cette époque. Dès le XIVe siècle, l'art religieux newar (c'est-à-dire des autochtones de la vallée de Katmandou) se répand sur une grande partie de l'Himalaya central et même au-delà  : des artistes népalais sont appelés au Tibet et en Chine. Le "style pagode" né dans la vallée de Katmandou a été apporté par l'architecte népalais Arniko à Lhassa et à Pékin, d'où il a rayonné sur toute l'Asie orientale. Le sanctuaire de Pashupatinath, sur la Bagmati, sera bâti sous le règne de Mahendra Malla, vers 1560. 

Le Népal s'enrichit, en retour d'idées, venues de l'extérieur, de l'Inde, de la Chine, de la Perse, et même d'Europe, comme en témoigne une inscription datant du roi Pratap(a) Malla, auto-proclamé roi des poètes (1654). De nombreux ouvrages circulent, qui traitent de droit, de morale, d'histoire, de religion, de médecine. Le théâtre aussi se développe; des pièces sont jouées sur les places publiques.
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Katmandou : maison de la Kumari. Les fenêtres de la cour de la maison de la Kumari Deva. La Kumari est une pré-adolescente désignée "déesse vivante", c.-à-d. incarnation de Durga ou de Taleju, par une qui remonterait à la fin de l'ère malla. La Kumari Deva vit recluse, et ne sort, promenée sur un palanquin, que lors des festivités d'Indrajatra, en septembre. Patan et Bhaktapur ont aussi leur Kumari. Source : The World Factbook. Ci-dessous, la Kumari, lors de son apparition publique en 2007. Photo : Manjari Shrestha.
Kumari de Katmandou.

Histoire moderne et contemporaine.
En 1768, les conquêtes de Patan Prithvi Narayan Shah, le souverain du petit royaume Gorkha (Gurkha), renversent la confédération Malla, dont le dernier roi pille en vain le trésor de Pashupatinath pour financer la défense de sa capitale et appelle aussi à la rescousse, mais sans plus de succès, la British East India Company. Un an plus tard Badhgaon (Bakhtapur) et Banepa (au Sud-Est de Bhaktapur) tombent également entre les mains des Gorkhas. La dynastie gorkha des Shah étend son pouvoir sur un nouvel Etat, qui prendra plus tard le nom de Népal, et établit sa capitale à Katmandou. Dans la vallée, la culture newar subsiste pour l'essentiel, au moins dans un premier temps, mais l'architecture népali commence aussi à s'affirmer parallèlement, avec, comme on peut le voir notamment avec la construction de la tour à neuf étages de Basantapur. 

En conflit avec l'Angleterre, qui établit son empire en Inde, le Népal se tourne un temps vers la France. De cette époque datent plusieurs édifices militaires à l'architecture moderne, tels que la caserne de Katmandou. Mais, vaincu finalement par les Britanniques, le royaume se voit contraint d'accepter une forme de protectorat  de leur part. A partir du moment où une dynastie de premiers ministres, les Rana, s'empare du vrai pouvoir en 1846, le pays se ferme aux étrangers, à l'exception des officiels britanniques. Les Shah sont relégués à des rôles de représentation. C'est de cette époque que date l'essor dans la capitale d'une architecture dans le style du néoclassicisme européen. Les bâtiments les plus remarquables de Katmandou  construits alors sont l'ancien palais royal Narayanhiti (reconverti en musée depuis 2008), Kaisar Mahal, Shital Niwas, Singh Durbar (le Parlement, au sud-Est de la ville), etc.

En 1934, un tremblement de terre qui tue plus de 8000 personnes au Népal, détruit une grande partie de la vallée de Katmandou. De très nombreux édifices anciens sont endommagés ou disparaissent complètement. La reconstruction marquera cependant une nouvelle étape dans l'évolution de la ville. Une grande voie commerçante Est-Ouest, New Road, est ouverte à partir de Durbar square, en direction de Kanti Path, autre grand axe bordé de commerces et de grands hôtels. 

