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Histoire de l'Asie > La Chine |
depuis 1949 |
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La
République
populaire de Chine (RPC) a traversé plusieurs périodes distinctes
depuis sa fondation en 1949, chacune caractérisée par des développements
politiques, économiques et sociaux significatifs.
Fondation et consolidation (1949-1957)La période de la fondation et la consolidation de la République populaire de Chine (RPC) entre 1949 et 1957 est marquée par des transformations politiques, économiques et sociales majeures orchestrées par le Parti communiste chinois (PCC) sous la direction de Mao Zedong (Mao Tsé-toung).La période de fondation et de consolidation de la RPC établit les bases de l'État communiste chinois. Les réformes agraires et industrielles transforment profondément la structure socio-économique du pays. Cependant, les politiques de Mao, souvent marquées par des campagnes de répression et des fluctuations idéologiques, posent les jalons des futurs bouleversements, tels que le Grand Bond en avant (1958-1962) et la Révolution culturelle (1966-1976). Le PCC renforce son contrôle sur tous les aspects de la société chinoise. La RPC se rapproche de l'Union soviétique et signe en 1950 un traité d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle. Cependant, des tensions commencent à émerger vers la fin de cette période, préfigurant la rupture sino-soviétique des années 1960. Lors de la Guerre de Corée (1950-1953), la Chine intervient en soutien à la Corée du Nord contre les forces de l'ONU dirigées par les États-Unis. Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame officiellement la République populaire de Chine depuis la place Tiananmen à Pékin, marquant la fin de la guerre civile chinoise qui opposait les communistes aux nationalistes du Kuomintang (KMT). La RPC instaure un État centralisé avec le PCC comme seul parti politique autorisé. Mao Zedong devient le président de la République et Zhou Enlai le Premier ministre. Consolidation
du pouvoir (1949-1957).
La RPC entreprend la nationalisation des industries et des entreprises privées. Les secteurs clés de l'économie sont placés sous le contrôle de l'État. Le premier plan
quinquennal (1953-1957).
Campagne
des Cent Fleurs (1956).
Les années 1950 voient une répression sévère des opposants politiques, avec des campagnes contre les « contre-révolutionnaires » et les « droitiers ». Le Grand Bond en avant (1958-1962)Campagne du Grand Bond en avant.Le Grand Bond en avant (1958-1962) est une campagne économique et sociale lancée par Mao Zedong, visant à transformer rapidement la Chine d'une économie agricole en une société socialiste industrialisée. Cette période est caractérisée par des initiatives radicales et une mobilisation massive de la population, mais elle s'est soldée par une catastrophe humanitaire et économique. Mao Zedong espérait accélérer l'industrialisation et augmenter la production agricole pour rattraper les économies occidentales, notamment le Royaume-Uni, en un temps record. Il visait à démontrer la supériorité du modèle socialiste chinois par rapport aux autres modèles économiques mondiaux. Le Grand Bond en avant repose sur la mobilisation de toute la population, avec un accent particulier sur les paysans et les ouvriers. Des millions de Chinois sont incités à participer à des projets de construction d'infrastructures, de production d'acier et de collectivisation agricole. Des communes populaires sont établies pour remplacer les coopératives agricoles existantes, regroupant plusieurs milliers de familles. Elles sont censées être autosuffisantes, combinant production agricole, industrielle, et même militaire. Les campagnes de production d'acier voient des millions de Chinois construire des hauts fourneaux. Cette production improvisée et inefficace conduit à des quantités massives de métal de mauvaise qualité. Des techniques agricoles non éprouvées et basées sur des théories non scientifiques, comme la densité de plantation excessive et les labours profonds, sont promues. Les résultats ici encore sont catastrophiques, avec des rendements agricoles qui chutent dramatiquement. Les leçons du
Grand Bond en avant.
