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L'Hydre

Hydra, Hydrae, Hya

Constellation de l'Hydre.

Découverte
Interminable constellation - la plus longue du ciel et aussi la plus étendue, à cheval sur deux hémisphères -, l'Hydre ne comporte pas d'étoiles bien brillantes.

Seule exception, Alfard, dont la magnitude atteint 1,99. Cet astre triple, dont le nom provient d'une expression arabe signifiant "la Solitaire du Serpent" est distant de 180 années-lumière. Ce qui permet de calculer une magnitude absolue de -1,69, soit la luminosité de 400 soleils.

[Les étoiles]

Excursion
Autres étoiles :

Gamma Hydrae est une étoile lumineuse comme 80 soleils. Sa magnitude absolue est de -0,3. Située à une distance de 130 années-lumière, elle nous apparaît avec une magnitude de 2,99.

Dzêta Hydrae est une étoile de magnitude apparente 3,11. sa magnitude absolue est de -0,21. Elle se situe à 150 années-lumière de nous.

Nu Hydrae a la même magnitude apparente que l'étoile précédente. mais située à 140 années-lumières, on calcule qu'elle possède une magnitude absolue de -0,3, soit la luminosité de 90 soleils.

Pi Hydrae est située à 100 années-lumière. sa magnitude apparente est de 3,25. sa magnitude absolue de 0,79 (41 fois l'éclat du Soleil).

Epsilon Hydrae est distante de 140 années-lumière. Magnitude absolue : 0,29, équivalente à la luminosité de 60 soleils. Magnitude apparente : 3,38.

Bêta Hydrae est double. Composantes de magnitudes 5,0 (bleue) et 5,40, séparées seulement de 1,2". Distance de la Terre : environ 300 années-lumière.

Orbite de Bêta Hydrae B

N Hya est une autre binaire à la limite de la visibilité à l'oeil nu, dont les composantes sont jaunes. Magnitudes : 5,80 et 5,90.

[Les étoiles doubles]
A 3° à l'est de Gamma Hya se situe R Hydrae, une belle variable rouge à longue période, dont la magnitude évolue aujourd'hui entre 3,60 et 10,90 en 387 jours. Lors de la découverte de la variabilité de cette étoile en 1679, la période était plus longue, autour de 500 jours. 
R Hydre (3,5 - 5,5 à 9,7) - Le 25 avril 1670, Montanari annonça que cette étoile, qu'il note rouge et de 4e grandeur, n'était point inscrite dans l'Uranométrie de Bayer et la considéra comme nouvelle; quelques années après (1706), Maraldi découvrit sa variabilité. A Ia fin du [XVIIIe s.], elle a été observée surtout par Pigott, et, dans le siècle actuel, par Olbers, Argelander et Schönfeld.

La discussion des observations faites depuis janvier 1784 a conduit à une période moyenne de 415,25 j; la durée de la période est d'ailleurs soumise à deux sortes de variations, l'une séculaire, l'autre périodique, l'ensemble des observations étant sensiblement bien représenté par la formule suivante, où T0 est l'époque du premier maximum observé après la découverte.

T1 = T0 + = + 425j,15.n - 0j,36. n2 + 15j. sin(7°,5.n +202°,7).
La durée de la période diminue donc d'environ un quart de jour à chaque maximum nouveau, et à cette variation s'en superpose une autre périodique qui se répartit sur 48 périodes ou 56 ans environ.

De même, l'éclat maximum n'est pas constant dans les périodes successives; il varie, sans loi apparente, de la grandeur 3,5 à la grandeur 5,5. (Ch. André, 1899).


Autre variable, irrégulière celle-ci, U Hya. Sa magnitude évolue entre 5,80 et 6,80.


La naine brune 2M1207 et sa possible planète. Source et © :Eso.

