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Surcouf

Surcouf (Robert), célèbre corsaire né à Saint-Malo le 12 décembre 1773, mort à Saint-Malo le 8 juillet 1827. D'une famille d'origine irlandaise, il eut une enfance batailleuse, que l'on a parfois comparée à celle de Du Guesclin. Il manifesta peu de goût pour l'étude en tout cas, et à treize ans, il fut embarqué, selon son désir constant, sur un bâtiment de commerce. Trois ans après, trouvant insipide la navigation au cabotage, il passa sur l'Aurore qui faisait voile pour les Indes. Lieutenant en 1790, Robert Surcouf fit diverses campagnes, au Mozambique, à Madagascar, à l'Ile de France (Maurice), etc.

 En 1794, commandant du brick la Créole, il fit la traite des esclaves pour le compte des colons de l'île de la Réunion; en 1795, il devint commandant de l'Emilie, armée pour la course, s'empara des navires anglais le Pingouin, le Russel, le Sambolasse, commençant ainsi une série d'exploits dont la prise du Triton, vaisseau de la compagnie des Indes, armé de vingt-six canons et monté par un équipage nombreux, est l'un des plus saillants. Cette prise ayant eu lieu dans les eaux du Bengale, où aucun croiseur français n'avait encore osé pénétrer, consterna l'Angleterre, et le nom de Robert Surcouf y devint immédiatement fameux. 
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Prise du Kent par Surcouf.
La prise du Kent par Robert Surcouf.
Tableau d'Ambroise Garneray (1850).

Le hardi corsaire continua ses prises jusqu'en 1801. Ses navires, la Clarisse (1798-1800), la Confiance (1801) furent connus et redoutés dans toutes les mers. Surcouf, à la suite du traité d'Amiens se donna le loisir de se marier. Il épousa, le 18 mai 1801, Marie Blaize de Maisonneuve, fille d'un grand armateur de Saint-Malo. Mais les hostilités recommencèrent en 1803, et Surcouf reprit la mer. Napoléon lui avait offert d'entrer dans la marine de l'État avec le grade de capitaine de vaisseau et lui avait proposé le commandement de deux frégates de guerre destinées à croiser dans les mers de l'Inde. Mais Robert Surcouf voulait être indépendant et ne relever d'aucun amiral. Il refusa donc et arma plusieurs corsaires à ses frais.

Lui-même renouvela ses exploits d'antan sur un navire au nom suggestif, le Revenant (1807-1808). Il réalisa des prises considérables, devint propriétaire à l'île Maurice. De retour à Saint-Malo en février 1809, Surcouf lança contre les navires anglais de nombreux bâtiments (l'Auguste, la Dorade, la Biscayenne, l'Edouard, l'Espadon, la Ville de Caen, l'Adolphe et le Renard). Il était colonel de la cohorte urbaine de Saint-Malo lorsque les événements de 1814 survinrent. A partir de cette époque, il se livra au commerce et devint un des plus riches armateurs. Au moment des Cent jours de 1815, il fut nommé chef de légion des gardes nationales de l'arrondissement de Saint-Malo, dont il donna sa démission à la fin de septembre. En 1817, il déclara eu bureau des classes renoncer à la navigation et ne s'occupa plus que de ses nombreux armements. On comptait dix-neuf navires lui appartenant. En 1827, il fut saisi ,d'une indisposition subite et expira le 8 juillet suivant. (R. S.).



En bibliothèque - Alain Roman, Robert Surcouf et ses frères, éditions Cristel de Saint-Malo, 2007; Ch. Cunat, Histoire de R.. Surcouf; Paris, 1847, in-8. - R. Surcouf, Un Corsaire malouin. R. Surcouf; Paris, 1890, in-8. 
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