L'échec du Grand Bond en avant a ffaibli la position de Mao Zedong au sein du Parti communiste chinois. Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, qui adoptent une approche plus pragmatique et réformatrice, prennent temporairement les rênes pour redresser l'économie. En 1962, face à l'ampleur de la catastrophe, le Parti communiste décide d'abandonner progressivement les politiques du Grand Bond en avant. Des mesures de rectification sont mises en place, rétablissant des systèmes de production agricole plus traditionnels et réduisant le rôle des communes populaires. Le Parti communiste adoptera par la suite une approche plus prudente en matière de réformes économiques, bien que les leçons complètes ne soient pleinement assimilées que bien plus tard, dans les années 1980 avec l'ouverture de la Chine sous Deng Xiaoping. Mais aujourd'hui encore le Grand Bond en avant reste un sujet sensible et controversé en Chine. Bien que le Parti communiste chinois reconnaisse officiellement les erreurs commises pendant cette période, il en minimise l'ampleur et la responsabilité directe de Mao Zedong. La Révolution culturelle (1966-1976)Après l'échec du Grand Bond en avant, Mao Zedong perçoit une menace que constituent pour lui des leaders plus pragmatiques comme Liu Shaoqi et Deng Xiaoping. Il dénonce alors le révisionnisme au sein du Parti et de la société, qu'il considère comme une déviation des idéaux communistes. D'où le lancement d'une campagne destinée à réaffirmer son autorité et relancer l'esprit révolutionnaire du pays. Ce sera ce qu'il va appeller la Révolution culturelle. Celle-ci vise officiellement à éradiquer les influences capitalistes et traditionnelles et transformer la culture chinoise selon les principes maoïstes.Lancement de la
Révolution culturelle (1966-1969).
Chaos politique
et social (1969-1971).
Fin de la Révolution
culturelle.
La Révolution culturelle a affaibli profondément le PCC, causant des divisions internes et une perte de confiance envers les institutions. Des millions de personnes ont été persécutées. On estime que des centaines de milliers à des millions de personnes sont mortes de violence directe ou des suites de la répression. La destruction du patrimoine culturel, des temples, des oeuvres d'art et des livres a entraînéune perte irrémédiable du patrimoine historique chinois. L'économie chinoise est gravement perturbée par les campagnes de purification idéologique et la destruction des structures de production. Les efforts de relance économique postérieurs à la Révolution culturelle mettent des années à porter leurs fruits, nécessitant des réformes profondes initiées par Deng Xiaoping, qui apparaît désormais comme le leader dominant, à partir de la fin des années 1970. Réformes et ouverture (1978-1989)Montée de Deng Xiaoping.La période qui va de 1978 à 1989, marque une transformation radicale de l'économie chinoise sous la direction de Deng Xiaoping, revenu au pouvoir en 1978. Deng est déterminé à moderniser la Chine et à améliorer le niveau de vie de sa population. Il s'agit pour lui de moderniser l'économie à travers l'introduction de réformes de marché, d'ouvrir le pays aux investissements étrangers et aux échanges internationaux et d'améliorer l'efficacité et la productivité agricole et industrielle. La Chine va ainsi passer d'une économie planifiée centralisée à une économie de marché socialiste, intégrant des éléments du capitalisme tout en maintenant le contrôle politique du Parti communiste chinois (PCC). Réformes économiques.
Sont également introduits, dans l'industrie, des mécanismes de gestion plus autonomes et de systèmes de responsabilité qui lient la rémunération des gestionnaires à la performance économique. La création de petites et moyennes entreprises privées est encouragée, notamment dans les secteurs non stratégiques. En 1980, des zones économiques spéciales (ZES) sont établie, comme les villes de Shenzhen, Zhuhai, Shantou et Xiamen. Elles sont destinées à attirer les investissements étrangers grâce à des avantages fiscaux, des infrastructures modernes et des régulations commerciales plus libérales. Ces zones servent de laboratoires pour les réformes économiques et deviennent des moteurs de la croissance. Enfin, des lois sont adoptées pour favoriser les joint-ventures et les entreprises à capital étranger. Les investissements directs étrangers sont encouragés, afin d'apporter des capitaux, des technologies et des savoir-faire indispensables à la modernisation économique. Croissance économique
rapide.
L'industrialisation et la croissance économique conduisent à une urbanisation rapide, avec une migration massive de la population rurale vers les villes à la recherche de meilleures opportunités économiques. Mais les réformes entraînent aussi des disparités croissantes entre les régions côtières prospères et les régions intérieures moins développées. Les inégalités de revenu augmentent, posant des défis sociaux et politiques. Si bien que, malgré les réformes économiques, le PCC maintient un contrôle strict sur le pouvoir politique, évitant toute ouverture politique significative. La répression des dissidents et le contrôle des médias et de l'information restent rigoureux. Manifestations
pro-démocratie de la place Tiananmen (1989).
