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Histoire de l'art > La peinture / la sculpture / l'architecture

École Florentine

Ce fut à Florence que commença, au XIIIe siècle, le mouvement de la Renaissance artistique.

Peinture
L'école Florentine est la plus ancienne des écoles italiennes de  peinture. Elle reconnaît pour fondateur Cimabué, peintre du milieu du XIIIe siècle, avec lequel on commença à s'affranchir des types byzantins, et qui donna l'exemple de grandes compositions historiques; car il ne faut guère compter les deux Bizzamano, oncle et neveu, qui vivaient au XIIe siècle, pas plus qu'André Tafi et Margheritone, contemporains de Cimabué.

Giotto, élève de ce peintre, donna aux formes plus de symétrie, au dessin plus d'aisance, au coloris plus d'harmonie, et réussit le premier à faire des portraits. Parmi les artistes qui se formèrent sous la direction de Giotto, on nomme : Stefano de Florence, son petit-fils, et Taddeo Gaddi. Stefano forma à son tour Tommaso, plus connu sous le nom de Giottino (petit Giotto). 

Taddeo Gaddi eut pour élèves ses deux fils, Giovanni et Angiolo, le moine camaldule Lorenzo, Giovanni de Milan et Jacopo de Casentino. Angiolo Gaddi et Jacopo de Casentino formèrent, à leur tour, le premier Antonio Veneziano, le second Spinello d'Arezzo. A cette école se rattache aussi Duccio Buoninsegna, de Sienne.
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Duccio Buoninsegna : Cène.
Une Cène, de Duccio Buoninsegna (ca. 1310).

A cette période primitive de la peinture florentine, qui se prolonge jusqu'à la fin du XVe siècle, en succède une autre, qui a été la plus brillante. C'est alors que se déterminent progressivement les caractères distinctifs de l'école, la pureté du dessin, l'élégance des poses, et une certaine austérité d'expression qui exclut peut-être la grâce, mais qui donne aux figures une majesté idéale. Dans Florence, devenue l'une des villes les plus prospères de l'Italie, s'élevèrent une foule d'églises et de palais que les peintres rempliront de leurs oeuvres. Il faut citer en première ligne Masaccio, Giovanni da Fiesole (Fra Beato Angelico) et Benozzo Gozzoli.

Fra Filippo Lippi, qui se forma d'après les oeuvres de Masaccio, forma à son tour Fra Diamante, Francesco Pesello et Sandro Botticelli, dont les oeuvres les plus importantes se voient dans la chapelle Sixtine, où travaillèrent en même temps que lui : Cosimo Rosselli, Luca Signorelli et Domenico Ghirlandajo. Ce dernier fut le maître de Michel-Ange. 

Nous citerons encore, parmi les artistes qui illustrèrent l'école florentine au XVe siècle : Paolo Uccello, qui appliqua l'un des premiers les principes de la perspective à la peinture; Filipino Lippi, fils de Fra Filippo et élève de Botticelli; Buonamico, surnommé Buffalmacco à cause de son caractère enjoué, Bernard et André Orcagna et Memmi, dont les oeuvres ornent encore le Santo-Campo de Pise, Pisanello, Pietro Rosselli, Baccio Bandinelli, Salviati, Jacopo Pontormo, Perino del Vaga, Battista Franco, Jules Clovio, Fra Bartholomeo de Saint-Marc; Raffaellino del Garbo, élève de Filippino Lippi; Alessio Baldovinetti, qui fut le maître de Domenico Ghirlandajo; Andrea del Castagno, le premier Florentin qui peignit à l'huile; Pietro et Antonio Pollaiuoli, statuaires et peintres; Attavante, miniaturiste; Andrea Verocchio, plus célèbre comme sculpteur que comme peintre, maître du Pérugin et de Léonard de Vinci.

