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La dynastie des Tchéou (Zhou)

Dynastie des Tchéou (Zhou, en transcription pinyin). - Une des plus anciennes dynasties de la Chine. Son nom qui signifie « s'étendre partout » provient de ce que les princes de l'État féodal de Tchéou avaient réussi à étendre au loin leur domination. Elle eut une durée de 867 ans (de 1122 à 255 avant notre ère) et compta 34 souverains qui prirent le titre de ouang (wang), répondant à celui de roi. Cheu-sin, le dernier empereur de la dynastie des Chang, ayant été défait par Ou (Wu), celui-ci monta sur le trône et fonda cette nouvelle dynastie.
Wu Wang ou Ou-ouang (1122-1146), fils de Ouen-ouang (Wen Wang), était prince de Tchéou et se nommait Fa. Sou premier soin fut de mettre à mort la cruelle Ta-ki, favorite de Cheou-sin il remania ensuite le calendrier, fixa le nouvel an en décembre, établit le siège du gouvernement dans la principauté de Chen-si, s'entoura de sages conseillers et attacha sept historiographes à sa cour en leur donnant à chacun des attributions différentes. Son tort fut de distribuer à ses proches et à tous les grands du royaume de petites principautés et d'établir ainsi, dans toute sa plénitude, le système féodal.

Tcheng-ouang (1115-1079), fils de Ou-ouang, eut, pendant sa minorité, Tcheou-kong pour régent. Celui-ci réprima plusieurs révoltes, fit construire la ville de Lo-yé (remplacée par celle de Teng-foung), apprit l'usage de la boussole à son peuple et en dota les envoyés de la Cochinchine venus à la cour : il est considéré comme l'un des grands personnages de la Chine. Tcheng-ouang, devenu majeur, gouverna en paix et reçut les tributs de différentes peuplades barbares.

Kang-ouang (1078-1053), à son avènement, trouva l'empire en paix; avec l'aide du gouverneur Chao-kong, il sut le maintenir dans le même état. On rapporte qu'il donna un grand élan à l'agriculture et qu'il se plaisait à juger lui-même les différends des laboureurs sous un saule qu'ont célébré ensuite les poètes.

Tchao-ouang (1052-1002), fils de Kang-ouang, fut un prince qui, adonné entièrement au plaisir de la chasse, laissa l'Empire aux mains de ministres incapables. Des rébellions s'étant produites sur divers points, Tchao-ouang résolut de marcher lui-même à la tête des troupes pour combattre les révoltés; on prétend qu'il mourut dans cette expédition et que le peuple applaudit à sa mort.

Mou-ouang (1001-947), fils de Tchao-ouang, monté sur le trône à l'âge de cinquante ans, se montra d'abord un prince sage en s'entourant des ministres Kiun-ya, et Pé-kiong; mais bientôt les plaisirs et les débauches auxquels il se livra le firent se désintéresser de ses sujets. Les princes tributaires résolurent de se soulever et d'accorder leur confiance au prince Siu; celui-ci fut soumis par Mou.

Kong-ouang (946- 935), fils de Mou-ouang, se rendit coupable, au début de son règne, par des massacres odieux; il racheta ses fautes par une conduite pleine d'équité et laissa la réputation d'un prince bon et sage.

Y-ouang (934-910), fils de Kong-ouang, n'avait aucune des qualités nécessaires pour régner. Son nom serait resté dans l'oubli, si sa nonchalance n'avait servi de matière aux railleries des poètes de son temps.

Hiao-ouang (909-895); frère de Youang, s'empara du pouvoir au détriment de ses neveux sur lesquels il avait beaucoup d'ascendant. Ce prince négligea complètement les affaires de l'État et s'adonna tellement à la passion des chevaux qu'il éleva aux premières dignités un nommé Peï-tse. dont le seul talent était de savoir former et dompter ces animaux.

Ye-ouang (894-879), fils aîné de Y-ouang, fut proclamé légitime héritier par les grands, à la mort de Hiao-ouang. Hoang-fou ne l'ayant pas reconnu, il envoya une armée pour le soumettre, sous la conduite de Koué-fong. Le prince de Tehou, Hiong-kiu, chercha ensuite, à soutenir son indépendance, s'empara de tout le pays de Yang-yuen qu'il partagea entre ses trois fils, et Ye-ouang laissa faire avec une tranquillité aux effets désastreux; il mourut à soixante ans, après avoir régné sans gloire.

Li-ouang (878-828), fils de Ye-ouang, fut un prince cruel, orgueilleux, prodigue des trésors publics. Il punit avec une cruauté sans égale tous ses censeurs. Irrité, le peuple se souleva (842), envahit la demeure impériale,
massacra tous les parents de l'empereur qui, seul, put se réfugier à Pin-yang. Chao-kong, l'un des premiers ministres, sauva un jeune prince qu'il éleva chez lui en secret. Li-ouang mourut, après cinquante ans de règne, y compris les quatorze années d'exil pendant lesquelles le gouvernement resta aux mains de Chao-kong et de Tcheou-kong.

