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Le ciel au fil des mois
Le ciel en janvier
aux latitudes boréales moyennes

 

Nous commencerons par le côté Nord, où se trouvent les constellations qui, tournant autour de l'étoile Polaire, ne descendent jamais au-dessous de l'horizon et sont toujours en vue.

Tout d'abord, la Grande Ourse, ou le Chariot, facilement reconnaissable, avec son quadrilatère d'étoiles et sa queue formée de trois autres. En ce moment, après avoir frôlé l'horizon Nord, elle commence à remonter vers l'Est. On la voit donc avec le quadrilatère en haut et la queue dirigée vers le bas.

On s'imagine généralement qu'elle ne compte que sept étoiles, - les sept boeufs des Romains, les Septem triones, d'où nous avons fait le mot septentrion, pour désigner le Nord. Il n'en est rien. Un grand espace étoilé, qui s'étend au dessus de sa tête et sur sa droite, notamment, de ce côté, trois couples d'étoiles disposées de haut en bas, en font également partie.
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Constellations de janvier (Nord).
Le ciel en janvier au début de la nuit, en direction du Nord; latitude 45° N.

Derrière la Grande Ourse, nous apercevons les Chiens de Chasse ou Lévriers, qui la poursuivent et que nous verrons mieux au mois de février, ou bien dès ce mois, mais quelques heures plus tard. Dès à présent, nous voyons sur sa droite le Petit Lion et le Lion, qui viennent de se lever. Régulus, la principale étoile de cette constellation, est peut-être déjà visible à l'horizon, si les brumes, les collines, les maisons ou les arbres ne le cachent pas. 

Au-dessus de la Grande Ourse, un semis de petites étoiles peu visibles forme le Lynx et la Girafe.

Pour le moment, c'est vers la gauche que le ciel présente le plus vif intérêt. Si nous envisageons les deux étoiles de tête de la Grande Ourse, c'est-à-dire les deux du quadrilatère qui sont opposées à la queue, et si nous reportons environ cinq fois sur la gauche la distance qui les sépare, nous trouvons à peu près à moitié distance de l'horizon et du zénith, la Polaire, l'étoile sensiblement fixe, autour de laquelle semble tourner le ciel. Elle indique toujours la direction du Nord, étant à la verticale du pôle Nord. 

Au-dessous d'elle, semble pendre vers l'horizon nord, une grappe de six étoiles, qui avec une septième, forme un arrangement rappelant, en plus petit, celui de la Grande Ourse : une queue de trois étoiles et un quadrilatère de quatre, dont deux plus brillantes, celles de tête, semblent regarder la queue de la grande. C'est la Petite Ourse, qui, comme attachée par la queue à l'axe du monde, tourne autour en même temps que sa mère, ou sa grande soeur, comme on voudra, comme pour ne pas la perdre de vue.

Entre elles, cependant, se glisse comme un long serpent d'étoiles, qui contourne la petite par la tête, et semble vouloir l'envelopper : c'est le Dragon. Le monstre, brusquement, tourne le cou à gauche et laisse pendre vers l'horizon un losange de quatre étoiles, qui dessine assez bien un front triangulaire, deux gros yeux brillants et la pointe d'un museau. On notera que la quatrième étoile ne lui appartient pas, ayant été assez maladroitement rattachée à la constellation d'Hercule, placée actuellement sous l'horizon. Mais rien ne nous empêche de nous en servir pour reconnaître la tête du Dragon, de même, comme nous le verrons plus loin, on se sert communément d'une étoile d'Andromède pour former ce qu'on appelle le « Carré de Pégase ».

Si l'on veut savoir pourquoi le Dragon détourne ainsi la tête, qu'on regarde vers l'Ouest ce qu'il aurait devant lui à l'horizon, si les brumes et les obstacles permettent de la voir, une des plus belles éloiles du ciel, Véga, de la constellation de la Lyre, et plus loin, plantée debout en ce moment, une ligne d'étoiles, traversée d'une autre; une croix et la Lyre qui chante à ses pieds! Les Grecs et les Romains qui ont nommé toutes ces constellations, et qui ne connaissaient encore ni le crucifix ni le diable, de la tête de la croix ils ont fait la queue; comme les deux bras se prolongent par d'autres étoiles et s'infléchissent en arrière, ils y ont vu des ailes; dans la tige ils ont vu un long cou d'oiseau et ils ont appelé le tout le Cygne. L'appellation a été conservée, mais l'idée de croix n'a pas été écartée pour cela, on l'on dit couramment « la croix du Cygne ».
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Constellations de janvier (Sud).
Le ciel en janvier au début de la nuit, en direction du Sud; latitude 45° N.

