| Aiguillon (botanique). - Les aiguillons sont des piquants constitués par l'écorce; comme les poils, ils sont distribués au hasard. Le parenchyme sous-épidermique, et notamment la couche subéreuse, quand il s'agit des tiges, se multiplie localement, de manière à constituer une saillie plus ou moins considérable, qui s'aiguise à mesure qu'elle se développe. L'épiderme ne se rompt pas au niveau de cette production de liège, mais prolifère de façon à l'envelopper. Le mode de développement que nous venons d'indiquer s'observe chez le Rosier, par exemple; dans la Ronce, l'aiguillon débute, au contraire, par une prolifération épidermique, ce qui montre que, dans deux plantes d'ailleurs très voisines, l'aiguillon peut avoir une origine différente. La forme de l'aiguillon est assez variable : c'est d'ordinaire celle d'un cône comprimé latéralement. Les aiguillons sont portés le plus souvent par la tige (Rosier, Ronce); on les trouve encore à la base des feuilles, et dans ce cas ils sont produits par le coussinet (Groseiller à maquereau), sur les feuilles (Victoria, Euryale), sur les fruits (Nopal, Datura stramonium). Ce sont des productions de même genre que les poils et on trouve entre ces deux sortes d'appendices toutes sortes d'intermédiaires. En raison de leur nature, on conçoit que les aiguillons ne renferment pas de vaisseaux ; quand ils atteignent de grandes dimensions, on peut pourtant reconnaltre parfois des vaisseaux à leur intérieur : tel est le cas pour les aiguillons dont sont armées les feuilles de certaines Nymphéacées (Victoria) ou dont sont hérissés les pistils de certaines Renoncules. Les aiguillons sont d'ordinaire faciles à arracher; souvent même ils tombent d'eux-mêmes au bout d'un temps plus ou moins long : ils laissent alors, comme trace de leur existence, une cicatrice peu profonde. Quelques auteurs, parmi lesquels Bulliard et Léveillé, ont désigné sous le nom d'aiguillons les prolongements effilés et cylindroïdes que porte la surface fructifère du réceptacle chez certains Champignons 'Hyménomycètes (les Hydnes par exemple). (R. Blanchard). | |