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Vase (du
latin vas), se dit, en général, d'un ustensile destiné
à contenir des liquides ou autres objets, et spécialement
d'un vaisseau de forme élégante, à lèvres évasées,
monté sur un piédouche, et
orné plus ou moins richement d'oves, godrons, guirlandes et figures
en bas-relief, avec des anses sculptées.
On fait des vases en pierre, en marbre, en albâtre, en porphyre,
en porcelaine, en bronze, ou métaux
précieux, pour orner les palais, les musées, les jardins,
etc.
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Vases
de jaspe et d'agate du XVIIe siècle,
avec
montures et orfèvrerie émaillée (Louvre).
Il n'est pas de pays mentionné par
l'histoire ancienne, ou l'on n'ait découvert des vases d'argile,
de verre ou de métal. Ils présentent une infinie variété,
que l'on considère la destination, la forme ou la matière.
La plupart étaient des produits communs, d'usage courant , des ustensiles
de table ou de cuisine. D'autres ont servi de récipients pour les
sacrifices, dans les cérémonies du culte. Les catégories
les plus intéressantes comprennent les vases de luxe, qui étaient
soit des ex-voto consacrés aux dieux
dans les temples, soit des objets donnés en prix dans les jeux,
soit des objets d'art conservés précieusement dans les maisons
riches, dans les trésors des sanctuaires on des princes. Ces vases-là,
décorés avec une grande richesse, étaient souvent
de véritables oeuvres d'art ; et ce sont des documents fort utiles
pour l'étude des moeurs, des croyances, de la mythologie, comme
de la peinture ou de la plastique.
Dans les collections de vases antiques,
on rencontre à peu près toutes les formes possibles. Nous
signalerons seulement les plus fréquentes. Parmi les récipients,
le cratère, à la panse large, à l'ouverture évasée,
ou l'en prisait le liquide pour remplir les coupes ; le cyathe, sorte d'aiguière,
qui servait à verser le vin du cratère dans les coupes; la
chiale, la patère, employées surtout pour les libations ;
les vases à parfums, fiole, lécythe, ampoule, alabastre;
les vases de sacrifice, canistre, licnon; les tonneaux d'argile, pithos,
dolium;
les urnes pour le transport ou la garde des liquides, hydrie, amphore;
les urnes funéraires, etc. Parmi les vases à boire, le canthare,
large coupe avec couvercle ; le scyphe, long et rond; la cylix, munie d'un
pied et d'anses; l'aryballe, en forme de bourse; le rhyton, en forme de
corne ou d'animal ; le cotyle, et toutes les variétés de
la coupe. Parmi les ustensiles de cuisine, le zébés ou chaudron,
ordinairement soutenu par trois pieds, C'est par centaines que se comptent,
d'après la forme, les espèces de vases ; mais il est souvent
difficile d'identifier les spécimens conservés avec les noms
connus par les auteurs.
La matière en est aussi très
différente. Bien des ustensiles d'usage courant se faisaient en
bois. Nous possédons des vases de marbre, d'albâtre, de verre,
d'or, d'argent, de bronze, de bronze doré ou incrusté d'argent
avec des appliques et des anses ciselées. On ne tonnait pas exactement
la composition des célèbres vases murrhins,
qui étaient peut-être une sorte de porcelaine
fabriquée avec du spath-fluor. La grande majorité des vases
conservés est en terre cuite ; quelques-uns en terre cuite vernissée
et émaillée; la plupart en argile commune, souvent couverte
d'un enduit. Les plus riches sont ornés de dessins ou de peintures,
ou de sujets en relief.
Orient. On a trouvé dans
les nécropoles de l'Égypte beaucoup de vases en pierre, en
argile, en verre ou en bronze. Parmi les vases en pierre, citons les canopes
de calcaire ou d'albâtre; des vases à parfums, en albâtre,
ordinairement fuselés et pointus en bas, d'autres à panse
arrondie, à gorge étroite ; des flacons à large panse,
avec rebord cylindrique et couvercle plat; d'autres flacons en ferme d'animal
ou de plante. Les vases d'argile sont généralement en terre
jaune ou rouge, uvée une couverte blanchâtre. La forme et
la décoration en sont très variées : jarres sans pied
ni anse, marmites, pots de ménage, coupes, assiettes
à fond plat ; récipients à panse lisse, noirs en bas,
et, en haut, d'un rouge sombre; cylindres, burettes
; ornementation faite surtout de lignes, de points et de croix, mais où
apparaissent quelquefois des figures d'hommes et d'animaux. On possède
aussi beaucoup de canopes en terre cuite. Les récipients en verre
et en bronze présentent une riche décoration, et souvent
des représentations figurées, Ces vases de diverses matières
prouvent que les Égyptiens avaient poussé très loin
l'art de la céramique, de la verrerie et du métal, comme
les autres arts plastiques.