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Katmandou : Freak street.
Freak's Street (Nisthananda Marg et Jochhen Tole). - « Sacrée déprime sur Freak's Street, la rue des routards et des "junkies" dont la légende dorée - celle des années soixante - fait encore rêver dans les banlieues. On a beau s'y attendre un peu, ça ne fait pas chaud au coeur! Ce coin du vieux Katmandou, à deux pas de Durbar Square et de Kumari Bahal (la maison de la déesse vivante), c'était le point de mire, le Vatican de tous les marginaux du monde. Les légendes finissent mal. Celle-là pue déjà la désespérance. On croit venir "s'éclater" dans une vallée de commencement du monde où bavardent les dieux sur fond d'Himalaya. On finit sur la paillasse d'une lodge à 5 roupies (2 francs) la nuit en crachant ses poumons dans une ambiance d'arnaque et de trips minables ». (Jean-Claude Guillebaud, Un voyage vers l'Asie, 1979). Aujourd'hui et depuis longtemps, Nisthananda Marg et son quartier de Jochhen Tole ont retrouvé leur ancien nom et leurs anciens habitants; les paumés d'antan s'en sont retournés donner d'autres visages à leur conformisme.

En 1951, dans le sillage de l'indépendance de l'Inde et du désengagement britannique, le roi Tribhuvan, s'appuyant sur le parti du Congrès népalais, renverse le régime des Rana et rétablit le pouvoir des Shah. Le pays s'ouvre de nouveau ouvert aux étrangers. Avec l'afflux des alpinistes occidentaux, les premiers hôtels modernes font leur apparition à Katmandou. 

A partir des années 1960, de nombreux troubles sociaux aux causes diverses (corruption du pouvoir, conséquences de la politique chinoise au Tibet, rébellion maoïste, etc.) ont troublé le pays. Cette période c'est achevée en 2008 avec le renversement de la monarchie et l'instauration d'une république parlementaire, laissant espérer des jours meilleurs pour le Népal. Mais dans l'intervalle l'économie du pays aussi bien que celle de la capitale a beaucoup souffert. Le tourisme, un temps florissant à Katmandou et sur les pentes de l'Himalaya, s'est trouvé lui aussi tout entier à relancer. Aujourd'hui, à Katmandou, l'empoisonnement de l'air par la pollution automobile n'est pas non plus le moindre défi à relever.
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Singe à Swayambunath.
Bhaktapur : éléphants.
Un singe écologiste à Sawayambhunath. 
Eléphants érotiques à Bhaktapur.
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Les quartiers de Katmandou

Katmandou est ceinturé par une rocade (Ring road) qui englobe aussi Patan, mais laisse à l'extérieur Pashupatinath, et longe l'aéroport. Une artère dirigée du Sud au Nord, Kanti Path partage la ville en deux parties inégales : à l'Est, la Nouvelle ville, qui s'étend jusqu'à l'aéroport et que la rivière Bagmati sépare de Patan; à l'Ouest, la Vieille ville, bien plus petite, et bordée de quartiers plus récents (le populaire et industrieux Chhretrapati, Thamel, pourri de touristes, Lazimpat, le quartier des ambassades, au Nord, Teku au Sud, et, à l'Ouest, de Swayambu, de l'autre côté de la Vishnumati. Entre la Nouvelle et la Vieille villes, un espace indécis longe à l'Est Kanti path, avec le palais de Narayanhiti, Rani Pokari (un petit palais blanc construit au centre d'un bassin), Ratna park, l'esplanda de Tundikel, le stade, etc.
Nous donnons ici une description de la ville, telle qu'elle se présentait avant le séisme de magnitude 7,8 qui a affecté le Népal le 25 avril 2015, et qui a fait 8700 morts et 3 millions de sinistrés dans le pays. Nombre des monuments cités ici ont été complètement détruits. De façon générale, les vieux quartiers ont été ceux qui ont subi le plus de dommages
La Vieille ville. Durbar Square.
La Vieille ville, densément peuplée, riche en temples et palais bouddhistes et hindous, conserve encore, malgré les progrès constants et rapides du béton, de nombreux exemples d'édifices de style newar, avec, notamment, leurs fenêtres en bois finement sculpté. Elle a conservé aussi en partie sa structure en blocs, où les habitations s'organisent autour d'une vaste cour (bahal), accessible par un porche discret , préservant ainsi des îlots de calme qui contrastent avec l'agitation des rues alentour.
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Katmandou : Durbar Square.
Edifices de Durbar Square (Katmandou).

