 |
Depuis le XVIIIe
siècle, la Belgique semblait avoir
perdu le souvenir et les traditions de l'art flamand. La renaissance de
l'art date de 1830, comme le réveil de la nationalité.
Peinture.
La peinture
belge n'était qu'un reflet de la peinture
française à l'époque du premier Empire et de la
Restauration; Suwée, de Bruges, était
à peu près le seul artiste de mérite. David,
réfugié à Bruxelles,
avait fait quelques élèves, dont le plus distingué
fut Navez. A coté de l'école de Bruxelles, dirigée
par ce peintre, et dans laquelle on mettait la composition, le dessin et
le style au-dessus de la couleur, il se forma à Anvers,
à partir de 1835, une école romantique,
qui, s'inspirant de Jordaëns, de Rubens
et autres grands maîtres de la peinture
flamande, chercha surtout à séduire par l'éclat
et la fraîcheur du coloris. Ces deux écoles peuvent citer
avec quelque orgueil Wappers, Keysor, Gallait, Biefve, Wierz, Slingeneyer,
Van Eycken, Verbockhoeven, Verheyden, Leys, Bloch, Guffens, Portaels, Hamman,
Willems, les frères Stevens, Dychmans, Lauters et Madon.
Sculpture.
La sculpture
a été encouragée par le gouvernement au XIXe
siècle. Un seul artiste, Simonis, comprend et exécute bien
la statuaire monumentale. Geedts, de Louvain,
traite avec un remarquable talent le gothique et le genre renaissance.
W. Geofs est sans rival pour la sculpture en bois.
Gravure.
Dans la gravure
au burin, De Meulemeester a été le dernier représentant
de l'ancienne école flamande. A une nouvelle école appartiennent
Calamatta, Brown et Meunier. Les plus habiles graveurs sur bois sont Hendrick,
Huart et Lantera. Comme graveurs en médailles,
on distingue Hars et Wiener.
Musique.
Pour la musique,
le Conservatoire de Bruxelles, sous
la direction de Fétis, a conquis une réputation
européenne; celui de Liège a
reçu aussi de Daussoigne-Méhul une heureuse impulsion. Mais
la Belgique a compté à cette époque plus d'exécutants
excellents que de compositeurs célèbres. Elle s'enorgueillit,
à bon droit, des noms de Bériot, Robberechts, Ghys, Massart,
Artot, Haumann, Vieuxtemps et Léonard, comme violonistes;
de Blaes, Bender et Staps, comme clarinettes; de Chevillard, de Batta et
de Servais, comme violoncellistes; du
flûtiste
Brouet; de Lemmens, comme organiste; de Godefroid,
comme harpiste, etc. Parmi les compositeurs,
on peut citer Fétis, de Bériot, Haussons, Mengal, Ermel,
A. Grisar, Limnander et Gevaërt.
(B.). |
|