Siuen-ouang (827-782), fils de Li-ouang, lui succéda. Il eut à soutenir, au commencement de son règne, la guerre contre les Tatars occidentaux et les Tatars du Nord. Le général Tsin-tchang marcha contre les premiers et le général Yn-ti contre les seconds : tous deux furent victorieux. Il dut à nouveau, en 789, marcher contre Kiang-joug, chef des Tatars occidentaux, au pays de Tsien-mou, mais, cette fois, il fut vaincu et faillit être fait prisonnier.

Yeou-ouang (781-771), fils de Siuen-ouang, eut un règne assez misérable. Après s'être épris d'une concubine nommée Pao-sse et avoir eu d'elle un fils qu'il appela Té-fou, il répudia sa femme et son fils légitime, héritier du trône, qui fut obligé d'aller demander asile au prince de Chin. Celui-ci, avec l'aide des Tatars, attaqua Yeou-ouang, près de la montagne Ly-chan, le battit et, poursuivant sa victoire, le tua ainsi que Pao-sse.

Ying-ouang (770-720), fils légitime de Yeou-ouang, signala le commencement de son règne par une grande victoire remportée sur les Tatars qui prétendaient que la moitié de l'empire leur appartenait. Il transféra la cour du Chen-si au Ho-nan et s'aliéna ainsi l'esprit des princes vassaux qui se rendirent presque tous indépendants.

Hoan-ouang (719-697), petit-fils de Ping-ouang et légitime héritier du trône, succéda à son aïeul. Il est connu pour un guerrier fameux qui essaya, mais en vain, de faire rentrer les princes vassaux sous le joug de l'obéissance.

Tchoang-ouang (696-682), fils aîné de Hoan-ouang; il eut pour antagoniste son frère cadet Ouang-tsé-ké, qu'une faction importante appuyait. Hé-kien, seigneur puissant, qui s'était déclaré pour ce dernier, ourdit certain complot déjoué par l'empereur et fut mis à mort. Sous ce règne, l'empire entier fut troublé par les guerres que les princes se firent entre eux.

Hi-ouang (681-677), petit-fils de Tchoang-ouang, essaya en vain de soumettre les vassaux; les princes prirent le titre de pa, s'arrogeant un droit qui n'appartenait qu'à l'empereur.

Hoei-ouang (676-652), fils de Hi-ouang, régna mais ne gouverna pas. Il eut à lutter contre Tse-toui, son frère naturel, pour lequel quelques seigneurs mécontents avaient pris parti; il le vainquit devant Lo-yang et le fit mettre à mort ainsi que cinq de ses complices.

Siang-ouang (651-619), fils aîné de Hoei-ouang, eut, lui aussi, à tenir tête à son frère puîné Ouang-tsé-taï qui prétendait avoir des droits au trône et qui s'était allié aux Tatars. Mais le prince de Tsin, accouru au secours de l'empereur, soumit Ouang-tsé-taï. Cette inimitié, un moment calmée, réapparut quinze ans plus tard. Cette fois, Siang-ouang, vaincu, vit son frère se proclamer empereur de la Chine et établir sa cour à Ouen ; mais sa prospérité fut de courte durée : attaqué dans cette ville, il fut fait prisonnier, et Siang-ouang put reprendre enfin le pouvoir qu'il conserva jusqu'à sa mort.

K'ing-ouang (618-613), fils de Siang-ouang, fut un prince doué des plus belles qualités, qui gouverna avec sagesse et sut se concilier les grands et le peuple; il aurait pu rétablir la paix dans toutes les provinces si la mort ne l'avait enlevé après cinq ans de règne.

K'oang-ouang (612-607), fils de K'ing-ouang, hérita des vertus de son père, mais ne put maintenir, comme lui, la tranquillité dans ses États; tout son règne ne fut qu'une suite de guerres que les princes se firent entre eux, en cherchant à s'entre-détruire mutuellement.

Ting-ouang (606-586), frère de K'oang-ouang, s'adonna au bien-être du peuple et confectionna des lois sages. Les Tatars continuèrent leurs incursions et ravagèrent l'empire; les troupes impériales, battues, furent heureusement secourues par celles du prince de Tsin. C'est sous son règne que naquit, en 604, selon les historiens chinois, le philosophe Lao-tse.

Kien-ouang (585-572), fils de Ting-ouang, hérita des qualités de ce prince. Deux philosophes, Yang et Mé, vécurent à cette époque et acquirent une certaine popularité.

Ling-ouang (571-545), fils de Kien-ouang, trouva, en lui succédant, l'empire agité par les dissensions des princes qui le composaient. Les guerres occupèrent la plus grande partie de son règne et l'empereur, qui gouverna avec une grande prudence, fut assez heureux pour pouvoir conserver en entier tous ses États. En 551, naquit le célèbre philosophe Kong-tse, plus connu par les Européens sous le nom de Confucius.