2M1207 (ou 2MASSWJ1207334-393254) est une naine brune de 25 masses joviennes, découverte dans l'infrarouge par le programme 2MASS, dans l'association située dans le voisinage solaire, TW Hydrae (Hydre), à 230 années-lumière de nous. En avril 2004, un second objet a été mis en évidence à proximité par une équipe internationale conduite par Gaël Chauvin (ESO). Les caractéristiques de cet astre sont compatibles avec celles que pourrait avoir une planète géante

L'image ci-dessus serait alors la première image jamais obtenue d'une exoplanète. De fait, les astronomes ont déjà détecté plus d'une centaine de planètes hors du Système solaire, mais toujours par des moyens indirects. Ils n'en avaient jamais vue ni photographiée aucune. La situation pourrait donc avoir changé changé... si la découverte se confirme.

L'objet a été découvert au Chili, à l'aide du télescope de l'ESO, Yepun, un réflecteur de 8,2 m, muni d'une optique adaptative (NACO). Placé à une distance de son étoile principale de quelque 70 unités astronomiques  (l'équivalent de deux fois la distance de Neptune au Soleil), il est 100 fois moins lumineux  qu'elle. Son spectre a été obtenu en juin 2004. Il révèle la présence de molécules d'eau dans son atmosphère. Mais si cela atteste bien que l'on a affaire à un objet relativement froid (environ 1300 K) et peu massif (cinq fois la masse de Jupiter), cela ne suffit pas pour en faire une planète (des molécules d'eau et d'autres composés se forment couramment autour de petites étoiles). Les astronomes estiment qu'il leur faudra encore deux ans d'observations régulières pour espérer définir avec certitude la nature exacte de cet astre

[Les étoiles variables]

Exploration
Quelques objets du ciel profond méritent une attention particulière dans cette constellation :

M 48 *** est un amas ouvert très riche et concentré, déjà perceptible à l'oeil nu. Environ 80 étoiles peuvent y être dénombrées avec un télescope. Distance : de l'ordre de 3000 années-lumière.
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M 48.
L'amas ouvert M 48. Source : PanSTARRS
[Les amas globulaires]
NGC 3242 = Le Fantôme de Jupiter est une nébuleuse planétaire éloignée de 1900 années-lumière, de magnitude globale de l'ordre de 8. Son enveloppe en expansion, dont le rayon est cinq mille fois supérieur à la distance qui sépare la Terre au Soleil, est animée d'une vitesse de 23 km/s.
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NGC 3242 : nébuleuse du fantôme de Jupiter
Le Fantôme de Jupiter. Crédit : B. Balick (U. Washington) et al., WFPC2, HST, NASA.
[Les nébuleuses planétaires]
M 68, petit amas globulaire, très concentré, de magnitude 8,4. Il est situé à environ 40.000 années-lumière de nous et se déplace dans notre direction à la vitesse de 100 km/s.
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M 68.
L'amas globulaire M 68. Source : PanSTARRS.
[Les amas globulaires]
M 83 est une galaxie spirale de type SAB (membre d'un système double) parmi les plus brillantes du ciel avec une magnitude photographique de 8,11, mais d'observation relativement malaisée dans cette région encombrée de nébulosités et de poussières galactiques. M 83 est vue de 3/4 et on y a observé six supernovae. Elle se situe à quelque chose comme 15 millions d'années-lumière.
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Messier 83.
La galaxie spirale M 83. 
Crédit : FORS Team, 8.2-meter VLT, ESO.

NGC 3717 est une galaxie spirale vue pratiquement par la tranche, marquée par une épaisse bande sombre de poussières. Diamètre : environ 100 000 années-lumière; distance : 60 millions d'années.
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La galaxie NGC 3717.
La galaxie spirale NGC 3717 (AD : 11h31m32s; déc: -30°18'28").



NGC 2835 est une spirale à ligne d'émission de type SBc et de magnitude 11. Elle est située à une trentaine de millions d'années-lumière de nous.

NGC 3124 est une galaxie spirale barrée de type SABbc. Présence d'une anneau de résonnance. Magnitude : 12,8.