Répression et ajustement (1989-1992)La période de répression et d'ajustement en Chine, qui s'étend approximativement de 1989 à 1992, fait suite aux événements tragiques de la répression des manifestations de la place Tiananmen en 1989. Le pouvoir se consolide et les réformes économiques continuent malgré les pressions internationales et les critiques.Pour revitaliser les réformes économiques, Deng Xiaoping entreprend en janvier-février 1992 ce qu'on appelle le tour du Sud. Lors de cette tournée, le dirigeant visite plusieurs villes du sud de la Chine, notamment Shenzhen, Zhuhai et Shanghaï, et fait des déclarations en faveur de l'ouverture économique et des réformes de marché. Le message de Deng est le suivant : les réformes économiques doivent se poursuivre et s'accélérer. Il critique implicitement les factions conservatrices au sein du PCC qui sont contre les réformes économiques. Ce tour renforce l'engagement de la Chine envers les réformes économiques et la politique de l'ouverture. Les restrictions politiques et les violations des droits humains restent des préoccupations majeures, tout comme les inégalités sociales croissantes et les tensions régionales. Mais la répression politique, n'empêche pas la Chine continue d'attirer les investissements étrangers et de développer ses zones économiques spéciales. L'économie chinoise connaît une croissance rapide. La période voit également une consolidation du pouvoir du PCC sous la direction de Jiang Zemin, qui devient secrétaire général du Parti en 1989 et président de la Chine en 1993. Jiang continue les politiques économiques de Deng Xiaoping tout en maintenant un contrôle politique strict. Ascension de la Chine sur la scène mondiale (1992-2012)La tournée de Deng Xiaoping dans le sud de la Chine en 1992 aura marqué un tournant décisif pour les réformes économiques. De 1992 à 2012, la Chine se transforme en une puissance économique et politique mondiale. Cette période est caractérisée par une croissance économique rapide, une modernisation militaire, une diplomatie économique active et des avancées technologiques. La Chine émerge comme un acteur incontournable sur la scène mondiale, tout en maintenant un contrôle politique strict et en cherchant à équilibrer le développement économique avec la stabilité sociale.Dans les années 2000, sous la direction de Jiang Zemin puis de Hu Jintao, la Chine a modernisé ses forces armées et augmenté ses dépenses militaires. Elle commence également à jouer un rôle plus actif dans les affaires internationales, participant à des missions de maintien de la paix de l'ONU et cherchant à renforcer ses relations avec les pays en développement à travers des initiatives telles que le Forum sur la coopération sino-africaine. Au cours des 2000 et début des années 2010, la Chine a lancé plusieurs initiatives de diplomatie économique, telles que la stratégie de "sortie" (Go out) encourageant les entreprises chinoises à investir à l'étranger, et la création de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) en 2013, qui commence à fonctionner en 2016. L'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est un moment clé qui facilite l'intégration de la Chine dans l'économie mondiale. Cette adhésion entraîne une augmentation spectaculaire du commerce international et des investissements étrangers en Chine, propulsant l'économie chinoise vers de nouveaux sommets. Le pays investit massivement dans la technologie et l'innovation, visant à devenir aussi un leader mondial dans les technologies de l'information, l'intelligence artificielle et les énergies renouvelables. Des entreprises technologiques chinoises comme Huawei, Tencent et Alibaba émergent comme des acteurs mondiaux majeurs. Les Jeux olympiques de Pékin en août 2008, vont être l'occasion pour la Chine de manifester sa puissance économique et son prestige international. Cet événement est l'occasion pour la Chine de démontrer ses capacités économiques et technologiques, ainsi que sa volonté de jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. La crise financière mondiale de 2008-2009 affecte l'économie mondiale, mais la Chine réussit à maintenir une croissance robuste grâce à un plan de relance massif et à des réformes économiques continues. Cette période met en lumière la résilience de l'économie chinoise et aussi le rôle qu'elle peut jouer dans la stabilisation de l'économie mondiale. Ère Xi Jinping (depuis 