La perfection de l'école florentine fut réalisée vers la fin du XVe siècle et le commencement du XVIe. Michel-Ange fut avant tout un dessinateur d'une science incomparable. A son exemple, les autres peintres florentins s'attachèrent particulièrement à exprimer, par la justesse des lignes, les mouvements les plus hardis. L'école florentine, pour l'exactitude du dessin et la vérité de l'histoire, doit être placée avant la plupart des autres écoles. Parmi les élèves ou les imitateurs de Michel-Ange, nous citerons : Francesco Granacci, Daniel de Volterre et Vasari.

Léonard de Vinci appartient, par sa naissance et ses premiers travaux, à l'école florentine. Il eut, d'ailleurs, à Florence, plusieurs habiles imitateurs : Lorenzo di Credi et Giuliano Bugiardini. Deux grands artistes brillèrent à Florence, vers le commencement du XVIe siècle : l'un, Fra Bartolomeo della Porta, qui eut pour collaborateurs Bugiardini et Mariotto Albertinelli, et Andrea del Sarto, célèbre pour la grâce et la beauté de ses types et la douceur de son coloris. Vers la même époque, le Rosso fut appelé en France par François Ier et devint un des chefs de l'école de Fontainebleau. Le Bronzino, neveu et élève de Pontormo, se distingua par la grâce de ses compositions; il forma son neveu Alessandro Allori et Santi di Titi. 
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Pontormo : les 10 000 martyrs.
Les Dix mille martyrs, de Jacopo Pontormo (1530).

Un autre élève de Pontormo fut Francesco de Rossi, plus connu sous le nom de Salviati. Ces divers maîtres, auxquels nous pouvons ajouter Michele del Ghirlandajo, Butteri, Naldini, Buontalenti, le Barbatelli, etc., offrent entre eux une parfaite uniformité de style.

A partir du milieu du XVIe siècle, l'école florentine commença à décliner : cependant, elle compte encore des artistes distingués, Georges Vasari, Alexandre Casolano, Antonio Tempesta, Pierre de Cortone  Ambroise Lorenzetti, Cristofano Allori, Benoît Lutti, Cigoli, Dolce (Carlo Dolci), Pierre Testa, et le paysagiste Panini.

Sculpture.
Ce fut à Pise que l'art du sculpteur commença à secouer le joug des routines byzantines, avec Nicolas et André de Pise. Donatello donna à l'école florentine l'exemple de l'imitation exacte et savante de la nature. Luca della Robbia a laissé des sculptures qui sont des chefs-d'oeuvre de grâce naïve. Au XVe siècle, la sculpture florentine compte encore Jean de Pise, élève de Donatello, Michelozzo Michelozzi, Desidorio di Settignano, autre élève de Donatello, Mino di Fiesole, Benedetto di Majano, Matteo Civitali, Benedetto di Rovezzano, Antonio Pollaiuolo et Andrea Verrocchio, le plus célèbre des disciples de Donatello.

Michel-Ange donna à la forme humaine un caractère incomparable de force, de grandeur et de majesté. Ses deux meilleurs élèves furent Montorsoli et Montelupo. Jean Bologne, né à Douai, vécut si longtemps à Florence, qu'on peut le considérer comme appartenant à l'école toscane. Il eut pour élèves Pierre Francavilla, Flamand italianisé, et P. Tacca, qui est un des derniers sculpteurs florentins dignes d'être nommés.

Architecture.
Dès la fin du XIe siècle, Buschetto élevait le dôme de Pise. Arnolfo di Lapo, qui donna le plan de la cathédrale de Florence, ouvrit véritablement la route. Giotto et Andrea Orcagna furent aussi excellents architectes qu'excellents peintres. Enfin, Brunelleschi paraît et crée l'architecture classique où les proportions antiques, grandes et sévères, s'unissent à l'esprit et à l'élégance des constructions romanes et byzantines. Michelozzo Michelozzi et Benedetto da Majano, déjà cités comme sculpteurs, construisent, dans le nouveau style, l'un le palais des Médicis, l'autre le palais Strozzi. (B. / NLI).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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