Dans un des angles d'en haut de cette croix, dans celui opposé à la Polaire, nous remarquons une étoile faiblement brillante, nommée la 61e du Cygne (61 Cygni), qui a cela de particulier d'avoir été la première étoile, après le Soleil, dont on ait pu mesurer la distance. La lumière voyage un peu moins de 11 ans pour nous parvenir de cet astre.

Une blancheur en appelle une autre : avec le Cygne nous abordons la Voie lactée, qui monte vers le zénith, longue plage dont les grain, de sable sont des étoiles. Elle laisse à sa gauche deux petites constellations à peine visibles, le Renard et le Lézard puis brusquement, nous sortons de toute cette ménagerie de lions, d'ourses, de lévriers, de lynx, girafe, dragon, cygne, renard, lézard et nous entrons dans le monde de la mythologie : entre Ia Voie lactée et la Petite Ourse voici Céphée, constellation composée d'étoiles semées semées selon un dessin peu précis. 

Au-dessus de Céphée, dans la Voie lactée même, se trouve la constellation de Cassiopée, formée de cinq étoiles brillantes, qui dessinent nettement un M, et qu'on appelle aussi la Chaise. Elle fait absolument pendant à la Grande Ourse, à une distance égale de la Polaire. C'est une des constellations les plus faciles à reconnaître.

On peut encore remarque, à gauche, c'est-à-dire à l'Ouest de la Voie lactée, un vaste losange de quatre étoiles brillantes, aussi large que haut, qui occupe le ciel du couchant, à peu près à la même hauteur que la Polaire au Nord et qui contiendrait presque la Grande Ourse. On l'appelle, on l'a dit, le Carré de Pégase, bien que la plus haute des quatre étoiles appartienne, comme nous l'avons dit aussi, à la constellation d'Andromède. 

Nous reconnaissons, presque en ligne droite, trois autres étoiles. Les deux premières s'ajoutent au carré de Pégase pour former Andromède; la troisième est Algol de la constellation de Persée. Et tout cet ensemble a ceci de curieux qu'il reproduit encore, mais en beaucoup plus grand cette fois, la disposition de la Grande ourse, quatre étoiles en quadrilatère, puis une queue de trois. C'est comme une vaste Grande Ourse enveloppant Cassiopée, le quadrilatère en bas, la queue vers le zénith.

Algol, type des binaires à éclipses, se trouve déjà dans la partie sud du ciel; et, plus loin, avoisinant également le zénith, mais le dépassant d'une égale distance vers l'Est, la belle étoile Capella (la Chèvre), de la constellation du Cocher, laquelle a la forme d'un pentagone, nous ramène à la Voie lactée, qui traverse en ce moment notre zénith.

Mais avant de la descendre vers le Sud-Est, regardons vers les constellations du Sud-Ouest, car elles ne vont pas tarder à se coucher. Nous y voyons, enveloppant par la gauche le carré ou losange de Pégase, deux lignes sinueuses de petites étoiles, qui viennent se couper à la hauteur de l'angle méridional du carré : ce sont les Poissons. Au-dessous d'eaux, tout à l'horizon, à peine visible, le Verseau, plus vers le Sud-Ouest, puis vers le Sud, la Baleine et l'Eridan, dont les étoiles ont peu d'éclat.

Au-dessus des Poissons, entre eux et Algol, on trouve le Bélier, qui comme toutes les constellations de cette région n'a pas d'étoiles très brillantes. Mais, presque au-dessus de nos têtes, en approchant du zénith par le Sud cette fois, un groupe d'étoiles frappe tous les yeux  : ce sont les Pléiades, rattachées à la constellation du Taureau, dont l'étoile principale, Aldébaran, brille au-dessous et à gauche, d'un éclat rougeâtre; et avec lui nous rentrons dans la série des astres splendides qui, depuis Véga, le Cygne, Cassiopée, Capella, parsèment et escortent la Voie lactée.

Et voici la merveille du ciel équatorial, qui resplendit sur la partie méridionale de notre ciel d'hiver, Orion, le géant Orion, formé d'un haut quadrilatère de belles étoiles dont Bételgeuse, Bellatrix et Rigel. Il est traversé de trois étoiles en ligne droites, que l'on appelle communément le Trois Rois, et qui forment le Baudrier, auquel semble pendre un poignard formé de trois petits astres très rapprochés. De ces trois derniers, celui du milieu est la fameuse Nébuleuse d'Orion, M 42.

Au Sud de cette riche constellation se trouve le Lièvre, peu remarquable, et au Sud-Est, sous le prolongement des trois Rois, Sirius, très brillant et étoile principale de la constellation du Grand Chien.

Autour de lui pâlissent la Colombe, la Poupe, la Licorne, mais au dessus de cette dernière, un peu au-dessous du prolongement d'une ligne passant par Bellatrix et Bételgeuse, brille Procyon, la principale étoile du Petit Chien. Et, au-dessus encore, non loin de Bételgeuse, les Gémeaux, long rectangle dont les deux plus belles étoiles, accouplées, sont à l'extrémité de gauche, Castor et Pollux. Tout à fait à l'Est se lèvent l'Hydre et le Cancer.

