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Mythologie et histoire des constellations
La constellation du Verseau
Le Verseau (Aquarius) est une des constellations du zodiaque. Cerains auteurs de l'Antiquité ont prétendu tirer la forme du Verseau des pluies, qu'il était supposé occasionner à son lever.

Aquarius étend la main gauche jusqu'au dos du Capricorne (Hyginus); de la droite, il touche presque la crinière de Pégase. Il regarde le Levant, et descend sous les flots à reculons. L'eau de son fleuve se termine au Poisson Solitaire ou unique, connu sous le nom de Poisson Austral. Il se couche et se Iève la tête la première. Vers la trentième partie d'Aquarius, se lèvent , avec le signe même, le Loup, le Lièvre, le petit Aquarius et l'Autel, suivant Firmicus.

Quelques-uns veulent que ce soit le fameux échanson des dieux, Ganymède, fils de Tros et de Callirhoé (Germanicus, Hyginus), lequel chassant sur les sommets de l'Ida fut apperçu par Zeus, qui fut épris de ses charmes, l'enleva aux cieux par le moyen de son Aigle, et le mit au nombre des signes célestes. Il y prit le nom d'Aquarius, de la fonction qu'il paraît exercer auprès des dieux. Il tient une coupe dans sa main , et il en verse une abondante liqueur (Théon; Ovide, Fastes), que les uns disent être un courant d'eau et un fleuve; ce qui le fait appeler Verseau; d'autres disent du vin; ce qui le fait nommer Ganymède; que sa beauté rendit digne de servir le nectar aux dieux : aussi la liqueur qu'il verse, passe-t-elle pour être le nectar dont s'abreuvent les immortels.

Ceux qui y voient un torrent d'eau, l'appellent Deucalion, dont le nom est fameux dans l'histoire des déluges. C'est l'opinion d'Hégésianax, cité par Hyginus, et celle de Nigidius, cité par Germanicus César. Ce dernier raconte que Deucalion, roi de Thessalie, au moment du déluge, resta avec Pyrrha sa femme, sur les sommets de I'Etna. Frappés de la dévastation de l'univers, et se trouvant seuls, ils prièrent Zeus / Jupiter ou de les faire aussi périr, ou de réparer les ruines du genre humain. Le dieu leur ordonna de jeter par derrière eux les pierres qu'ils rencontreraient devant eux; ce qu'ils firent.

Toutes les pierres que jetait Deucalion se changeaient en hommes; et celles, que jetait Pyrrha se changeaient en femmes. Ainsi fut réparée l'espèce humaine.

Eubulus prétend lui, que l'homme du Verseau est l'ancien roi des Athéniens, Cécrops; car , avant la découverte du vin, on faisait des libations aux dieux avec de l'eau, et Cécrops régnait avant que le vin ne fut connu des mortels.

D'anciens auteurs ont dit qu'il était Aristée (Gemanicus), fils d'Apollon et de Cyrène,  dont ce dieu obtint les faveurs sur le mont Orphée. Aristée passe pour avoir été instruit dans toutes les sciences et dans tous les arts, et avoir fait usage de ses connaissances, pour le bonheur des humains. Son nom même semble indiquer son caractère bienfaisant. Les influences malignes de la canicule, ayant corrompu les fruits, et donne naissance à des maladies contagieuses parmi les humains, Aristée obtint des dieux, et surtout de Poséidon, d'arrêter les effets désastreux du lever de cette étoile (Sirius), en obtenant des vents frais, qui en corrigeassent les ardeurs brûlantes. En conséquence les dieux ordonnèrent, qu'au lever de la canicule, tous les ans, les vents, soufflassent pendant quarante jours, chassassent par leur souffle salutaire les exhalaisons pestilentielles, qui corrompaient l'air. Ce sont les vents étésiens, qui tous les ans soufflent à cette époque. Aristée lui-même fut placé par les dieux au nombre astres.

L'origine de ce mythe est aisée à apercevoir quand on sait que tous les ans au solstice d'été, au lever de Sirius, le Verseau montait le soir. Alors soufflaient les vents étésiens que l'on attribuait au signe qui montait le soir, et à son influeence fraîche et humide, comme on attribuait les ardeurs du jour à l'étoile qui le matin s'unissait au Soleil. C'est par une raison semblable que les Egyptiens disaient du Verseau que, d'un coup de son pied, il faisait sortir les eaux du Nil, hors du lit du fleuve (Théon), qui déborde effectivement à cette même époque solsticiale. Par la même raison aussi, on lui attribuait l'espèce de déluge qui couvrait alors toutes les terres d'Egypte. De là vint le nom de Deucalion qui lui fut donné, ainsi que le mythe fait sous ce nom.

