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Les Toubous (Tibbous) |
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Les
Toubous ou Tibbous sont un peuple nomade et semi-nomade d'origine
saharienne, principalement réparti entre le nord du Tchad,
le sud de la Libye, le nord-est du Niger
et des parties du Soudan. Leur histoire
et leur mode de vie sont intimement liés à l'environnement rigoureux
du Sahara.
Les Toubous sont généralement divisés en deux grands sous-groupes principaux : les Téda, présents dans le nord (Tibesti, Libye) et les Daza, majoritaires au sud (Borkou, Ennedi, Kanem) . Ces groupes partagent une langue commune, le toubou (ou tedaga), bien qu'ils aient des variations dialectales. Cette langue appartient au groupe linguistique nilo-saharien. • Les Téda, également appelés Toubou du Nord, habitent dans certaines parties de la Libye et du Niger, mais ilss sont surtout concentrés dans la région du massif du Tibesti, au nord du Tchad. Ce massif, qui culmine au sommet de l'Emi Koussi (3445 m), est un environnement unique qui offre des oasis et des pâturages saisonniers. Leur territoire, bien que difficile d'accès, est stratégiquement important, notamment pour ses ressources naturelles (eau, sel, minéraux). Les Téda sont réputés être des experts en navigation dans le désert et les montagnes. Ils utilisent des repères naturels, comme les étoiles ou les formations rocheuses, pour se déplacer efficacement. Leur connaissance des points d'eau est essentielle pour leur survie et celle de leurs troupeaux.Modes de vie traditionnels. Organisation sociale. Les Toubous se regroupent en clans patrilinéaires, qui forment la base de leur structure sociale. Chaque clan est dirigé par des chefs locaux ou des anciens respectés. Les relations de parenté et les alliances tribales jouent un rôle central dans la cohésion de leur société. Les alliances matrimoniales et des pactes de solidarité permettent de maintenir l'ordre et éviter les conflits. Bien qu'ils soient souvent unis face à des menaces extérieures, les Toubous connaissent parfois des rivalités internes entre clans. Ces conflits portent souvent sur le contrôle des points d'eau ou des pâturages. Activités
Ă©conomiques.
Habitations.
Religion.
Histoire des Toubous
Les sources écrites sur les Toubous remontent à l'Antiquité. Les Grecs et les Romains faisaient référence à des populations sahariennes qu'on pourrait associer aux ancêtres des Toubous. Hérodote mentionne des peuples sahariens nomades, bien que leurs identités exactes restent floues. Les
routes transsahariennes.
Interactions
avec les empires sahéliens
L'islamisation des Toubous commence dès le VIIe siècle, avec l'arrivée des commerçants arabes dans le Sahara. Cependant, l'islamisation complète ne s'achève qu'au cours du Moyen Âge, quand Toubous ont complèement intégré l'islam à leurs croyances locales. Les Arabes ont également eu des relations commerciales et parfois conflictuelles avec les Toubous, notamment autour du contrôle des oasis et des routes commerciales. Les Toubous ont résisté à la domination d'autres empires ou groupes sahéliens, préférant préserver leur indépendance. Leur mode de vie nomade et leur maîtrise des zones désertiques leur donnaient un avantage stratégique contre les forces extérieures. Ils ont notamment réussi à résister à l'avancée des Ottomans au XVIe siècle, qui cherchaient à contrôler les routes sahariennes et les oasis stratégiques. Colonisation
et tracé des frontières.
Les Toubous ont opposé une forte résistance aux forces coloniales, notamment à travers des actions armées et une opposition passive en refusant les structures coloniales. Le massif du Tibesti, difficile d'accès, a servi de bastion pour les résistants toubous face aux troupes françaises et italiennes. Les Toubous connaissaient parfaitement leur environnement et utilisaient cette connaissance pour échapper aux colonisateurs. Les Toubous ont ensuite joué un rôle limité mais significatif dans les mouvements de résistance anticoloniale. Leur implication dépendait de leur situation géographique et des dynamiques locales. Au Tchad, le rôle des Toubous dans les luttes anticoloniales a été indirect, mais leur présence dans les régions périphériques du Sahara a permis d'organiser des réseaux de soutien pour les mouvements nationalistes. En Libye, les Toubous ont résisté plus directement à la colonisation italienne, notamment sous Omar al-Mokhtar, un chef de la résistance libyenne. Bien qu'Omar al-Mokhtar ne soit pas toubou, les communautés sahariennes, dont les Toubous, ont soutenu son mouvement. Les
Toubous dans les États postcoloniaux.
Au Tchad, après l'indépendance en 1960, les Toubous deviennent une force politique importante dans les luttes pour le pouvoir. Le Tchad connaît une forte instabilité politique, et les Toubous, notamment les Daza, jouent un rôle clé dans les guerres civiles. Hissène Habré, président du Tchad de 1982 à 1990, est d'origine Daza. Son régime était marqué par des tensions ethniques, notamment entre Toubous et autres groupes. La montée d'Idriss Déby, également issu du Nord tchadien mais affilié à un autre groupe, a exacerbé les divisions entre les Toubous et le pouvoir central. En Libye, sous le régime de Muammar Kadhafi, les Toubous ont été marginalisés et parfois persécutés. Kadhafi les considérait comme des "étrangers" et a cherché à limiter leur influence politique et leur accès aux ressources. Lors de la guerre civile libyenne (2011), les Toubous ont pris part aux combats, généralement contre les forces pro-Kadhafi. Depuis, ils jouent un rôle important dans la sécurisation des frontières et des routes commerciales, mais restent marginalisés politiquement. Au Niger, les Toubous ont été relativement moins impliqués dans la politique nationale, mais ils jouent un rôle dans les dynamiques transfrontalières. Leur présence dans la région désertique en fait des acteurs clés dans les réseaux informels et dans les conflits autour des ressources comme l'eau et le sel. Défis
contemporains.
La désertification croissante a eu un impact majeur sur le mode de vie des Toubous. Les pâturages et les points d'eau deviennent de plus en plus rares, entraînant des tensions avec d'autres groupes nomades et semi-nomades. Les gouvernements postcoloniaux ont encouragé ou forcé la sédentarisation des Toubous, ce qui a bouleversé leurs traditions et leur mode de vie nomade. Cette transition reste un défi majeur pour la survie de leur identité culturelle. En raison de leur dispersion entre plusieurs pays, les Toubous sont un peu partout perçus comme des "étrangers" dans leur propre territoire, surtout en Libye et au Tchad. Cette transnationalité complique leur intégration dans les États modernes. |
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