Qu'on remarque maintenant cet enchaînement de constellations : Verseau, Poissons, Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion : c'est plus de la moitié du zodiaque, c'est-à-dire de la zone sur laquelle le Soleil se projette successivement pendant notre course autour de lui. Il sera dans le Verseau au mois de mars et traversera toute la suite au cours de l'été. Et voilà comment ces constellations et celles qui se trouvent sur leurs méridiens respectifs nous seront successivement cachées par la lumière solaire. La région du zodiaque est aussi la région où l'on peut observer les planètes, qui circulent toutes sur un plan appelé l'écliptique, et sur lequel se déroule l'orbite de la Terre. (G. Armelin).

Principaux objets célestes en évidence pour l'observation en janvier

Dans le Taureau, on peut commencer par les Pléiades (oeil nu, jumelle, télescope...), l'un des amas ouverts les plus intéressants du ciel. Autre amas ouvert, les Hyades (oeil nu), autour d'Aldébaran (Alpha Tauri), qui est une étoile double : la principale composante est rouge, l'autre est pratiquement imperceptible. Parmi les autres systèmes stellaires, on peut mentionner : les couples écartés Thêta, Kappa, Sigma (jumelle). L'étoile Lambda du Taureau est, quant à elle, une binaire à éclipses, avec une période rapide. T Tauri, près de Aïn (Epsilon Tauri), entourée d'une nébulosité (nébuleuse variable de Hind) présente aussi des variations de lumière, mais cette fois à cause de l'instabilité de son enveloppe : c'est une très jeune étoile qui n'a pas encore achevé sa formation. Enfin, près de Dzêta Tauri, à l'extrémité d'une des cornes du Taureau, se trouve la nébuleuse du Crabe (M 1), qui résulte de l'explosion de la supernova observée en Chine en 1054.

La splendide nébuleuse d'Orion, M 42, observable avec un petite lunette et déjà perceptible à l'oeil nu. Les doubles Delta, Lambda, Sigma, Iota d'Orion.

Castor (admirable). - Delta, Dzêta, Kappa des Gémeaux. - Amas ouvert M 35. 

La double Gamma du Bélier (charmante).

L'Amas ouvert M 41 du Grand Chien

Mira Ceti (Omicron de la Baleine). - Rouge et variable R du Lièvre

Gamma d'Andromède (double colorée, magnifique). Galaxie M 31 (aux jumelles).

Double 14 du Cocher.

Doubles Eta et Iota de Cassiopée.

Persée renferme plusieurs étoiles doubles intéressantes à observer avec un petit instrument, parmi lesquelles Eta (Miram), couple physique jaune et bleu, en ce moment un peu haut pour être observé confortablement. Côté variables, la plus intéressante est Algol (Bêta Persei), dont les variations de lumière sont dues à la présence d'un compagnon qui éclipse la composante principale. Enfin, parmi les amas ouverts, on note en premier lieu l'amas double l'amas double de Persée (Chî et h), observable à loeil nu et aux jumelles. Un télescope est nécessaire pour distinguer la nébuleuse California (NGC1499), placée un peu au-dessus de l'étoile Xi.

Dans Eridan, l'étoile double 32 Eridani, dont une composante est jaune topaze et l'autre bleu marine, et Omicron-2 (Keid), sytème triple, emporté par un mouvement propre rapide. 55 Eridani est aussi une étoile double fort jolie, ainsi que 39, jaune et bleue (couleurs magnifiques). Près de Zaurak (Gamma), une nébuleuse planétaire relativement brillante, NGC 1535.

Dans Céphée, on peut y observer l'étoile Delta, double, et surtout variable : elle est le type d'une famille d'étoiles pulsantes, les Céphéïdes. L'étoile Mu (Erakis), elle aussi variable, est d'un rouge grenat très remarquable. Parmi les étoiles doubles, il convient de noter : Kappa, couple délicat; Xi, système physique en mouvement; Bêta couple assez facile à distinguer; Omicron (variable), jaune et bleue qui offre un beau contraste.

L'étoile Polaire ou Polaris  (Alpha de la Petite Ourse) : un petit télescope la fait apparaître double; il s'agit d'un rapprochement fortuit sur la ligne de visée. La composante principale est jaune, l'autre est bleuâtre.


Remarquer dans les nuits du 2 au 4, avant et après minuit, un point situé entre Tau d'Hercule et Bêta du Bouvier : c'est le radiant (centre d'émanation) d'un essaim d'étoiles filantes, les Quadrantides, associées à la comète Machholz. (C.F.).
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