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La Licorne

Monoceros, Monocerotis, Mon

Constellation de la Licorne.

Découverte
La Licorne est l'une des constellations imaginées par Jean Hévélius au XVIIe siècle. Cette région du ciel, qui compte peu d'étoiles brillantes, fait pâle figure si on la compare à ses grandes voisines Orion, les Gémeaux ou le Grand Chien. Elle est surtout marquée par la Voie Lactée qui la traverse, et le grand nombre d'amas ouverts que l'on peut y observer.

Alpha Monocerotis est une géante rouge de type K0 et de magnitude 4,10. Elle est éloigné de 180 années-lumière et brille en réalité soixante fois plus que le Soleil.

Bêta Monocerotis est un système triple distant de 470 années-lumière. Ses deux étoiles principales - des étoiles massives bleues écartées de 7,3" - sont de magnitudes 4,60 et 5,10. La dernière composante, séparée de seulement 2,8" est de magnitude 5,70.

[Les étoiles]

Exploration
Delta Monocerotis, est une géante extrêmement chaude, situé à 180 années-lumière, est de magnitude 4,10. Si elle se trouvait à la place de notre Soleil, l'astre brillerait 10 000 fois plus que notre étoile habituelle. Il s'agit, par ailleurs, d'une étoile double dont la deuxième composante, de magnitude 8, est écartée de 2,9".

Epsilon Monocerotis est une autre binaire. Sa composante la plus brillante est bleue et de magnitude 4,50. Le second élément du système, écarté de 12,7", est jaune et de magnitude 6,70.

[Les étoiles doubles]
U Monocerotis, à l'ouest d'Alpha Mon, est une variable de la famille de RV Tauri (Taureau). Sa magnitude évolue en 93 jours entre les magnitudes 7,30 et 5,60.

R Monocerotis est une étoile variable irrégulière - peut-être une étoile très chaude en cours de formation - dont la magnitude évolue ente 13 et 10. Les modifications de la luminosité de l'étoile affectent aussi la matière interstellaire qui l'entoure et qu'elle éclaire. Résultat, on observe autour de R Mon une nébuleuse par réflexion à l'éclat et même parfois à la forme changeants.
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R Monocerotis.
R Mon et la Nébuleuse variable de Hubble (NGC 2261)
Source : The STScI Digitized Sky Surveycompositage : Imago Mundi, © 2011.

L'objet, qui a pris le nom de Nébuleuse variable de Hubble = NGC 2261, a un peu l'aspect d'une queue de comète triangulaire. C'est l'un des lobes d'un flux bipolaire de matière qui s'extrait du voisinage de l'étoile. Les poussières qu'il contient, ainsi que celles du disque qui entoure l'étoile, émettent un fort rayonnement infrarouge.

S Monocerotis est une étoile binaire dont la principale composante est affectée de variations de luminosité irrégulières. Sa magnitude évolue entre 4,20 et 4,60. Elle est plongée dans un nuage de gaz et de poussières, enchâssant d'ailleurs tout un amas d'une vingtaine d'étoiles, vaguement discernable à l'oeil nu. L'ensemble porte le nom de Nébuleuse du Cône = NGC 2264. On lui attribue un âge inférieur à 2 millions d'années.

S Monocerotis est une étoile binaire dont la principale composante est affectée de variations de luminosité irrégulières. Sa magnitude évolue entre 4,20 et 4,60; sa distance est de 2500 années-lumière. Elle est plongée dans un nuage de gaz et de poussières, enchassant d'ailleurs tout un amas d'une vingtaine d'étoiles, vaguement discernable à l'oeil nu. L'ensemble porte le nom de Nébuleuse du Cône = NGC 2264. On lui attribue un âge inférieur à 2 millions d'années.
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S Monocerotis / NGC 2264 : nébuleuse du Cône.
NGC 2264. Ci-dessous, région centrale. 
NGC 2264.
[Les étoiles variables]
[Les nuages interstellaires]
La Nébuleuse Rosette = NGC 2237-39, située à 5000 années-lumière, est une nébuleuse brillante (sur les photos à longue pose, car à l'oeil, elle n'est pas évidente à repérer...) composée de plusieurs anneaux emboîtés. Son éclat lui vient de l'ionisation du gaz qu'elle contient par le rayonnement ultraviolet d'un groupe d'étoiles massives très chaudes situées dans ses régions centrales. Cet amas ouvert, NGC 2244 est également responsable de l'aspect "en rosette" de la nébuleuse. Le gaz qu'elle contient est dispersé par la pression de radiation des étoiles chaudes. Une bulle vide d'une douzaine d'années-lumière de diamètre se trouve au centre de la nébuleuse.
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Nébuleuse de la Rosette (NGC 2237-9).
La Nébuleuse de la Rosette (NGC 2237-9).

Voici encore quelques amas ouverts de la constellation, choisis parmi les plus brillants-:

NGC 2232 de magnitude 3,90 ne révèle qu'une vingtaine d'étoiles assez dispersées. Sa distance est évaluée à 1200 années-lumière.

NGC 2301 est un amas constitué de plusieurs groupes d'étoiles superposés, distant de 2400 années lumière. Magnitude 6,0.

NGC 2353 est un petit amas plongé dans une nébuleuse brillante. Il est de magnitude 7,10 et se trouve situé à 3000 années-lumière.

