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L'art romantique

On désigne, dans les arts, et particulièrement dans la peinture, sous le nom de romantisme (La peinture romantique en France), le courant artistique qui fit pendant au courant littéraire du même nom, à l'époque de la Restauration. Il se présenta sous la forme d'une bataille avec l'art classique (ou plutôt néo-classique). Le classique était alors l'artiste qui, à la suite de David, se guidait sur les types et les sujets de la statuaire antique, qui soignait la ligne, qui ordonnait sagement et froidement sa composition; bref, qui s'adressait à la raison esthétique et non à la sensibilité. Le romantique, au contraire, susbstitua, au culte d'une beauté soi-disant idéale et d'une convention glacée l'amour du caractère, de l'expression, de la passion et de la couleur. Il exploitait le Moyen âge, opposait christianisme à paganisme, histoire moderne et contemporaine à histoire ancienne et à Plutarque. Le mot d'ordre des novateurs était le vers célèbre : 
« Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? »
Si David est le père du classicisme, Gros, son élève, fut celui du romantisme, et cela sans le vouloir. Les Pestiférés de Jaffa (1804) sont le point de départ du mouvement. Le Radeau de la Méduse, de Géricault (Salon de 1819), fut la charte décisive d'affranchissement. Dès 1822, Delacroix inquiétait les classiques avec sa fameuse Barque de Dante; en 1824, avec le Massacre de Scio, il les épouvantait. Plusieurs débuts éclatants grossissaient bientôt la phalange romantique : Ary Scheffer, Eugène Deveria, Léopold Robert, et même Ingres, dont l'art déjà savant, mais nullement davidien, fit accuser le Voeu de Louis XIII de vague romantisme! En même temps, David d'Angers, remuait le marbre classique.

Le Salon de 1827 marqua l'écrasement des classiques. Delacroix avec son Sardanapale, Louis Boulanger avec son Mazeppa, Scheffer avec ses Femmes souliotes, mirent en déroute les derniers réactionnaires. C'est alors que le drapeau classique fut relevé par Ingres, qui engagea avec Delacroix la fameuse querelle du «-dessin et de la couleur et débuta dans a nouvelle manière par une grande oeuvre qui ressemble à une profession de foi classique, l'Apothéose d'Homère (1527). Ingres représente l'Ecole des beaux-arts et l'Institut; Delacroix compte pour lui les artistes et le critiques indépendants, les postes, la jeunesse. La révolution de 1830 marque bientôt l'art de son esprit bourgeois. 

Malgré des pages étincelantes de beautés neuves, comme la Barricadede Delacroix, l'opinion ira bientôt à Sheffer, qui se range, à Heim, à Steuben, à Schnetz, à Cogniet, à Léopold Robert, qui a suivi Scheffer, à Horace Vernet, qui « popularise » l'armée, et surtout à Paul Delaroche, qui met la peinture d'histoire à la portée de tous. En même temps. la nouvelle école du paysage s'annonce avec Paul Huet; Théodore Rousseau brille à l'horizon; Barye fait rugir ses premiers fauves, et Corot débute. Le réalisme va succéder bientôt au romantisme. (NLI).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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