Comme c'est le cas pour les autres villes de la vallée, la vieille ville de Katmandou possède en son centre un Durbar square (Durbar ou Darbâr = Conseil, Assemblée ou Audience). Parmi les édifices les plus importants de cet espace à la topographie confuse ont peut mentionner : 

• Kasthamandap (en newari ou nepâlbhâsa), Maru Sattal ou « abri en bois »), déjà présent au XIIe siècle, est  supposé être l'édifice en bois le plus ancien du monde à subsister. Son toit, de style pagode, ne remonte qu'au XVIe siècle. 
• Le Kumari Ghar (Kumari Bahal) est un palais de briques rouges, au Sud de Durbar Square, où vit la Kumari de Katmandou.

• Le complexe palatial d'Hanuman Dhoka, à l'Est, commencé au XVIe siècle est un ensemble de constructions organisées autour d'une dizaine de chowks (cours intérieures), datant des dynasties Malla et Shah. La famille royale y a vécu jusqu'en 1886. Hanuman Dokha renferme un musée, divers temples, comme celui de Panch Mukhi Hanuman et la tour de Basantapur qui domine la place du même nom, face au débouché de Freak Streat.

• Parmi les temples, on peut mentionner : le Maju Deval, au Sud, dédié à Shiva, à trois toits, et orné de motifs érotiques; le temple de Jagannath, qui possède aussi des sculptures érotiques; le temple de Taleju, à l'accès restreint; au Nord, le temple de Mahendreshwar, précédé d'un portique au sommet duquel se dresse un Shiva armé d'un trident.

• Durbar square possède aussi de nombreuses statues, parmi lesquelles : près de l'entrée Nord, celle de Kala Bhairav, statue multicolore de Shiva affectant un aspect effrayant; celle du roi Pratap Malla au sommet d'une colonne placé devant un temple de Krishna (Chyasin Dega); celle de Garuda agenouillé, face au temple de Trailokya Mohan Narayan; la statue d'Hanuman devant l'entrée du palais d'Hanuman Dokha, et, à l'intérieur de celui-ci, dans Nasal Chowk, celle de Krishna dansant.

Katmandou : Temple de Maju Deval.
Katmandou : Khala Bhairab.
Le temple de Maju Deval.
Kala Bhairab.

Thamel.
Le quartier de Thamel, avec ses hôtels, ses restaurants, ses agences de trekking, ses cybercafés et ses boutiques à foison, est le rendez-vous des touristes occidentaux. Le quartier est séparé, à l'Est, de  l'enceinte de l'ancien palais  royal de Narayanhiti par Kanti Path, bordée de commerces comme Durbar Marg, la rue qui lui est parallèle et qui commence devant l'entrée du palais.
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Katmandou : Thamel.
Rues de Thamel.

Autour de Katmandou

Les sanctuaires.
Avec ses très nombreux temples et ses grands sanctuaires, Katmandou est aussi la capitale religieuse du Népal. Le trois principaux centres de dévotion se trouvent à sa périphérie-: Pashupatinath, où se déroule notamment la grande fête de Maha Shivaratri (la grande nuit de Shiva), est hindouiste; Swayambunath et Bodhnath, remarquables par leurs grands stûpas, sont bouddhistes.

Pashupatinath.
Pashupatinath comporte deux parties, sépartées par la Bagmati, le long de laquelle sont les ghats (gradins) de crémations. La partie basse, à l'Ouest possède le Temple d'Or, dédié à Shiva (nommé ici Pashupati, le Seigneur du Vivant ou le Maître du Troupeau) et une foule d'autres édifices hétéroclites, dont quelques-uns délabrés et à l'abandon et entre lesquels errent des vaches faméliques. 