En Chaldée ,
en Assyrie, en Perse (Iran ),
les produits céramiques sont médiocres, en raison surtout
de la mauvaise qualité de l'argile du pays. A Telle comme à
Suse
et ailleurs, on n'a guère rencontré que des vases grossiers
et barbares, aux parois épaisses et disgracieuses. La pâte
argileuse y est ordinairement mêlée de paille menue. La décoration
se compose de dessins géométriques, de festons, d'oves et
bandes de couleur. Même pauvreté dans les fouilles d'Assyrie,
qui out fourni seulement de lourdes amphores, ornées de peintures
brunes ou jaunâtres, ou de reliefs, qui représentent des lignes
géométriques et des fleurons. Pas trace de vases de luxe,
du moins en céramique; car les vases de verre sont souvent de forme
assez élégante, et des vases de métal sont décorés
de curieux reliefs, qui figurent des scènes mythologiques ou historiques.
L'art phénicien, tant dans la Phénicie
propre qu'à Chypre
ou à Carthage ,
présente beaucoup de vases intéressants : des vases émaillés,
des vases en verre moulé, des coupes en bronze, en argent, en or,
où des sujets mythologiques disposés par zones, des tableaux
de genre, des scènes pittoresques, des épisodes de chasse
ou de sacrifice, sont ciselés, gravés à la pointe,
ou martelés au repoussé. Les céramiques sont fort
nombreuses et variées. L'argile est souvent couverte de couleur;
la passe des vases est décorée de dessins géométriques,
d'oiseaux, de quadrupèdes, parfois d'hommes. On surprend dans cet
art, surtout à Chypre, les premiers essais méthodiques de
la peinture de vase. Ces produits de la civilisation phénicienne
sont cependant peu originaux ; car on y voit prédominer tour à
tour l'influence de l'Assyrie, de, l'Égypte, et, plus tard, de la
Grèce.
Grèce. Les poteries communes,
qui sont sorties en foule des nécropoles grecques, offrent un intérêt
archéologique par les renseignements qu'elles fournissent sur les
formes plastiques, sur la technique des divers ateliers, sur les usages,
et aussi, comme les amphores timbrées, sur l'histoire du commerce.
Nous n'avons pas à en parler ici. Nous nous occuperons seulement
des vases de luxe, et spécialement des vases peints, nom par lequel
on désigne des vases antiques d'argile, sèche ou cuite, ornés
de peintures. C'est, après les médailles, la classe la plus
nombreuse de monuments que les Anciens nous aient laissés.
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La découverte
des vases peints
L'attention ne s'est
portée sur les vases peints que depuis la fin du XVIIe
siècle. La Chausse en publia quelques-uns dans son Musueum Romanum
en 1690; Berger, Montfaucon, Dempster,
Gori, Buonarotti, Caylus, s'on occupèrent
à leur tour.
Parce que la première
découverte des vases avait eu lieu sur le sol de la Toscane, ces
savants leur donnèrent le nom de vases étrusques : mais Winckelmann
entreprit, le premier, d'en démontrer l'origine grecque. Passeri,
d'Hancarville, Hamilton, Heyne, Guarnacci, Fréret, Micali, et, de
au XIXe siècle, le prince de Canino,
soutinrent néanmoins qu'on devait conserver ces monuments à
l'Étrurie; l'opinion de Winckelmann, appuyée et développée
par Tischbein, Boettiger, Lanzi,
Millin, Gerhard, Raoul Rochette, Maffei, Zanoni,
a définitivement triomphé.
Non seulement les
inscriptions des vases peints sont en langue grecque, les sujets empruntés
à la mythologie grecque, mais encore, depuis les premières
découvertes en Toscane, on a trouvé une quantité considérable
de vases dans l'Italie méridionale, en Sicile, en Grèce,
dans les îles de l'Archipel, sur plusieurs points de l'Asie Mineure,
etc.
