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Pomponazzi

Pietro Pomponazzi ou Pomponace est un philosophe né à Mantoue le 16 septembre 1462, mort à Bologne le 18 mai 1525. Il fit probablement ses premières études dans sa ville natale, et les termina à l'Université de Padoue, où il eut pour maîtres Antonio et Pietro Trapolino, Francesco di Neritone et Pietro Roccabonella, et où il reçut le titre de docteur (1487). Grâce à la précocité de son talent, il fut chargé, dès l'année suivante, d'un cours extraordinaire de philosophie à la même université; quelques années après (1494?), à la suite d'une argumentation publique, où il avait pour contradicteur le professeur ordinaire, Achillini, il fut jugé digne d'occuper la chaire. 
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Pomponazzi.
Pietro Pomponazzi (1462-1525).

Le 14 décembre 1500, il épousa Cornelia Dondi dall' Orologio, qui mourut le 3 avril 1509.  Dans le cours de la même année, les revers de la république de Venise lui firent perdre sa chaire : l'Université de Padoue suspendit ses cours après la défaite de Ghiaradadda. Il alla alors à Ferrare, où il fut bien accueilli par les ducs d'Este, qui le chargèrent d'enseigner la philosophie d'Aristote dans leur université.

Après les revers des armes de la maison ducale, Pomponazzi quitta Ferrare, alla à Mantoue, puis à Bologne, ou les réformateurs de l'université le chargèrent, pour quatre années, du cours ordinaire de philosophie (1512). C'est dans cette ville qu'il écrivit la plus grande partie de ses oeuvres, et notamment le traité De Immortalitate animae (Bologne, 1516), le premier ouvrage où l'on ait osé s'éloigner de l'interprétation commune d'Aristote et soutenir cette thèse hardie que l'on doit accepter le principe de l'immortalité comme chrétien et le nier comme philosophe. Le De Immortalitate suscita de violentes tempêtes. Il fut brûlé publiquement à Venise; néanmoins Pomponazzi ne fut pas poursuivi, le siège pontifical étant alors occupé par Léon X, le plus païen et le plus sceptique des papes. 

L'audace du philosophe ne lui fit pas perdre non plus la confiance des réformateurs de l'Université de Bologne, qui lui renouvelèrent sa charge pour une nouvelle période de quatre ans (1548). À la même époque, il écrivit une Apologie en réponse à ses détracteurs et en particulier à Angustino Nifo. Divers libelles dirigés contre lui circulèrent dans le public pendant plusieurs années, mais leurs auteurs ne réussirent pas, comme ils l'espéraient, à faire poursuivre Pomponazzi par la curie. Il mourut, en effet, sans avoir jamais été inquiété. (M. Menghini).



Anciennes éditions - Outre le De Immortalitate et un traité écrit en italien, Pomponazzi a laissé : Defensionem sive responsionem ad ea quae A. Niphus adversus ipsum scripsit de immort. animae (Bologne, 1519). - De nutritione et auctione (ibid.,1521). - De naturalium effectuum admirandorum causis sive de incantationibus (Bâle, 1556), etc. 
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