La partie haute possède également de très nombreux édicules à flanc de colline (petits temples de Shiva, tous sur le même plan, gardés par un statue de Nandi et possédant un lingam en leur centre). Au sommet, accessible par des escaliers, il y a une forêt peuplée de singes, où l'on peut aussi signaler le grand temple de Vishwarup dont les hautes murailles aveugles cachent aussi une enceinte aux allures de cour de ferme.
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Pashupatinath.
Vue générale de la partie basse de Pashupatinath. Au centre le toit à étages du Temple d'or.
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Katmandou : Saddhus de Pashupatinanth
Katmandou : lieu de dévotion à Pashupatinath.
Sâdhus, à Pashupatinath.
Un des lieux de dévotion du sanctuaire.

Ci-dessous : Afflux de fidèles au Temple d'or de Pashupatinath, lors du Maha Shivaratri.
Katmandou : l'entrée du Temple d'or de Pashupatinath.

Swayambunath.
Swayambunath se situe au sommet d'une autre colline boisée, celle-ci à l'Ouest de Katamandou. On peut accéder au sanctuaire par un escalier bordé de statues et ornementations qui mêlent des élément bouddhistes et hindouistes. Un syncrétisme encore plus apparent au sommet.

On a construit ici le premier stûpa. Dans le symbolisme bhouddiste, un stupa est une représentation des différentes parties du cosmos. Mais cet édifice fondateur, détruit par un tremblement de terre a été remplacé par celui que l'on voit aujourd'hui, avec sa haute flèche d'or. Des édicules, symboles de quatre éléments (eau, air, terre, feu), sont également disposés à proximité. 

Au débouché de l'escalier, les temples d'Anantapura et de Pratapura, deux édifices blancs blancs, en forme de pain de sucre (style indien sikhara), encadrent un grand dorge doré, symbole à la fois bouddhiste et hindouiste de la foudre. 

A l'arrière, à noter en particulier, un temple dédié à Hariti, la déesse newar (ajima) de la variole, une grande structure cubique qui accueille les lampes à beurre et le jardin des Chaityas, espace qui rassemble une multitude de petits stûpas. Il y a également deux monastères (gompas), des statues de Bouddha, un musée, etc.
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Swayambunath dans la brume du matin.
Swayambunath : Stupa.
Swayambunath : marches jusqu'au Stupa.
Vues de Swayambunath. En haut, le sanctuaire dans les brumes du petit matin; dessous, les dernières marches de l'escalier d'accès; à droite, le Stupa.
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Katmandou : le dorge de Swayambunath.
Katmandou : le temple d'Hariti, à Swayambunath.
Kathmandou : jardin des Chaitya à Swayambunath.
Le dorge de Swayambunath.
Devant le temple d'Hariti.
Le jardin des Chaityas.

Bodhnath (Boudha).
Situé à quatre kilomètres au Nord-Est de Katmandou, le village de Boudha ou Bodhnath, qui accueille de nombreux Tibétains, est un haut lieu du bouddhisme tibétain (lamaïsme). Son principal monument en est un Grand stûpa, qui occupe la presque totalité d'une place circulaire, où se trouvent aussi deux monastères (gompas), aux entrées et aux balcons richement ornés. Plusieurs autres monastères (près d'une trentaine en tout) sont dispersés dans le village.

Bodhnath : petits stupas.
Petits stupas au pied du Grand stupa de Bodhnath.
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Bodhnath : accès à la place du grand Stupa.
Bodhnath : moines bouddhistes.
Bodhnath : moulins de prières.
L'accès au Grand stûpa.
Lamas en goguette.
Moulins à prières.

Patan.
Ville soeur de Katmandou, dont elle est distincte administrativement, mais qui, en pratique, n'est plus que la partie méridionale de la capitale népalaise, Patan (Lalitpur, la Cité de la Beauté, en hindi, Yala en newar) possède quelques-uns des plus beaux monuments de la vallée. La plupart se concentrent au Durbar square. 

Cette place est traversée par une rue dont la partie orientale est presque entièrement bordée par le Palais royal, avec ses différents édifices et ses cours intérieures (chowks). Autour d'une de ces cours, accessible par une belle porte aux embrasures et au tympan sculptés (la Porte d'Or), on a établi un musée d'art religieux réputé. De l'autre côté de la rue, se dressent plusieurs temples, parmi lesquels on peut mentionner le Chyasin Deval, dédié à Krishna et dont l'architecture dénote des affinités avec le style sikhara d'Inde du Nord, et le temple d'Hari Shankar, une divinité hybride, à la fois Shiva et Vishnou.