2012)Xi Jinping, qui est devenu le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) en 2012 et président de la République populaire de Chine en 2013. Il a rapidement consolidé son pouvoir au sein du PCC, assumant également le rôle de président de la Commission militaire centrale. Il a lancé une campagne anti-corruption vaste et systématique, ciblant à la fois des hauts fonctionnaires (tigres) et des cadres de niveau inférieur (mouches). Cette campagne a renforcé son autorité en éliminant des rivaux politiques et en centralisant le pouvoir autour de sa personne.En 2018, l'Assemblée nationale populaire a adopté des amendements constitutionnels supprimant la limite de deux mandats présidentiels, permettant potentiellement à Xi Jinping de rester au pouvoir indéfiniment. La Pensée de Xi Jinping sur le socialisme à caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère a été inscrite dans la constitution du PCC, plaçant Xi Jinping au même niveau que Mao Zedong et Deng Xiaoping en termes de contributions idéologiques au Parti. Cette pensée met l'accent sur le rôle central du PCC, le développement économique, la modernisation militaire, et l'influence mondiale de la Chine. Sous Xi Jinping,
le gouvernement chinois a intensifié ses efforts de surveillance et de
répression. L'utilisation de technologies de surveillance avancées, comme
la reconnaissance faciale et les systèmes de notation sociale, a été
largement déployée pour contrôler la population. Les dissidents, les
militants des droits humains et les minorités ethniques, notamment les
Ouïghours
dans la région du Xinjiang, ont été la cible de campagnes de répression
sévères. La Chine a également renforcé son contrôle sur Internet et
les réseaux sociaux, avec des censures strictes et des réglementations
pour restreindre la liberté d'expression en ligne.
Xi Jinping a poursuivi les réformes économiques tout en mettant l'accent sur la réduction des inégalités et la promotion de la prospérité commune. Les politiques économiques sous Xi visent à équilibrer la croissance économique avec des préoccupations sociales, en réduisant l'écart entre les riches et les pauvres et en promouvant un développement plus équilibré. Lancée en 2013, l'initiative dite des Nouvelles routes de la soie vise à étendre l'influence économique et géopolitique de la Chine à travers le monde par des investissements massifs dans les infrastructures et la connectivité. Cette initiative comprend des projets dans plus de 60 pays, en Asie, en Europe, en Afrique et en Amérique latine. La gestion de la pandémie de covid-19 a été un défi majeur pour Xi Jinping. Après les premiers cas à Wuhan, la Chine a imposé des mesures de confinement strictes et a finalement réussi à contrôler la propagation du virus sur son territoire. La Chine a également mené une diplomatie vaccinale en fournissant des vaccins à de nombreux pays en développement. Sous Xi Jinping, la Chine a considérablement modernisé ses forces armées et renforcé sa présence militaire en mer de Chine méridionale, où elle a construit des bases militaires sur des îles artificielles. Cette expansion militaire a provoqué des tensions avec les États-Unis et d'autres pays de la région, à commencer par Taiwan, que la Chine affirme de manière de plus en plus insitante reprendre sous sa coupe. La Chine a aussi intensifié ses efforts pour jouer un rôle plus important sur la scène internationale, notamment au sein des Nations Unies et dans des organisations multilatérales. La diplomatie chinoise sous Xi Jinping met l'accent sur la promotion d'un ordre mondial multipolaire et la contestation de l'hégémonie américaine. Les relations sino-américaines sont devenues de plus en plus tendues sous Xi Jinping, marquées par des conflits commerciaux, des différends technologiques et des tensions géopolitiques. La guerre commerciale initiée aux Etats-Unis par l'administration Trump et les restrictions sur les entreprises technologiques chinoises ont exacerbé ces tensions. Et ensuite, le soutien de la Chine à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine peut se comprendre dans ce contexte. les rapports de puissance étant désormais inversés entre la Chine et la Russie, par rapport à ce qu'ils étaient entre la Chine et l'URSS au XXe siècle, la Chine peut désormais utiliser la Russie comme un instrument dans sa confrontation avec l'Occident. |
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