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Zurbaran

Francisco de Zurbaran est un peintre de l'école de Séville (La peinture en Espagne). Il est né à Fuente de Cantos (Estramadure) en 1598,  et est mort à Madrid en 1663. Ses parents étaient d'humbles laboureurs et ne s'opposèrent pas au désir d'être peintre que leur fils manifesta. On le conduisit à Séville, où il entra dans l'atelier de Juan de las Rolëas. Grâce aux excellentes leçons de ce maître, Zurbaran fit de si rapides progrès qu'on augura de bonne heure qu'il 'y avait en lui l'avenir d'un grand artiste. 

A peine comptait-il vingt-cinq ans que le marquis de Malagon lui confiait l'exécution des neuf grandes compositions qui décorent la chapelle de saint Pierre dans la cathédrale de Séville. Il fit là ses preuves de puissant coloriste et se vit presque tout de suite chargé de la décoration du maître-autel de l'église du collège des jésuites de Saint-Thomas-d'Aquin. Cette vaste composition, la plus grande qu'ait peinte Zurbaran, est considérée comme son chef-d'oeuvre. Elle représente le Triomphe ou d'Apothéose de saint Thomas d'Aquin et fait partie aujourd'hui des ouvrages provenus du séquestre des couvents et conservés au musée de Séville. 
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La Vision de Saint-Pierre de Nole, par Zurbaran (1629).

Zurbaran après avoir achevé cette Apothéose, qui fut très admirée, alla à Caceres, au monastère de la Guadalupe pour y exécuter douze tableaux représentant la Vie de saint Jérôme. Il y rencontra ses modèles préférés et y mena cette vie monastique et austère qu'il pratiqua avec prédilection durant toute son existence.

Revenu à Séville, il fit pour la chartreuse de Santa Maria de las Cuevas un ensemble de peintures, parmi lesquelles on note, comme supérieures, un Saint Bruno s'entretenant avec le pape Urbain II, le Miracle de saint Hugo, la Vierge abritant sous son manteau des chartreux et Jésus enfant tressant une couronne d'épines. La chartreuse de Jerez lui commanda également de nombreux ouvrages, aujourd'hui dispersés, et dont quelques-uns, tels qu'une Annonciation, une Adoration des rois et une Adoration des bergers, méritent d'être spécialement signalés. 
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L'Apothéose de Saint-Thomas, par Zurbaran (1631).

Le musée du Louvre conserve deux importantes toiles de l'artiste, qui firent jadis partie de la décoration de l'église de Saint-Bonaventure, à Séville, et dont les sujets sont empruntés à la vie de ce saint docteur; un tableau de cette même suite est au musée de Berlin et un quatrième au musée de Dresde

Zurbaran est également dignement représenté dans divers autres musées. Celui de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, possède un très beau Saint Laurent, avec la signature du maître et la date 1636; à Cadix, c'est un Saint Bruno, empreint d'un profond sentiment religieux, un Saint Hugo, évêque, et d'excellents portraits de religieux; à Madrid, le musée du Prado montre deux compositions tirées de la Vie de saint Pierre Nolasque; plus fortunée encore, la galerie de l'Académie de San Fernando garde cinq portraits en pied de moines de la Merci, vêtus de frocs blancs aux plis amples et sculpturaux, qui sont des oeuvres supérieures; la National Galery, à Londres, a acquis à la vente du roi Louis-Philippe ce farouche Moine en prières, qui fut jadis tant admiré au Louvre, et possède une Adoration des bergers attribuée longtemps à Velazquez. 
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La Flagellation de Saint Jérôme, par Zurbaran (1639).

Des analogies frappantes se notent, en effet, entre les toutes premières productions des deux grands artistes, élevés dans un même milieu, abreuvés aux mêmes sources d'art et recevant, quoique de maîtres différents, un même enseignement ayant pour principe fondamental l'observation et la recherche du naturel et du vrai. 

En 1650 et à l'appel de Velazquez, son ami et son admirateur, Zurbaran vint à Madrid, où, par ordre de Philippe IV, il entreprit la décoration d'un Salon au palais du Buen Retiro; il y peignit les Travaux d'Hercule, suite de dix compositions, dont quatre seulement sont de sa main; elles se trouvent actuellement au musée du Prado. 

Zurbaran est une des grandes figures parmi cette pléiade d'artistes qui sont l'honneur et l'orgueil de l'école espagnole au XVIIe siècle. Son sentiment religieux, si profond et si sincère, est bien autrement viril que ne l'est celui de Murillo, et son naturalisme, moins âpre, moins artificiel d'effet que celui de Ribera, l'égale cependant sous le rapport de la sincérité et de la puissance.  Il a été surnommé par ses compatriotes le Caravage espagnol, quoiqu'il y ait peu de similitude entre sa manière et celle du peintre italien. Il rappelle davantage Lesueur.
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Saint François au crâne (ca. 1658).
Thomas de Zumarraga (ca. 1630).

On cite parmi ses élèves les deux frères Polanco, Bernabé de Ayala et Gradilla. (Paul Lefort).

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