M 50 révèle une centaine d'étoiles de magnitudes 9 à 12. Distance : 4000 années-lumière. 
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M 50.
L'amas ouvert M 50.
[Les amas ouverts]
Non loin de M 50, on trouve le Rectangle rouge (06 h 19 mn 58,22 s ; -10° 38' 14'7) est une nébuleuse planétaire entourant HD 44179, une étoile chaude (type B8) légèrement variable autour de la magnitude 9. Situé à 2300 années-lumière de nous, cet objet, découvert dans les années 1970 à partir d'une fusée équipée de détecteurs infrarouges, étonne d'abord par ses formes anguleuses, plutôt inhabituelles dans le ciel. Une nouvelle étude réalisée à l'aide du télescope spatial Hubble en 2004 a permis d'obtenir une vision très détaillée des processus responsables de cette morphologie. Les images révèlent ainsi une succession de structures étagées, qui seraient des anneaux vue de profil et s'élargissant le long de deux cônes, et qui se comprennent comme le résultats de phases d'éjection de gaz par l'étoile centrale depuis 14 000 ans le long d'un même axe, et qui auraient chacune été espacée de quelques centaines d'années. Ces mêmes observations ont montré par ailleurs que l'étoile centrale est en réalité une binaire, dont la période de révolution est de 10,5 mois. Les interactions entre les deux composantes pourraient jouer un rôle clé dans le façonnage si particulier de la nébuleuse.
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Le Rectangle rouge. En médaillon (photo HST) : © NASA / ESA, H. Van Winckel 
(Université catholique de Louvain), M. Cohen (Université de Californie).
[Les galaxies]
Et puis si vous pensiez échapper à toute description de galaxie lointaine dans cette région proche du plan galactique, détrompez-vous vite. Il existe au moins une galaxie raisonnablement brillante dans le secteur : NGC 2525. C'est une spirale de type S, vue de 3/4 et de magnitude photographique 12,30.
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NGC 2525.
la galaxie spirale NGC 2525. 
Source : The STScI Digitized Sky Surveycompositage : Imago Mundi, © 2007, 2011,  2019.
[Les galaxies]

Curiosités
V838 Monocerotis (coordonnées : 07 h 04 mn 04,85 s, -03° 50' 51,1") - Cette étoile variable, apparentée aux novae (novoïde), est située à 20 000 années-lumière de la Terre. Elle s'est signalée à l'attention astronomes fin janvier 2002, lorsque un bref sursaut, qui a culbiné début février, a multiplié sa luminosité par 10 000 et en a fait l'étoile la plus lumineuse de la Voie lactée, étant devenue 600 000 plus lumineuse que le Soleil. Une telle montée en puissance rappelle celle des novae. Pourtant, contrairement au novae, V838 n'a pas expulsé de matière depuis les couches externes de enveloppe (La Structure des étoiles) dans des proportions notables lors de la crise et n'a pas avoir connu d'explosion thermonucléaire, mais a simplement gonflé démesurément et s'est refroidi pour prendre l'aspect d'une supergéante rouge. La théorie de cet événement inhabituel, qui semble correspondre à un stade d'évolution rare de certaines étoiles binaires (M31RV, détectée dans la galaxie d'Andromède à la fin des années 1980 et  V4332 Sagitarii (Sagittaire) observée en 1994, pourraient elles aussi appartenir à cette nouvelle famille), est encore en cours d'élaboration. 
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Propagation dans la matière interstellaire de l'écho de la lumière émise
lors d'un sursaut de V838 Monocerotis (Licorne) en janvier 2002
Crédit : NASA et A. Feild (STScI).

Lorsque l'étoile est revenue après quelques semaines à sont état habituel, un autre phénomène, lui aussi très rare a pu être observé : la réverbération de sa lumière, qui s'est propagée dans les couches matière interstellaire, soit répandues autour d'elle, peut-être lors des précédentes crises de cette étoile vieillissante,  soit simplement placée à peu de distance de l'étoile sur la même ligne de visée. L'étude de l'écho lumineux a en tout cas déjà fourni une précieuse opportunité d'étudier la structure de ces matériaux. 
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En quelques mois, l'écho a illuminé une région dont le diamètre angulaire était deux fois supérieur à celui de Jupiter. Sa propagation a été observable pendant plusieurs années.
[Les novae]
A0620-00, V616 Monocerotis ou V616 Mon (AD: 06h 22m 44,54s; déc. : -00° 20' 44,29") est binaire X de petite masse située à 3300 années-lumière de nous, de magnitude 11 et de périodes 7h 45 mn. L'une des composantes de ce système binaire est une étoile de type spectral K4 (naine orange) d'environ la moitié la masse du Soleil. L'autre composante est un objet compact de 6,3 à 6,9 gois la masse du Soleil et que les astronomes pensent être un trou noir. Ce qui en ferait l'objet de ce type le plus proche du Système solaire. (La désignation V616 Mon vient de ce que le disque d'accrétion formée par la matière arrachée à l'étoile par le trou noir émet une lumière et un rayonnement X variables). [Les trous noirs]

Repérages
Le tableau ci-dessous donne les coordonnées (époque J2000,0) des principaux objets du ciel profond mentionnés dans cette page : [Les étoiles doubles]
Nom Ascension droite Déclinaison
NGC 2261 06h38m44s 08043'11"
NGC 2264 06h40m56s 09°53s12"
NGC 2244 06h32m22s 04°51'38"
NGC 2232 06h26m36s -03°18'57"
NGC 2301 06h51m39s 00°27'31"
NGC 2353 07h14m35s -09°52'20"
M 50 07h03m14s -07°48'33"
NGC 2525 08h05m41s -10°51'40"
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