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Langue française
Le dialecte bressan
jurassien
Le jurassien ou bressan est une variante du bourguignon, qui est lui-même un dialecte du français, (langue d'oïl). Il est parlé dans les campagnes au midi de la Bourgogne, dans les anciens pays de Bresse, de Bugey, de Val-Romey et de Dombes (département de l'Ain, et partie de ceux de Saône-et-Loire et du Jura). Il participe du celtique, de l'allemand, du latin et du français. Certains indices révèleraient même l'arabisme dans le patois des Burrins, habitants du village de Boz au bord de la Saône, et que la tradition fait descendre d'une colonie de Sarrasins. Voici un exemple de cet amalgame, emprunté à un noël bugiste (de Nantua) :
Venian dou ciar, o sarr bin étranzo
Venant du ciel, il serait bien étrange
Q'u'i voluisse no gascona.
Qu'il voulût nous tromper.
Venian s'éloigne peu du latin veniens; qu'i voluisse a bien de l'analogie avec quod voluisset; ciar est pur bourguignon; étranzo est provençal. Un des caractères distinctifs de ce patois est le retour fréquent de la terminaison o prononcé grave et très allongé; cette terminaison se change en a long et ouvert dans le dialecte du Bugey. Le paysan jurassien parle un langage peu figuré; il ne connaît pas les métaphores, et se contente de dire simplement sa pensée. L'habitant de la plaine prononce avec une volubilité qui contraste avec la lenteur de son geste; le montagnard, au contraire, a des manières vives et une parole pesante. La littérature du patois bressan n'est pas riche : cependant Jacques Brossard de Montaney, conseiller au présidial de Bourg, qui vivait au XVIIe siècle, a laissé des chansons, une comédie, l'Enrôlement de Tivan, et des noëls qui, avec ceux de Borjon, forment un recueil assez intéressant. Des Noëls bressans ont été publiés en 1845. (P-s.).
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