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Un heurtoir
est un marteau pour frapper aux portes, pouvant
affecter deux dispositions-: soit celle d'un
anneau généralement muni d'une bague et retenu par la gueule
d'une tête de lion, soit celle d'un marteau
suspendu au moyen de deux tourillons.
Le premier système se voit dès
le XIe siècle et le commencement
du XIIe siècle à la cathédrale
du Puy; au début de la période
gothique dans celles de Lausanne
et de Noyon; jusqu'à la fin de cette
période dans les églises de
Norvège .
Les premiers exemples sont en bronze, les derniers en fer, sans tête
de lion et avec anneau orné. La tête de lion manque aussi
parfois en France
(église de Licques [Pas-de-Calais], XIVe
siècle). Le même type persiste dans des heurtoirs de maisons
du XVIe siècle (musée du
Louvre).
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Heurtoir
avec une tête de lion sur une porte de Venise.
Le second type a laissé de nombreux
exemples dont aucun n'est antérieur au XIVe
siècle et qui tous appartiennent à l'architecture civile;
à la fin de l'époque gothique, ils s'ornent de plus en plus
et se doublent de plaques de fer richement décorées; à
la Renaissance
ils se contournent et prennent la forme de chimères; depuis le XVIIe
siècle, ils ont perdu de plus en plus leurs ornements et leur caractère
artistique jusqu'à nos jours où les sonnettes les ont généralement
remplacés.
Les plus beaux exemples appartiennent au
XVe et au XVIe
siècle. On peut citer le heurtoir du palais de Jacques
Coeur, à Bourges, et ceux de diverses
maisons de Troyes, au musée de cette
ville ou dans l'ancienne collection Spitzer, riche en objets de ce genre.
Les heurtoirs s'appliquaient aux portes des églises
ayant droit d'asile, des châteaux,
abbayes,
hôpitaux et maisons. (C. Enlart).
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Heurtoir
en forme de chimère d'une maison de l'Ariège.
©
Photos : Serge Jodra.
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