Les plus anciens
appartiennent incontestablement à l'art asiatique ou ont été
exécutés sous son influence; les plus nombreux sont le produit
de l'art hellénique. Les vases de travail étrusque sont moins
communs et de date plus récente. Bien qu'on doive faire une assez
large part à l'importation par le commerce, on peut admettre en
général que les vases peints ont été fabriqués
dans les pays mêmes où on les découvre habituellement. |
Les formes des vases
peints sont très variées : il y en a de simples et de compliquées;
certains vases ont plus d'un mètre de hauteur, tandis que d'autres
n'ont que 5 cm; ils ont deux, trois anses ou plus. Tantôt les peintures
sont tracées sur le corps même du vase, tantôt sur le
col et sur le pied ainsi que sur les anses; plus rarement le vase est tout
à fait noir, et il n'y a qu'une frise peinte autour du col. Les
coupes offrent d'ordinaire des dessins à l'intérieur comme
à l'extérieur. Le plus grand nombre des vases peints semble
n'avoir pu servir qu'à la décoration, soit des temples, soit
des demeures particulières; de leur poids et de leur forme on peut
conclure qu'ils devaient rester à la même place; il en est
même qui, dépourvus de fond, perforés d'un bout à
l'autre, ne pouvaient rien contenir. II fut d'usage de placer des vases
dans les tombeaux, probablement ceux qui avaient appartenu au mort. Quelques-uns
ont pu servir d'ustensiles de ménage.
Ceux qui
portent des noms d'archontes éponymes
ont leur date positive. II est vraisemblable que des vases étaient
offerts aussi en présent. Les peintures qui décorent les
vases représentent presque toutes des scènes mythologiques
: les sujets bachiques sont les plus fréquents; puis viennent les
travaux d'Hercule ;
les scènes de la guerre de Troie
forment également une série considérable; on voit
encore des noces, des repas, des chasses, des combats, des jeux gymnastiques,
des danses, des scènes de musique, de bain, de toilette, mais très
rarement des compositions empruntées à l'histoire. Les sujets
funèbres, à peu d'exception près, appartiennent à
la dernière période de l'art. Les inscriptions des vases
peints présentent des noms mythologiques, des noms de personnages
historiques, de simples particuliers, d'artistes ou de fabricants, des
alphabets, des sentences, des dialogues, des acclamations; celles qui sont
en langue et caractères étrusques sont peu nombreuses et
sur des vases fabriqués à l'époque de la décadence
de l'art.
La peinture de vase n'est arrivée à
produire ses chefs-d'oeuvre qu'après de longs siècles de
tâtonnements. Les fouilles de Troie, de Mycènes
et de Tirynthe ,
de Crète ,
les nécropoles de l'Attique ,
de la Béotie ,
de la Thessalie ,
des Cyclades et de maint autre pays, ont jeté une vive lumière
sur ces premiers essais.
Les vases de style
primitif proviennent, la plupart, des îles de l'Archipel, de Corfou ,
de Rhodes ,
de Chypre ,
de la Troade. Ils sont de couleur blanchâtre ou jaune clair, et n'ont
pour décoration que des zones brunes ou noires, des méandres,
des chevrons, quelquefois des poissons, des oiseaux ou des serpents peints
au trait. Ils remontent au moins à 9, 10 et même 12 siècles
avant l'ère chrétienne. Jusqu'au VIIIe siècle
avant notre ère, on voit se succéder divers types de céramique,
dont les principaux sont :
1° vases au type dit de Santorin
(ornementation végétale; imitation fréquente de la
forme humaine);
2° vases dits phéniciens des
Cyclades, trouvés surtout à Milo ,
à Santorin, à Mycènes, à Rhodes, à Chypre
(zones d'animaux, et chevrons en brun ou jaune);
3° vases à ornementation géométrique,
découverts surtout à Mycènes, à Égine,
à Chypre, en Attique
(peintures d'un brun rougeâtre, méandres, rosaces et chevrons;
sans doute, imitation des vases de métal);
4° vases au type dit du Dipylon, trouvés
surtout en Attique (dessins géométriques encadrant divers
sujets, animaux, scènes religieuses, convois funèbres).
Au VIIe et
au VIe siècle prédominent,
dans tout le monde grec, les vases de sigle corinthien, façonnés
avec une terre jaune pâle, où se détachent des figures
brunes ou noires, relevées de violet.
Les vases
corinthiens - On appelle vases corinthiens ceux dont les inscriptions
sort en caractères de l'ancien alphabet employé à
Corinthe.
