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Le Kurdistan

Le Kurdistan, c. à d. le pays des Kurdes, contrée de l'Asie, bornée à l'Ouest par le Tigre, et située sur les frontières de la Turquie d'Asie, de l'Irak et de l'Iran, dans la partie Sud-Est du premier de ces Etats, dans la partie Nord du deuxième, et dans la partie Ouest du troisième. Il correspond en partie à l'ancienne Médie, au pays des Carduques, à la Gordyène, et à l'Assyrie. Sol généralement montagneux, mais fertile dans les vallées. 

Les Kurdes habitent la contrée à laquelle ils ont donné leur nom de temps immémorial ; sous le nom de Gardu ils figurent parmi les adversaires des Assyriens; sous celui de Koudraha, dans les documents perses; sous ceux de Carduques et Gordyéens, les Grecs les ont connus et ils furent les plus redoutables ennemis de Xénophon dans la retraite des Dix Mille. Ils ne sont jamais entrés complètement dans la sujétion des grandes monarchies de l'Iran ou de la Mésopotamie; ces montagnards indociles et pillards furent toujours à peu près indépendants sous leurs chefs. Dans la grande anarchie de la dissolution du Califat, ils fondèrent des principautés qui eurent leurs jours de splendeur : Mérouanides, Ayyoubites (Les dynasties musulmanes au Moyen-âge); Salah-ed-din (Saladin) était un Kurde ayoubite. A partir du XVIe siècle ils ont été partagés entre la Perse et la Turquie. Après le démantèlement de l'Epire Ottoman, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la partie méridionale du Kurdistan turc fut dévolue à ce qui allait être l'Irak. 

Les tribus (khoïl) sont très nombreuses, et leur importance relative varie selon les temps. Les principales sont : les Revandiz, entre le Grand Zab et le lac d'Ourmiah, avec la famille gouvernante des Sorân; les Hakkari, sur le Grand Zab, autour de Djoulamesk; les Bilbas ou Balbas, à l'Est des Revandiz, sur la frontière; les Khosnav, auprès d'eux; les Bohtan, à l'Est du Tigre, au Nord du Grand Zab; les Behdinan, entre ceux-ci et Mossoul, la plus honorée des tribus parce qu'elle prétend descendre des Califes; les Djaf, dans les provinces d'Ardélan et Kermanchah; les Bebbeh et les Kermandj, voisins de ceux-ci; les Djellali, à l'Est de Bayezid; les Mikris, au Sud du lac d'Ourmiah; les Aschita, entre Mossoul et Mardin (Mésopotamie du Nord). Il faudrait y ajouter les Loures ou Louri qui sont de même origine, mais ceux-ci forment un groupe distinct qui récuse cette parenté. 

Nous laissons de côté les colonies kurdes du Mazandéran, du Khoraçan, et même celle de l'Haïmaneh (près d'Ankara), etc.

les Kurdes parlent une langue indo-européenne, du groupe iranien, très voisine du persan moderne, surtout chez les Gourân. Ils ont emprunté aux Persans leur littérature et leur alphabet arabe. Dans les districts de la frontière, leurs dialectes sont mélangés d'une foule de mots turcs, arabes, syriens, etc.

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Dictionnaire Territoires et lieux d'Histoire
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