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Confirmation
Confirmation, partie du discours où l'orateur prouve ce qu'il a avancé dans la proposition, et qui consiste dans la discussion des preuves. Elle comprend quatre parties : le choix des preuves, leur ordre, la manière de les traiter, et leur liaison.

Un sujet présente souvent un grand nombre de preuves, que l'orateur ne pourrait énumérer sans fatiguer ceux qui l'écoutent : il est donc important d'en négliger quelques-unes, et de ne conserver que les plus concluantes. 

« Je ne compte pas les preuves, dit Cicéron, je les pèse ».
Les preuves que l'orateur retient doivent être propres au sujet, assorties à l'intelligence et aux dispositions des auditeurs; elles ne doivent être ni recherchées, ni communes. Parmi les preuves qui sont propres au sujet, il y en a une qu'il faut toujours négliger, c'est la preuve dangereuse, c.-à-d. celle qui peut être rétorquée. 

Quel ordre convient-il de suivre pour traiter les preuves? Quelques rhéteurs conseillent de commencer par les plus faibles, pour s'élever graduellement jusqu'aux plus fortes. Cicéron et Quintilien veulent que l'orateur donne d'abord des arguments puissants, propres à frapper vivement l'esprit des auditeurs; ils placent ensuite les preuves médiocres ou faibles, et gardent pour la fin les plus décisives. Cette disposition s'appelle ordre homérique, parce que, dans l'Iliade (IV, 297), Nestor range ainsi ses troupes : il met à la tête les chars de guerre, à la queue sa meilleure infanterie, et au milieu tous ses mauvais soldats.

La manière de traiter les preuves fait voir le plus ou moins de talent de l'orateur. Les fortes seront développées séparément au moyen de l'amplification, qui consiste à présenter la preuve de plusieurs manières pour en faire sentir tout le poids.

« C'est, dit Cicéron, une manière, forte d'appuyer sur ce qu'on a dit, et d'arriver par l'émotion des esprits à la persuasion. » 
Les preuves médiocres ou faibles seront réunies, parce que toutes ensemble elles se prêtent une certaine valeur, qu'elles n'ont pas séparément. Ainsi, à un homme soupçonné d'avoir fait périr un de ses parents, on peut dire : 
« Vous étiez son héritier, vous étiez pauvre, vous étiez harcelé par vos créanciers, vous l'aviez offensé, et vous saviez qu'il devait faire un autre testament. »
Chacune de ces preuves est faible; mais ainsi accumulées elles frappent, dit Quintilien, non comme la foudre qui renverse, mais comme la grêle dont les coups redoublés brisent et ravagent.

Enfin, les preuves tendant toutes à la même conclusion, il existe entre elles un rapport commun : l'orateur doit s'appliquer à saisir ce rapport pour l'exprimer au moyen de la transition; la plus naturelle naît de l'enchaînement des preuves, lorsque la fin d'un raisonnement amène le commencement de l'autre. Cependant l'orateur se laissera guider par les besoins de sa cause, et s'affranchira des règles s'il craint qu'un ordre trop méthodique ne rende son discours obscur ou fatigant. (H. D).

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