A cette catégorie appartiennent le célèbre vase de
la chasse de Calydon, dit vase Dodwell, trouvé à Corinthe
et qui est aujourd'hui au musée de Munich, et différents
vases d'Agylla. C'est tout au plus au VIIe siècle av. J.-C. que
ces derniers doivent être rapportés : on sait que Démarate
vint de Corinthe se fixer en Etrurie ,
vers l'an 655, avec une troupe de colons où il y avait plusieurs
artistes.
La décoration en est riche, mais peu
variée; les sujets ordinaires sont des zones d'animaux, des êtres
fantastiques, des scènes mythologiques, encadrés d'ornementset
figures, qui rappellent les bas-reliefs assyriens et les compositions gravées
sur les cylindres babyloniens .
Vers le milieu du VIe
siècle commence la série des vases peints proprement dits.
Ce sont d'abord des vases à figures noires, qui se détachent
sur un fond rouge, blanc ou jaune. Dans la décoration prédominent
les sujets religieux. Certains vases ont des peintures à teintes
rouge, blanche et brune, superposées sur une couverte noire. Si
l'on a trouvé des vases asiatiques dans les nécropoles de
l'Étrurie, c'est qu'ils furent apportés dans ce pays par
des navigateurs phéniciens. Dans cette classe, qui est très
riche, on distingue plusieurs groupes :
1° produits communs;
2° vases à fond blanc ou jaune;
3° type du vase François, remarquable
par la richesse de l'ornementation et le soin de l'exécution;
4° vases du style de Nicosthènes,
trouvés surtout en Attique et en Italie;
5° vases de style sévère,
qui se distinguent par la fermeté du dessin, et qui portent la signature
d'Amasis, Hermogène, Timagoras, Tléson, ou autres;
6° amphores panathénaïques,
vases donnés en prix aux grands jeux des Panathénées
à Athènes, et toujours restés fidèles au style
archaïque, comme au type traditionnel d'Athéna portant la lance.
Les vases à figures noires commençaient
à passer de mode au milieu du Ve
siècle. C'est le moment où s'ouvre la série des vases
à figures rouges sur fond noir. On y reconnaît encore plusieurs
types :
1° le style sévère
de la fin du Ve siècle, qui conserve
parfois quelque raideur archaïque, mais qui s'inspire de la grande
peinture religieuse ou nationale de Polygnote, et qui compte de merveilleux
chefs-d'oeuvre, signés par Andokidès, par Brygos, Douris,
Epictetos,
Éuphronios, Kakhrylion, ou Sosias;
2° le style du IVe
siècle, qui est plus libre d'allure, qui subit l'influence de Zeuxis,
et préfère les sujets de la vie ordinaire;
3° le style attique pur, remarquable
par la finesse des peintures, la prédilection pour les scènes
de toilette ou d'intérieur;
4° les produits communs, vases intéressants
encore comme spécimens de l'industrie courante du temps, et souvent
de grandes dimensions, avec des scènes familières ou bachiques;
5° les vases à peintures rouges
de la Grande Grèce ,
qui ont généralement des proportions colossales et une fastueuse
décoration, mais de mauvais goût.
Mentionnons enfin, pour la même période,
une série de chefs-d'oeuvre qui semblent propres à l'Attique ,
les admirables lécythes blancs d'Athènes,
d'une élégance de formes incomparable, où, sur le
fond blanc de la couverte, se détachent des scènes très
simples figurées au trait, presque toujours des scènes funèbres,
toilette du défunt, exposition du corps, déposition au tombeau,
adieux et lamentations, Charon dans sa barque, offrandes et sacrifices
près de la stèle.
L'art des lécythes semble avoir
disparu vers la fin du IVe siècle
avant notre ère, temps où la peinture à figures rouges
est en pleine décadence. Alors apparaissent ou se développent
de nouveaux systèmes de décoration, qui furent surtout goûtés
dans l'Italie méridionale. On façonne des vases à
dorures et à couleurs, des vases à ornements dorés,
avec des figures en relief, ou encore des vases en forme de figurine ou
d'animal. Mais les artistes déploient dans ce domaine plus, d'ingéniosité
que de goût ; et l'on peut dire que la grande peinture sur vase était
morte en Grèce bien avant l'arrivée des Romains.