King-ouang (544-520), fils aîné de Ling-ouang, eut à combattre un parti secret formé pour l'exclure du trône et mettre à sa place Ning-fou, son frère; l'empereur s'empara de Ning-fou et, pour sa sûreté, le fit mettre à mort. II s'appliqua ensuite à établir la paix dans les États qui lui étaient soumis; en 523, il réforma la monnaie. King-ouang avait deux fils : Mong et Tchao; ce dernier avait sa préférence, mais Mong comptait beaucoup de partisans. L'empereur étant mort au cours d'une partie de chasse, Mong fut aussitôt proclamé; mais, à peine entré dans la ville impériale, il tomba malade et mourut.

King-ouang II (519-477), frère utérin de Mong, fut reconnu par la majorité des princes; cependant Tchao, son frère consanguin, lui disputa pendant plusieurs années l'empire. C'est sous ce règne que Confucius se fit de nombreux disciples, exposa sa doctrine et mourut.

Yuen-ouang (476-469), fils de King-ouang, gouverna avec sagesse et selon les coutumes antiques. Kéou-tsien, prince de Youé, s'empara des vastes États du prince de Ou et fut ensuite nommé chef des autres grands princes vassaux; il obligea ces derniers à payer à l'empereur les tributs qu'ils lui devaient et n'éprouva de résistance que de la part du prince de Tsin qui finit, néanmoins, par se soumettre.

Tching-ting-ouang (468-441), fils de Yuen-ouang, fut un prince qui laissa la réputation d'une grande pureté de moeurs, mais qui régna avec peu de gloire pour lui et peu d'avantage pour l'empire.

Kao-ouang (440-426) monta sur le trône en tuant son propre frère Siu qui lui-même avait assassiné le prince de Ngan, son autre frère, à qui Tching-ting-ouang avait laissé le pouvoir. Il resta pendant quinze ans le paisible spectateur des entreprises des Tatars et des luttes des grands auxquelles il ne prit aucune part.

Ouei-lié-ouang (425-402), fils de Kao-ouang, trouva les vassaux de l'empereur très peu disposés à lui rendre les honneurs que leur devoir exigeait. Il mourut dépouillé d'une partie de ses domaines et réduit à un vain titre. Le royaume de Tsin parait déjà destiné à recueillir l'héritage des Tchéou par la puissance prépondérante qu'il a acquis sur les autres États.

Ngan-ouang (401-376), fils de Ouei-lié-ouang, vit, à la suite des guerres que les princes se firent entre eux, l'empire réduit à sept principautés; il ne fit rien pour rétablir son autorité presque anéantie.

Lié-ouang (375-369), fils de Ngan-ouang, fut témoin de l'extinction de la puissante famille des princes de Tching. L'empire subsiste dans un état de langueur qui semble annoncer sa ruine.

Hien-ouang (368-321), fils de Lié-ouang, laissa les princes, ses vassaux, empiéter les uns sur les autres sans prendre part à leurs querelles. C'est sous son règne qu'il est fait mention, pour la première fois, de chariots de guerre dans les armées chinoises et que se place la naissance de Meng-tse (Mencius), le grand philosophe de l'école de Confucius.
Chen-tsing-ouang (320-315), fils de Hien-ouang, se montra faible, lâche et indolent. Le prince de Tsin profita de cette occasion pour se frayer un chemin vers la puissance impériale; il battit les petits rois de Han, Tchao, Yen, Oueï et Tchou et s'empara du Se-tchouan et du Hou-kouang.

Nan-ouang (314-255), fils de Chen-tsing-ouang, prince probe et honnête, eut un rival puissant dans la personne du prince de Tsin qui le contraignit à vivre solitaire dans son étroit patrimoine. Nan-ouang n'étant plus en force de résister se vit enlever par lui les 35 dernières villes qui lui restaient et se reconnut son vassal; il mourut sans postérité, couvert d'ignominie.

En 255, Tcheou-kiun fut encore reconnu pour souverain par les peuples de Tchéou, mais il n'osa pas prendre le titre d'empereur. Après l'avoir entièrement dépouillé, le prince de Tsin, devenu Tcheo-siang-ouang, le relégua dans un village où il mourut dans l'obscurité et la misère. Ainsi prit fin la dynastie des Tchéou; elle fut remplacée par celle des (premiers) Tsin. (A. Thomas).

Dynastie des Tchéou postérieurs (Teou-Tchéou) (951-960). - La dernière des cinq petites dynasties chinoises qui succédèrent à la dynastie des Tang
L'empereur Yn-ti des Heou-Han, le général Kouo-ouei ayant été victorieux, l'armée le proclama empereur; il donna le nom de Tchéou à sa dynastie, et il est connu sous le nom de T'ai-tsou; il régna trois ans (951-954).
Chi-tsong (954-960), fut occupé à faire la guerre avec tous les petits princes qui s'étaient partagé la Chine et entreprit une expédition contre les Toungouses Leao (Les Khitan).
Kong-ti (960), fils de Chi-soug, était fort jeune. Le peuple proclama empereur Tchao-kouang-ien, officier de grand mérite qui entra de bonne heure dans l'armée, servit sous les Heou-Han; il était général du Heou-tcheou lorsqu'il prit le pouvoir; il fut le fondateur de la dynastie des Song (E. Specht).
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Dictionnaire biographique
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