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Les Faïences de Moustiers, en Provence. - Ces faïences, longtemps attribuées à Rouen, à Saint-Cloud, A Marseille, remontent au commencement du XVIIe siècle. On fabriquait d'abord de la poterie ordinaire; un Jean Clérissy, mort en 1689, travaillait la terre dans un goût analogue aux travaux de Palissy, On voit un Antoine Clérissy fonder à Fontainebleau, en 1641, une fabrique de terre sigillée. Un autre Antoine Clérissy, fils présumé du précédent, établi à Moustiers, paraît avoir appris d'un moine servile, venu-des îles de Lérins, le secret de l'émail blanc, qu'il décora d'ornements bleus; l'essor de son industrie fut encouragé par les ordonnances de Louis XIV, qui, dans les moments de crise, contraignit ses sujets à porter leur argenterie à la Monnaie et à la remplacer par de la vaisselle de faïence et de terre. Pierre Clérissy fils d'Antoine, anobli par Louis XV, en 1743, adopta comme décoration des sujets mythologiques : ses oeuvres consistent en plats, bassins, pots de pharmacie, fontaines, hanaps, encriers, vases de jardin, décorés de camaïeux bleus, avec sujets copiés sur des gravures connues du temps. Au milieu du XVIIIe siècle le camaïeu bleu ne fut plus le seul procédé des Clérissy; car on sait que Mme de Pompadour commanda à leur fabrique un service orné d'une décoration polychrome. La donnée décorative changea en même temps : on entra dans l'ère des écussons d'armoiries, des entrelacs et des Amours, des baldaquins abritant dus Vénus marines et des Neptunes. Joseph Olery fut le principal représentant de cette école nouvelle. La Révolution engloutit les faïenceries de Moustiers (du moins jusqu'à leur renaissance au XXe siècle), comme celles de Nevers et de  Rouen. (Davillier, Histoire des faïences et des porcelaines de Moustiers, Marseille, etc., 1863.) (B.).
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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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