Outre leur céramique d'art et leurs
poteries communes, les Grecs ont exécuté des vases avec des
matières très diverses : vases vernissés et émaillés;
vases en verre, d'un travail délicat ; vases en marbre, comme les
vases funéraires dits de Marathon ,
ou les grands vases décoratifs à reliefs sculptés,
et à scènes mythologiques ou bachiques; vases d'or, d'argent,
de bronze ordinaire ou de bronze doré, dont on a découvert
de beaux spécimens dans les fouilles d'Hissarlik, de Mycènes,
dans les nécropoles du Bosphore cimmérien .
A l'art alexandrin
appartient le riche trésor de Bosco-Reale, qui a été
trouvé près de Pompéi.
Nous connaissons, d'ailleurs, plusieurs noms d'artistes qui s'étaient
illustrés dans ces travaux d'orfèvrerie : Mentor, Mys, Acragas,
Boethos, Diodore, Parthenios, Pythéas, Teukros, Zopyre.
Les musées
européens conservent de très beaux vases décoratifs
en marbre, d'origine grecque, et dont les sujets, aussi bien que les formes,
ont été souvent copiés par les modernes : on peut
mentionner, entre autres, un vase gigantesque de la villa Albani, dont
les reliefs représentent les travaux d'Hercule ,
et le vase dit de Médicis, qui représente le sacrifice d'Iphigénie,
et dont il existe une copie dans le parc de Versailles.
On a trouvé en 1830 à Béthouville, près de
Bernay ,
une grande quantité de vases d'argent, ornés de reliefs d'un
travail admirable; ils ont été achetés pour le Cabinet
des antiques de la Bibliothèque nationale .
Le Vase
de Warwick - célèbre vase antique colossal, en marbre
blanc, trouvé dans les ruines de Tivoli en Italie, et que sir W.
Hamilton fit transporter en Angleterre en 1774. Il orne aujourd'hui le
château
de Warwick, situé sur l'Avon. Ce vase, que l'on croit être
du sculpteur Lysippe, était resté enfoui pendant une longue
suite de siècles dans la villa d'Adrien. La coupe en est presque
entièrement sphérique. Deux ceps de vigne
entrelacés se détachent du marbre pour former les anses,
et, serpentant avec grâce autour du bord élégamment
renversé, l'ornent de leurs grappes et de leur feuillage. Au milieu
sont des têtes de Satyres en grand relief, et, au-dessous, une peau
de panthère avec le thyrse de Bacchus et d'autres embellissements.
La capacité du vase de Warwick est de 800 litres environ.
Un vase d'argent, fait
en forme de mortier, a été trouvé à Herculanum;
ses reliefs représentent l'apothéose
d'Homère. Athénée parle d'un
vase qui était consacré à Artémis
dans le temple de Capoue, et sur lequel on avait inscrit plusieurs vers
d'Homère en or incrusté dans l'argent.
Les vases antiques
de pierres fines, d'agate et d'onyx, sont rares : les plus célèbres
sont le vase des Ptolémées, le
vase de Brunswick, pris en 1629 dans le palais des ducs de Mantoue ,
et la coupe du roi de Naples, conservée
au musée Pio-Clémentin de Rome.
La collection de Paris contient plus de 800
vases de pierres précieuses ou de cristal de roche, richement montés
en or ou émaillés, et dont le plus grand nombre fut rassemblé
par le grand-père de Louis XV.
On possède
très peu de vases de verre, surtout ornés de reliefs : parmi
les plus fameux se trouvent le Sacro catino, le vase de Portland et le
vase bleu de la Bibliothèque nationale de Paris,
sur lequel on a représenté en relief, presque en ronde-bosse,
Persée
délivrant Andromède .
Le Vase
de Portland, ou vase Barberin, fameuse urne cinéraire, trouvée
dans un caveau souterrain à Rome, pendant le pontificat d'Urbain
VIII (de la famille Barberini), et que l'on croit avoir contenu les cendres
de l'empereur Alexandre Sévère
et de sa mère Julia Mammaea. Le sarcophage,
en marbre pentélique, où était renfermé ce
précieux monument, se trouve au Musée du Capitole; le vase,
après avoir servi d'ornement à la bibliothèque Barberini,
fut acheté, au XVIIIe siècle, par W. Hamilton, il passa ensuite
au duc de Portland, avant d'être acquis par le British Museum de
Londres.
C'est un vase de 30 centimètres de hauteur sur le de diamètre,
en verre bleu foncé, qui parait noir quand on ne le présente
pas à la lumière, et offrant un relief de figures d'un fini
parfait, en verre blanc et opaque.
Le
vase de Portland.
