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Fût. - On nomme ainsi en architecture,  la partie d'une colonne constituant le support proprement dit et placée entre la base et le chapiteau. Comme tous les éléments des ordres d'architecture, le fût présente des formes, des proportions et une décoration différentes suivant l'ordre, dorique, toscan, ionique, corinthien ou composite, auquel appartient la colonne : aussi renvoyons-nous au mot Ordres d'architecture l'étude de ces variations, nous bornant ici à mentionner les principales particularités que peut offrir le fût. 

En l'absence de base, comme dans l'ordre dorique grec antique, le fût repose directement sur le soubassement qui porte l'édifice. Le fût a généralement la forme d'un tronc de cône; cependant, dans les exemples les plus anciens, c'est un solide parabolique dont le renflement  le plus considérable a lieu vers le premier tiers de la hauteur. Le fût peut être monolithe, c.-à-d. formé d'un seul morceau de granit, de pierre ou de marbre, ou formé d'assises superposées appelées tambours, ou encore fait de maçonnerie, de moellons ou de briques avec souvent un noyau vide à l'intérieur; dans ce cas, la surface extérieure du fût est revêtue d'un enduit, plâtre ou stuc. Des cannelures, en nombre variant de seize à vingt-quatre, creusent la surface du fût et y produisent de vives arêtes ou sont séparées par un filet; à la partie inférieure, ces cannelures sont parfois remplies de moulures et d'ornements. 

Quelquefois aussi ces cannelures ne partent qu'audessus du premier tiers de la colonne, la partie inférieure du fit restant nue ou lisse. Enfin, dans certains édifices plus richement décorés ou dans les monuments commémoratifs, sur la partie inférieure du fût, se développent des bas-reliefs, scènes mythologiques, comme sur quelques-unes des colonnes ioniques du dernier temple d'Artémis à Ephèse, ou des figures de Victoires comme à la colonne de la place du Châtelet, à Paris

Dans les ordres des édifices de la Renaissance, comme dans l'ordre ionique qui décorait autrefois le palais des Tuileries et qui était de la composition de Philibert de L'Orme, et dans de nombreux édifices modernes, comme dans la galerie du Louvre donnant sur le quai, par exemple, le fût de certaines colonnes offre des tambours alternés dont les uns sont cannelés et dont les autres sont décorés de feuillages et d'attributs. Au temple antique d'Apollon, à Cyzique, le fût des colonnes était orné de tablettes vers la moitié de leur hauteur, la tablette portant des bas-reliefs qui étaient probablement peints. Enfin, certains fûts sont striés et rubannés en hélice ou décorés de divers attributs, écussons, boucliers, proues de navire saillantes, etc. (Ch. Lucas).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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