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Tisserand

François Félix Tisserand est un astronome né le 13 janvier 1843, m. le 20 octobre 1896. Il est né à Nuits-Saint-Georges (Côte d'Or) de parents dont la situation de fortune était médiocre. Comme il montra de bonne heure de grandes dispositions pour l'étude des sciences, ses parents s'imposèrent de lourds sacrifices pour subvenir aux frais de son instruction. à sa sortie de l'École Normale, en 1866, il fut nommé astronome-adjoint à l'Observatoire de Paris. Sa thèse de doctorat, en 1868, contient l'extension de la méthode de Delaunay pour la théorie du mouvement de la Lune. Le Verrier le fit entrer dans la Mission qui allait à Malacca observer l'éclipse de Soleil du 18 août 1868. En 1873, il fut nommé professeur d'astronomie à la Faculté de Toulouse et directeur de l'Observatoire de cette ville; puis, l'Académie de Sciences le nomma membre de l'une des Missions, celle du Japon, chargées d'aller observer le passage du 9 décembre 1874 de Vénus sur le Soleil; Janssen, directeur des travaux de cette Mission, remarqua que Tisserand se livrait, pendant la traversée, aux recherches d'astronomie mathématique avec une ardeur que ne parvenait pas à troubler la vue des phénomènes les plus grandioses de la nature. Choisi à son retour pour suppléer V. Puiseux comme professeur à la Faculté des Sciences de Paris, il fit le cours avec autant de clarté que de savoir et obtint comme récompense d'être titulaire de cette chaire en 1883. II fut nommé membre du Bureau des Longitudes en 1878; sa réception à l'Académie des Sciences, la même année, fut la sanction de ses travaux.

A partir de cette époque, Tisserand se consacra à perfectionner les points principaux des théories mathématiques de l'astronomie: II a exposé les découvertes de ses devanciers avec les siennes dans un important ouvrage, son Traité de Mécanique céleste, qui continue et complète celui de Laplace (tous les travaux sur le problème des trois corps depuis Laplace jusqu'en 1896 ont été analysés et résumés par Tisserand.) 

Tisserand a cherché en 1872 quelle perturbation amènerait l'introduction de la Loi de Weber dans les mouvements des planètes, en considérant le cas d'une planète et du Soleil, et a trouvé que la substitution ne produirait aucun changement sensible dans le mouvement de la planète, que cette loi n'expliquerait pas tous les petits désaccords; il en conclut que la loi de Newton de l'attraction représente avec une très grande précision les mouvements de translation de tous les corps célestes. Ainsi, on est émerveillé que la théorie de la Lune faite par cette loi représente son mouvement avec une précision presque exacte; car dans un intervalle de 250 ans l'avance ou le retard du passage devant les fils de la lunette méridienne ne dépasse pas une seconde de temps. Aussi, comme l'écrit Tisserand en terminant son oeuvre magistrale, a on éprouve, en fin de compte, un sentiment d'admiration profonde pour le génie de Newton et de ses successeurs, et pour les immenses travaux de Le Verrier, poursuivant pendant plus de 30 ans son enquête méthodique dans toute l'étendue du système planétaire, travaux si habilement continués et développés par Newcomb.
Avec son Traité de Mécanique céleste [1], il s'adresse aux savants; dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes, au moyen de Notices, très claires et dégagées de symboles mathématiques, sur des questions délicates et ardues, il cherche à faire pénétrer partout le goût des études astronomiques; il s'y est fait l'émule d'Arago, de Delaunay, de H. Faye, de Janssen, dont les Notices contribuent à rendre si intéressant chaque volume de cette publication.

La célébrité qu'il s'était acquise en France et à l'Étranger lui valut d'être nommé en 1892 directeur de l'Observatoire de Paris. Dès lors, il se livra avec ardeur à la direction des travaux, commencés avant lui, pour la formation de la Carte du Ciel et présida le quatrième Congrès en 1896. Mais il n'eut guère le temps de donner de l'impulsion aux importants travaux dont s'occupe ce grand établissement, car la mort le surprit brusquement après quatre années à peine de direction. (Lebon).

[1] Des recherches faites par les géomètres relativement à la rotation de la Terre, Tisserand y conclut notamment que l'on peut admettre que le jour sidéral, base fondamentale de la mesure du temps, est constant.
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