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La langue vietnamienne
ou annamite appartient au groupe austrasiatique de la famille des
langues austriques. C'est une langue
monosyllabique parlée depuis les bords de la mer de Chine jusqu'à
la côte orientale du golfe du Bengale ,
c.-à-d. au Vietnam et, en partie, au Cambodge. Elle a la même
construction que la langue chinoise, à
laquelle elle a, en outre, emprunté un grand nombre de mots, apportés,
vers la fin du IIIe siècle av. J.-C.,
par une colonie de 500 000 Chinois; c'est surtout le dialecte de Canton
qu'elle rappelle. Les autres mots proviennent moins d'un idiome antérieurement
parlé, que des langues des peuples avec lesquels l'Annam a eu des
relations depuis l'invasion chinoise : car, en général, ils
expriment, non les objets des premiers besoins des hommes, mais des idées
relatives à une civilisation avancée, au commerce ou à
l'industrie. Les mots, en chinois et en vietnamien, n'ont pas de flexions;
c'est par le secours de quelques particules ou déterminatifs qu'on
supplée à la déclinaison et à la conjugaison.
Le vietnamien offre aux Européens une grande difficulté de
prononciation, parce que, comme le chinois, il distingue, au moyen de six
tons ou nuances d'intonation, des syllabes identiques sous d'autres rapports.
Ces tons différents sont : le ton égal ou plano; le ton ascendant,
figuré dans les ouvrages des missionnaires par un accent aigu; le
ton descendant, figuré par l'accent grave; le ton tombant par un
point sous la voyelle; le ton interrogatif, par un titre placé horizontalement
sur la voyelle (-); et le ton grave, par un titre vertical ( t ). Le système
phonétique est étendu : on distingue 18 voyelles simples,
31 diphtongues, 21 biphtongues, 26 consonnes initiales, et 8 consonnes
finales. Les consonnes initiales b, d, r, x, bl, ml, tr, et les consonnes
finales p, t, c, ch et nh de la langue vietnamienne n'existent pas en chinois.
. (B.). |
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