Ces figures, exécutées
au touret, sont du travail le plus exquis, et sont, d'une époque
antérieure à Alexandre le Grand.
Winckelmann crut que le sujet représentait le mythe de Thétis ,
qui prit diverses formes pour échapper aux poursuites de Pélée .
Veltheim voulait y voir l'histoire d'Alceste ,
qu'Héraclès
ramena des Enfers
à Admète .
Wedgwood pense que c'était la représentation allégorique
de la mort d'un personnage, appui de sa famille, au moment où il
passe de la vie à l'immortalité. En 1845, le vase de Portland
fut renversé de son piédestal
et brisé par un sot ou un fou, qui voulait par là s'immortaliser
à la manière d'Érostrate
: on a remédié aux suites de cet accident avec tant d'habileté,
qu'on peut à grand peine s'en apercevoir. (B.).
Etrurie et Rome. Bien avant de connaître
les chefs-d'oeuvre de l'industrie grecque, l'Italie avait déjà
de vieilles traditions céramiques. Dans les fouilles des terramares,
et dans les débris de la civilisation dite villanovienne, on a rencontré
beaucoup de poteries grossières, d'une argile brunâtre, façonnées
à la main, mal cuites et peu résistantes, ornées de
dessins géométriques et de croix, avec des anses en forme
de croissants. Outre les ustensiles d'usage courant, on a trouvé
de curieuses urnes cinéraires qui ressemblent à des cabanes.
Aux mêmes civilisations primitives appartiennent divers récipients
en métal : des vases en bronze, des seaux à double anse,
des cistes cylindriques cerclés d'anneaux, parfois décorés
maladroitement de figures et d'animaux en relief.
L'Etrurie
avait une céramique originale. Les types les plus répandus
en étaient : les canopes, urnes destinées
à contenir les cendres du mort, et couronnées d'une tête
humaine, souvent avec des bras passés dans les anses; les vases
dits de bucchero nero, en terre noire et à reliefs, décorés
soit de dessins imprimés au rouleau et représentant surtout
des animaux féroces ou des processions, soit de reliefs estampés,
avec appliques, d'une grande variété de formes et d'une riche
ornementation à bandes horizontales où dominent les animaux
et les masques ; d'autres vases noirs, à vernis brillant et à
reliefs, qui paraissent une imitation des vases de bronze, notamment les
patères à ombilic, où un sujet estampé se déroule
autour d'une boule centrale. De plus, les Étrusques ont connu et
imité de bonne heure les vases peints de la Grèce; ils ont
reproduit à leur façon les divers types grecs, copiant les
scènes de leurs modèles, mais en les dénaturant souvent
jusqu'à la caricature, et en mêlant aux histoires mythologiques
des personnages et des légendes de leur cycle infernal. Longtemps
on n'a connu les vases grecs que par les pastiches étrusques; d'où
le nom impropre de vases étrusques qu'on donnait autrefois aux vases
grecs.
Les vases
étrusques - Les vases d'un travail véritablement étrusque
sont en pâte noire, d'un émail terne, et de formes quelquefois
très bizarres. On y voit le plus souvent des sujets bachiques, quelquefois
des divinités étrusques, rarement des inscriptions en langue
étrusque. L'aspect en est généralement peu agréable.
Il y en a qui offrent tous les caractères de l'archaïsme, et
qui peuvent être antérieurs à la fabrication grecque;
mais on pense que les artistes étrusques continuèrent de
travailler dans leur style particulier jusqu'à une époque
très rapprochée de la fin de la république romaine.
On a découvert aussi en Étrurie
bien des vases de métal, des chaudrons de bronze, des aiguières,
des seaux.
Rome ,
en fait de céramiques, n'eut longtemps que des produits communs.
On en trouve bien des spécimens dans les musées : amphores,
doua, pots de ménage, urnes cinéraires. Ces poteries sont
surtout intéressantes par les estampilles des potiers, qui fournissent
de curieux renseignements sur les ateliers de fabrication. En dehors des
vases de luxe importés de Grèce on d'Étrurie, la céramique
fine apparaît à Rome, au le, siècle avant notre ère,
avec les poteries d'Arezzo .
Ces vases à vernis rouge sont bien connus aujourd'hui, surtout depuis
qu'on a découvert, à Arezzo même, les ruines des fabriques,
avec des moules et des cachets de potiers. Ils ont généralement
des formes très simples, celles du bol, du gobelet ou du plat. Ils
sont ornés de reliefs décoratifs, bordures de perles et d'oves,
festons et guirlandes de feuillage, fruits, animaux, danses ou jeux d'Amours,
mythologie galante, scènes de combat, de vendange ou de chasse.