NGC 3312 est une galaxie spirale à noyau actif (LINER) de type Sab, appartenant à l'amlas de l'Hydre. Magnitude 12,6.

NGC 3450 est une galaxie spirale barrée  de type Sb. Elle est distante de 180 millions d'années-lumière et de magnitude 13,7. Présence d'un anneau.

NGC 5078 est une galaxie spirale à noyau actif (LINER) vue de profil, distante de 90 millions d'années-lumière et de magnitude 11,5. Elle est en interaction avec sa voisine IC 4222 (= IC 879). Des jets de matière expulsés de NGC 5079 sont observable dans le domaine radio.

NGC 3081 est une galaxie de Seyfert 2 de type S0 entourée d'une anneau. Magnitude-: 12; distance : 90 millions d'années-lumière.
 

NGC 2835.
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NGC 3124.
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NGC 3312.
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NGC 3450.

NGC 3124 et IC 4222.
NGC 3081.

Autres galaxies observables dans la constellation de l'Hydre :  NGC 3621 (spirale); NGC 5101 (galaxie lenticulaire); NGC 3621 (elliptique).

[Les galaxies]
[Les nuages interstellaires]
[Les supernovae]
L'amas de l'Hydre = Abell 1060 qui s'étend sur une dizaine de millions d'années-lumière compte plus d'une centaine de galaxies brillantes. L'étude du rayonnement X émis par le gaz qu'il renferme en quantité entre ses galaxies a révélé une proportion anormalement importante de matière sombre.
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Abell 1060.
Abell 1060 (amas de l'Hydre).

C'est aussi dans la direction de la frontière de l'Hydre et du Centaure que se situe la direction vers laquelle la Galaxie et les autres membres du superamas de Virgo se dirigent. On a supposé dans cette direction une gigantesque concentration de matière, baptisée le Grand Attracteur. La nature du Grand attracteur est restée quelque temps assez débattue, car il se situe dans la ZOA (zone of avoidance), c'est à-dire dans la zone aveugle cache par la Voie Lactée. Des études récentes suggèrent cependant qu'il s'agit d'un superamas de galaxies ou de la région d'intersection de deux tels amas géants. 


Direction du Grand Attracteur.

Abell 754  est un amas de galaxies situé à une distance de 800 millions d'années-lumière. Connu depuis longtemps, il est apparu en 2004, grâce a des observations dans le domaine X par télescope spatial XMM-Newton, qu'il était impliqué dans une collision titanesque avec un autre amas. 

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Abell 754 (coordonnées : 09 h 08 mn 50,10", -09° 38' 12").
Source : The STScI Digitized Sky Surveycompositage : Imago Mundi, © 2004.

Ce phénomène, d'une extrême violence, et qui a été mis en évidence par la détection dans le milieu intergalactique de gaz porté à cent millions de degrés par le choc (image ci-dessous et gif animé).
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Abell 754.
Crédits : ESA / XMM-Newton / Patrick Henry et al.
[Les amas de galaxies]

Curiosités
Parmi les curiosités de cette constellation, on signalera : NGC 2923, qui est une galaxie à coquilles; ainsi que le pulsar PSR 0820+02 et le quasar PKS 0837-120, un objet de redshift z= 0,198. On ajoutera à cela l'anecdotique présence dans l'Hydre de l'étoile 2 du Sextant. La cause? un découpage des frontières entre constellations oublieux des dénominations et limites antérieures...
[Les quasars]
[Les pulsars]

Repérages
Le tableau ci-dessous donne les coordonnées (époque J2000,0) des principaux objets du ciel profond mentionnés dans cette page :
Nom Ascension droite Déclinaison
M 48 08h13m48s -04°30'10"
NGC 3242 10h24m49s -17°52'08"
M 68 12h39m26s -25°48'14"
M 83 13h38m59s -28°39'01"
PKS 0837-120 08h39m51s -12°06'44"
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