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Rachid ed-Dîn

Fadl-Âllâh-ibn-Imad-ed-Din-Abou-lkheïr ibn Ali Rachid ed-Dîn, surnommé el-Tébib, "le Médecin", est né à Hamadan vers le milieu du XIIIe siècle, mort à Tabriz en 1320. Il exerça la profession de médecin à la cour des souverains mongols successeurs de Gengis-Khan qui régnaient en Perse et il fut nommé vizir par Ghazan ; il conserva ces hautes fonctions sous le règne de sultan Oldjaïtou-Kharbendèh, et de Abou Saïd Mirza Behadour Khan. Ce dernier prince le fit mettre à mort de la façon la plus cruelle, sans tenir compte des services qu'il avait rendus à ses prédécesseurs, pour plaire à un de ses plus tristes favoris, l'émir Tchouban. Rachid ed-Dîn est moins connu comme médecin ou comme homme d'État que comme historien; il est, en effet, l'auteur d'un ouvrage intitulé Djami el tevarikh, qui comprenait l'histoire générale du monde, y compris celle de l'Europe. 

La partie la plus importante de cette immense chronique est certainement celle qui traite de l'antiquité mongole et turque; on peut dire sans crainte de beaucoup se tromper, qu'elle est, avec les auteurs chinois, notre unique source de renseignements sur l'histoire et la légende des peuples que Rachid comprend sous la dénomination générale de «-peuples turcs ». Tous les auteurs orientaux qui se sont occupés dans la suite de l'histoire de l'Asie centrale ont fait d'énormes emprunts à cette chronique, l'une des plus importantes de celles qui existent dans toutes les littératures musulmanes. Il est probable qu'elle n'est pas l'oeuvre de Rachid ed-Dîn lui-même, mais de secrétaires, qui travaillaient sous sa direction, dont il se borna à revoir le travail et peut-être même auquel il se contenta d'ajouter une préface ornée de toutes les fleurs de la rhétorique orientale, dans laquelle il fait l'éloge de son souverain.

Ce qui fait l'extrême importance de la Djami el tevarikh (ou Djâmi-at-Tawarikh), c'est qu'elle a été compilée sur une foule de documents originaux, écrits en mongol et en turc, qui étaient en la possession des princes gengiskhanides et qui, selon toutes les  probabilités, sont aujourd'hui irrémédiablement perdus. Voici le sommaire de cette chronique qui fut commencée par ordre de hazan et terminée seulement sous le règne d'Oldjaïtou : 

Ier vol.: Origine des Turcs et histoire de Gengis-Khan et de ses descendants, empereurs de Chine, souverains du Kiptchak, et Khans de Perse, jusqu'à Oldjaïtou.

II vol.: Règne d'Oldjaïtou et abrégé de l'histoire générale depuis la création jusqu'en l'année 700 de L'hégire.

IIIe vol.: Traité de géographie. On ne possède plus cette chronique dans son entier, et le troisième volume, notamment, a échappé jusqu'ici aux recherches les plus minutieuses. (E. Blochet).


En bibliothèque - Quatremère a publié au XIXe siècle l'histoire du règne d'Houlagou Khan dans la Collection orientale, sous le titre d'Histoire des Mongols, et Berezine a publié, à Saint-Pétersbourg, avec une traduction russe, l'histoire des tribus turques et celle de Gengis-Khan

Hadji Khalifa, Dictionnaire bibliographique. t. II, p. 509. - Quatremère, Préface de l'Histoire des Mongole, 1836. - Du même. Journal des Savants, 1850. pp. 515-522. - Rieu, Catalogue of persian manuscrpts in the British Museum.

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Dictionnaire biographique
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