Le style de ces vases est tout grec, les sujets tout alexandrins : aussi
l'on suppose que ces poteries sont des surmoulages de vases d'argent originaires
d'Alexandrie.
Les vases
italo-grecs - Des vases italo-grecs, les uns sont à fond jaune
ou rouge, avec figures noires, dont les contours sont gravés au
moyen d'un instrument pointu; quelques détails des vêtements
ou certains ornements sont rehaussés de violet; les chairs des femmes,
les cheveux et la barbe des vieillards sont coloriés en blanc. D'autres
vases à fond noir ont les figures et les ornements réservés
en rouge ou en jaune sur le fond; les contours, los traits et les linéaments
sont en noir, mais la plupart du temps le dessin a été ébauché
à la pointe sèche. Les vases de Nola à peintures rouges
se distinguent par la finesse de la terre, l'éclat de la couverte
noire, l'élégance du dessin et la simplicité des sujets.
Beaucoup de vases
à peintures noires sur fond rouge, quelques-uns à peintures
rouges ou blanches sur fond noir, portent la signature de Nicosthènes;
plusieurs portent les noms de Phanphaïos, d'Eschyle, d'Andocide, de
Chacylion, d'Euphronias, d'Euthymiadès, d'Epictète, de Phintias,
d'Hiéron, de Zeuxithéos, etc. Les vases de la décadence
de l'art grec dans l'Italie méridionale se reconnaissent à
un dessin plus négligé, à la surcharge dus ornements,
à un émail noir plus terne; cette fabrication paraît
avoir persisté jusqu'à un siècle avant l'ère
chrétienne. Les vases à peintures blanches superposées
sont aussi de la fin de la céramique. (B.).
La fabrication des céramiques d'Arezzo
proprement dites a duré fort peu de temps. Mais, sous l'Empire,
dans toutes les provinces et pendant des siècles, une foule d'ateliers
en firent d'innombrables contrefaçons. Telle est l'origine de cette
poterie à vernis rouge et à reliefs qui remplit nos musées,
et qu'on appelle, on ne sait pourquoi, d'un nom fort impropre, la poterie
samienne.
On ne sait rien de précis sur les
fameux vases murrhins, sorte de porcelaine qui se fabriquait en orient,
et que les riches Romains de l'Empire se disputaient à prix d'or.
Par contre, nous possédons de beaux spécimens de la verrerie
d'époque romaine, des vases en verre gravé, dont le plus
célèbre est le vase Portland, aujourd'hui au British Museum.
Les collections d'antiques, surtout celle du musée de Naples, grâce
aux découvertes d'Herculanum et de Pompéi,
sont riches en vases do bronze de toute forme : chaudrons, aiguières,
plateaux, coupes, fioles à parfums, etc. L'argenterie du temps des
Romains est aussi assez bien représentée dans nos collections
: témoin la Coupe d'Orsini, la Patère de Bizerte au musée
de Bardo, le Trésor d'Hildesheim au musée de Berlin,
la Patère de Rennes
et le Trésor de Bernay à la Bibliothèque nationale ,
sans parler de bien d'autres oeuvres conservées. Ces vases d'argent
ont les formes les plus diverses, canthares, oenochoés, tasses,
coupes, patères, gobelets, etc. Les Romains se consolaient de la
médiocrité de leur céramique avec leur vaisselle d'argent
ou d'or imitée de l'art alexandrin. (P. Monceaux).
Antiquités chrétiennes
- On nomme vases de sang les petites ampoules de verre, les petits vases
de terre, et même les fonds de coupe historiés et à
fond d'or, trouvés dans les catacombes
ou dans les tombeaux des premiers chrétiens, où parait se
révéler la présence du sang, encore liquide, quand
les récipients sont restés hermétiquement bouchés,
sous forme de croûtes rougeâtres, semblables à du sang
desséché et durci, quand l'air a pu y pénétrer.
Lorsque les chrétiens subissaient le martyre, que leur sang coulait,
soit dans le cirque, soit dans les lieux d'exécution, les fidèles
le recueillaient pieusement avec des linges et des éponges et l'exprimaient
dans ces petits vases, ainsi que Boldetti en a observé plusieurs
exemples au cimetière de Cyriaque;
d'autres fois, ils renfermaient dans ces ampoules la terre humectée
du sang, les linges, les éponges elles-mêmes, comme on le
voit dans une petite bouteille brisée d'un côté, encore
dans son loculus, sur laquelle est gravée la palme du martyre (reproduite
dans Boldetti).