Dans le mythe de Ganymède, on sait que les douze grands dieux, que l'on peignait sous la forme d'une jeune homme qui tient une coupe, fut censé être celui qui versait à boire aux autres. Comme il ne monte jamais sur l'horizon sans être précédé de l'Aigle céleste, on dit qu'il avait été enlevé au ciel par un Aigle. 

Hyginus le fait fils d'Assaracus; ailleurs il est fils d'Erichthonius ou du Cocher
On donnait au Verseau, sous le nom de Cécrops, pour filles, Hersê (Hésychius), Rosée, et Droson ou Pandroson, qui signifie la même chose.

Les noms du Verseau

Les Grecs donnent à cette constellation le nom d'Hydochoos (Ptolémée, Proclus), Calpê. Les Latins l'appellent : Aquarius, et Amphora, stipula, urna (Ausone), fusor aquae, fundens latices (Germanicus), Tyranus aquae, Pyxis, Cotylè, amnis Aquarii (Manilius), Juvenis regens aquam (Ovide), Hermidonè (Vitruve), Junonis astrum, Idaeus, Jovis Cynaedus, Catamitus, Pincerna, Hydridurus, Hydrochoos (Caesius).

Les Arabes y peignent un mulet portant deux seaux (Scaliger) et l'appellent : Sakib almâ, Delu, Aldelu, Idrudurus, Elkausi, Elkusu, Elkaus; les Hébreux : Deli; les Syriens : Daulo; les Perses : Dûl; les Turcs : Kûgha. Tous ces nom désignent une urne et une cruche. Les Egyptiens le nomment Monius; les Indiens Del ou Dol en pelhvi, Coumbum en sanscrit.

On distingue plusieurs parties; l'urne ou le vase du Verseau, Calpé (Hipparque); le courant d'eau, effusio aquae (Aratus); enfin vestis, ou son manteau, Ephaptis (Hiparque), mantile. L'étoile de la jambe s'appelle Scheat (Bayer).

Ulugh-Beg appelle l'étoile la plus brillante des deux qui sont à l'épaule droite, Sad al Melik. Celles de l'épaule gauche, Sad al Melik. Celles de l'épaule gauche, Sad al siiud. Les trois de la main gauche, Sad Bula; celles de la droite, Sad al Achbija. Celle de l'extrémité de l'eau, qui est dans la bouche du Poisson Austral, Al Diphda al Auwal, Pham al hût al Genub.

Sad al Melik signifie la fortune du roi; Sad al siiud, la fortune des fortunes; c'est la vingt-quatrième station de la Lune. Sad Bula ou Fortuna deglutientis, est la vingt-troisième station. On compte dans le voisinage quelques étoiles apelées Alana.

Sad al Achbija, Fortuna tentoriorum, est la vingt-cinquième station.

L'étoile de la bouche du Poisson austral est Diphda Auwal, première Grenouille, ou Phemal hût Gjenubi, bouche du Poisson Austral.

Bula est composée de deux étoiles, dont l'une obscure, et l'autre brillante. Celle-ci, par son éclat, semble engloutir et absorber l'autre. Elle se lève dans la nuit du second mois Canûn, et se couche à la fin du mois Ab.

L'année du Verseau et ses présages

Columelle fixe, au dix-sept des calendes de février, l'entrée du Soleil dans le Verseau. Ovide (Fastes) le marque au quinze. Ce même jour, Columelle marque un lever du Verseau, accompagné du souffle du vent africus et de tempêtes. Aux nones de février, le lever du milieu du Verseau, avec vent et tempête. Ovide le fixe au même jour.

Columelle marque au huit des calendes d'août, le commencement du coucher du milieu d'Aquarius, avec annonce de brouillards et de chaleurs.

Le calendrier rustique des Romains y peignait un jeune homme, portant une cruche. 

Pour les astrologues, le signe du Verseau est le domicile de Saturne, le siège de Junon, dans la série des douze grands dieux. Il est consacré a l'élément de l'air. (Ch. Dupuis).

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