A quelques centaines de mètres, au Nord de la place, on remarque le temple de Kumbeshwar, à 5 étages et dédié à Shiva, non loin duquel se trouve l'un des quatre stûpas qui marquaient autrefois les limites de Patan, et surtout le Temple d'or de Patan (Kwa Bahal), sanctuaire bouddhiste à l'ornementation d'une extraordinaire richesse. Dans ce quartier, certaines rues ouvrent un panorama dégagé sur les crêtes enneigées de l'Himalaya.
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Patan : intérieur du Temple d'or.
Intérieur du Temple d'Or, à Patan.
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Patan : statue de Garuda.
Patan : statue de Bouddha.
Statue de Garuda dans une rue de Patan.
Un Bouddha dans un square.
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Bhaktapur.
A moins de quinze kilomètres du centre de la capitale, Bhaktapur ( = la Cité des dévôts en hindi, Bhadgaon en népali, Khwopa en newari) est la la troisième ville de la vallée de Katmandou. Surplombant la Hanumante, elle est comme une Venise continentale (sans les canaux!), avec ses étroites et sombres rues pavées réservées aux piétons et son architecture conservée à l'identique depuis des siècles. Outre Durbar square, deux autres places (Taumadhi Tole et Tachupal Tole) regroupent les principaux temples.

A Durbar square, on remarque notamment : La Porte dorée (Lu Dhowka), surmontée par une représentation de Kali et de Garuda; la Porte des lions, gardée par deux statues de ces fauves, et par celle de Bhairab (Shiva) et d'Ugrachandi (Durga);  la statue du roi Bhupatindra Malla, sur sa colonne; le Palais aux cinquante-cinq fenêtres, construit au XVe siècle sous le roi Yaksha Malla; le temple de Pashupati, qui rappelle celui de Pashupatinath; le temple de Batsala, avec sa cloche; etc.

Taumadhi Tole, de dimensions plus modestes, se signale par le temple de Nyatapola, à cinq étages, le plus haut du Népal et dont l'escalier est gardé par deux alignements d'animaux fantastiques. Il est dédié à une incarnation de Durga. On remarque aussi sur cette place les temples de Til Mahadev Narayan, de Shiva et de Bhairabnath.

Tachupal Tole (ou Dâttatreya Tole) se situe à l'autre extrémité de la ville. La vaste esplanade rectangulaire, accueille en son centre le temple de Dâttatreya, bâti en 1427 sous le roi Yaksha Malla, d'un style archaïque, ainsi que deux colonnes supportant des statues, l'une de Vishnou, l'autre d'un griffon, qui se tournent le dos. A l'angle d'une ruelle adjacente se trouve la fenêtre du Paon, magnifiquement sculptée (la tête de l'oiseau ,arraché il y a quelques années, semble avoir été restaurée depuis). 

Parmi les autres points d'intérêt de Bhaktapur, on peut encore mentionner  : plusieurs grands bassins (pokhari) : Rani, Siddha, Bhaiya, Ghuyia, à l'Ouest, et, à l'Est, Kamali; au Sud de Durbar square, Talako Tole, la place des potiers, sur laquelle les artisans font sécher leurs pièces et qui possède deux temples de Ganesh. Plus bas encore, le long de la rive de l'Hanumante, il existe un singulier petit sanctuaire à ciel ouvert dédié à Hanuman.
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Bhaktapur : cour d'un temple hindouiste.
Bhaktapur : rue dans les quartiers Sud.
Cour d'un temple, à Bhaktapur.
Rue d'un quartier Sud de Bhaktapur.
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Bhaktapur : Durbar square.
L'angle Nord-Est du Durbar square de Bhaktapur, avec la Porte d'or, le palais aux 
55 fenêtres et la colonne de Bhupatindra Malla. Photos : © Serge Jodra, 2011.
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Dictionnaire Villes et monuments
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