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Vases Sacrés
Le nom de Vases
sacrés est utilisé normalement par le christianisme pour
désigner uniquement des vaisseaux destinés à la célébration
des saints mystères et qui doivent être consacrés par
l'évêque : le calice et la patène. Néanmoins,
dans l'usage, il a été étendu au ciboire,
à l'ostensoir et aux vases contenant le saint
chrême et les saintes huiles, qui sont
simplement bénits et qui peuvent l'être par un prêtre
avec l'autorisation de l'évêque.
On appelle vases
ecclésiastiques : les burettes,
le bénitier
portatif, l'encensoir, la navette, le bassin du lavabo, la lampe et d'autres
objets servant au culte, mais qui ne reçoivent pas de bénédiction
particulière.
En principe, les
vases sacrés proprement dits et tous les ornements qui sont en contact
immédiat avec l'hostie consacrée, comme les corporaux et
les palles, ne peuvent être touchés que par les ministres
de l'Eucharistie
: l'évêque, le prêtre et le diacre. Toutefois, on a
permis aux sous-diacres de les toucher, lorsqu'ils ne contiennent pas actuellement
le corps et le sang de Jésus-Christ. Ils ne peuvent être touchés
par les laïques, encore moins par les femmes; mais plusieurs papes
ont dispensé de cette interdiction certains ordres de religieux
et de religieuses chargés du service de l'autel. (E.-H. Vollet). |
Dans ce dernier cas, la constatation est
plus difficile à faire, et les chimistes les plus distingués
n'ont pu, quand on leur a soumis certaines découvertes modernes,
« qu'attester que, dans leur conviction, ils croyaient bien être
en présence d'une substance animale, qui devait être du sang
» (Broglia, A propos de la découverte d'un vase de sang à
Saint-Nazaire de Milan, en 1845). Bosio
d'ailleurs et Aringhi, dès le XVIIe
siècle, d'après l'étude des anciens rituels, voyaient
dans ces vases, lorsqu'ils avaient leur couleur primitive, de simples vases
à eau bénits: lorsqu'ils étaient teintés en
rouge, des vases ayant renfermé tantôt du vin eucharistique,
tantôt du sang des martyrs. Cette dernière attribution ne
tarda pas à prévaloir, et tous ces petits récipients
prirent dès lors le nom de vases de sang, ampolle di sangue. La
Sacrée Congrégation des Rites, par un décret renouvelé
depuis, admit, le 16 avril 1668, que la présence d'un vase de sang
indignait la sépulture d'un martyre, mais saris rien préjuger
sur son contenu, car il n'est l'indice du martyre qu'autant qu'il est constaté
qu'il renferme bien du sang. Cette décision a été
vivement combattue par les archéologues de la plus grande autorité,
et le Saint-Siège n'a prononcé aucune censure ni contre Mabillon,
ni contre Muratori, ni à la fin du XIXe
siècle contre le P. Buck, ni contre Éd. Le Blant, qui se
sont prononcés contre cette doctrine. (F. de Mély).
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En
bibliothèque - Panofka,
Recherches sur les véritables noms des vases et sur leurs différents
usages, Paris, 1830.
Passeri,
Picturae
Etruscorum in vasculis, Rome, 1767 et 1770, 4 vol. in-fol.; d'Hancarville,
Antiquités
étrusques, grecques et romaines, tirées du cabinet de M.
Hamilton, Naples, 1708, 4 vol. in-fol.; Tischbein, Recueil de gravures
d'après des vases antiques..., tirées du cabinet de M.
Hamilton, Naples, 1791 et suiv., 4 vol. in-fol.; Millin,
Description
des peintures et des vases antiques, vulgairement. appelés étrusques,
Paris, 1808-10, in-fol.; Dubois-Maisonneuve, Introduction à l'usage
des vases antiques, Paris, 1817; Hans, Dei vasi Greci, Palerme,
1823; Clarac, Mélanges d'antiquités
grecques et romaines, Paris, 1830; Fos, Storia de' vasi fittili
dipinti etruschi, Rome, 1832; De Witte, Description d'une collection
de vases peints et bronzes antiques, provenant des fouilles de l'Etrurie
Paris, 1837. |
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